Ce dossier brûlant, avec en jeu la suppression de près de 650 postes dans une région sinistrée, déchaîne les passions depuis que le gouvernement français a brandi la menace d'une nationalisation du site de Florange, si ArcelorMittal refuse de le céder dans son intégralité.
Une nationalisation violemment dénoncée par le patronat. Laurence Parisot, la présidente du Medef, a ainsi jugé la menace du gouvernement « tout simplement et purement scandaleuse ». Ce n'est pas à l'Etat de dicter à chaque entreprise de France sa stratégie, a-t-elle dénoncé, car « seul l'entrepreneur peut savoir ce qui est rentable ou pas ».
Si l’idée d’une nationalisation du site de Florange exaspère autant le patronat, c’est parce qu’elle renvoie aux années quatre-vingt lorsque la gauche, portée au pouvoir, s'est lancée dans la nationalisation de pas moins de trente-neuf banques, douze groupes industriels et deux compagnies financières. Le Medef craint tout particulièrement les conséquences en termes d’image pour de potentiels investisseurs étrangers.
Six Français sur 10 pour une nationalisation
Mais si aujourd'hui six Français sur dix sont favorables à une nationalisation de Florange, cette option reste difficile à mettre en œuvre, estime l’historien Laurent Comailles. « Il ne faut pas oublier que la France est membre de l’Union européenne et qu’elle a signé les accords de l’OMC, l’organisation mondiale du commerce, qui limitent les possibilités d’intervention de l’Etat », rappelle cet historien qui connaît bien l'économie de cette région de Moselle où se trouvent les installations de Florange.
« Cela reviendrait à sauver ce site sans investir de l’argent et sans subventions, ce qui relève de l’impossible », insiste-t-il. Les hauts-fourneaux de Florange sont à l’arrêt depuis plus d’un an et leur remise en route nécessite d’importants investissements.
Le dossier Florange a, en tout cas, mis en lumière les difficultés de la sidérurgie. Un secteur qui souffre en France mais pas seulement. En cause, la crise et le ralentissement de l’économie mondiale. Et un chiffre résume bien la situation : la consommation d'acier en Europe a, depuis 2007, chuté de 30%.
Une situation désastreuse pour Arcelor Mittal
Les ventes d'Arcelor Mittal sur le continent ont bien évidemment suivi une tendance similaire sur la même période. Le groupe a ainsi vu ses ventes dégringoler de 22% en Allemagne, de 32% en France, de 36% en Espagne et de 41% en Italie, ses principaux marchés en Europe.
« Le problème, c’est que cela coïncide avec une période où le groupe a accumulé un endettement considérable de l’ordre de 23 milliards de dollars, avec une échéance de 12 milliards à rembourser en 2016 », relève Aurélien Duthoit. Cet économiste du cabinet Xerfi qui a suivi les déboires industriels et financiers du géant de l'acier, prédit que le groupe devra « restaurer sa rentabilité ». En clair, il va devoir fermer de nouveaux sites.
Malgré ce tableau noir, la sidérurgie a pourtant encore un avenir en France et en Europe. Ce marché obéit en effet à une logique continentale au plus près des besoins. Une relance de l’immobilier –la moitié de l'acier produit est destiné au bâtiment– et de l’automobile, devrait permettre à cette filière de perdurer.
RFI
Une nationalisation violemment dénoncée par le patronat. Laurence Parisot, la présidente du Medef, a ainsi jugé la menace du gouvernement « tout simplement et purement scandaleuse ». Ce n'est pas à l'Etat de dicter à chaque entreprise de France sa stratégie, a-t-elle dénoncé, car « seul l'entrepreneur peut savoir ce qui est rentable ou pas ».
Si l’idée d’une nationalisation du site de Florange exaspère autant le patronat, c’est parce qu’elle renvoie aux années quatre-vingt lorsque la gauche, portée au pouvoir, s'est lancée dans la nationalisation de pas moins de trente-neuf banques, douze groupes industriels et deux compagnies financières. Le Medef craint tout particulièrement les conséquences en termes d’image pour de potentiels investisseurs étrangers.
Six Français sur 10 pour une nationalisation
Mais si aujourd'hui six Français sur dix sont favorables à une nationalisation de Florange, cette option reste difficile à mettre en œuvre, estime l’historien Laurent Comailles. « Il ne faut pas oublier que la France est membre de l’Union européenne et qu’elle a signé les accords de l’OMC, l’organisation mondiale du commerce, qui limitent les possibilités d’intervention de l’Etat », rappelle cet historien qui connaît bien l'économie de cette région de Moselle où se trouvent les installations de Florange.
« Cela reviendrait à sauver ce site sans investir de l’argent et sans subventions, ce qui relève de l’impossible », insiste-t-il. Les hauts-fourneaux de Florange sont à l’arrêt depuis plus d’un an et leur remise en route nécessite d’importants investissements.
Le dossier Florange a, en tout cas, mis en lumière les difficultés de la sidérurgie. Un secteur qui souffre en France mais pas seulement. En cause, la crise et le ralentissement de l’économie mondiale. Et un chiffre résume bien la situation : la consommation d'acier en Europe a, depuis 2007, chuté de 30%.
Une situation désastreuse pour Arcelor Mittal
Les ventes d'Arcelor Mittal sur le continent ont bien évidemment suivi une tendance similaire sur la même période. Le groupe a ainsi vu ses ventes dégringoler de 22% en Allemagne, de 32% en France, de 36% en Espagne et de 41% en Italie, ses principaux marchés en Europe.
« Le problème, c’est que cela coïncide avec une période où le groupe a accumulé un endettement considérable de l’ordre de 23 milliards de dollars, avec une échéance de 12 milliards à rembourser en 2016 », relève Aurélien Duthoit. Cet économiste du cabinet Xerfi qui a suivi les déboires industriels et financiers du géant de l'acier, prédit que le groupe devra « restaurer sa rentabilité ». En clair, il va devoir fermer de nouveaux sites.
Malgré ce tableau noir, la sidérurgie a pourtant encore un avenir en France et en Europe. Ce marché obéit en effet à une logique continentale au plus près des besoins. Une relance de l’immobilier –la moitié de l'acier produit est destiné au bâtiment– et de l’automobile, devrait permettre à cette filière de perdurer.
RFI
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