Il y a beau y avoir de nombreux sujets au programme de ces trois jours, des accords économiques, la suite et la concrétisation de la COP 21, le président de la République le sait, le succès de ce voyage sera largement jugé en fonction du dossier Rafale. Dès son arrivée, François Hollande a prévenu qu’il faudrait du temps pour qu’un contrat de vente soit effectif.
La faute à des discussions ardues sur les conditions du contrat, avec, et ce n‘est pas le moindre des aspects, le prix des avions. Les interlocuteurs indiens veulent les meilleurs avions possibles - ce qui est bien légitime - et pour le moins cher possible, ce qui ne l’est pas moins.
Ce que le président peut obtenir, c’est un accord intergouvernemental, une sorte d’accord-cadre de plusieurs dizaines de pages qui fixe les conditions de la discussion. C’est tout l’enjeu des discussions avec le Premier ministre Modi, qui avait décidé, lors sa visite à Paris en avril 2015, d’acheter 36 avions fabriqués en France. Il s’agit donc de franchir une étape supplémentaire, les négociateurs français ayant compris au fil des années que leurs interlocuteurs indiens savent laisser du temps à une négociation.
Un marché qui suscite les convoitises
Dans la délégation officielle qui accompagne le président de la République pour sa visite d'Etat en Inde, il y a une cinquantaine de dirigeants d'entreprises. C'est que le marché indien suscite les convoitises et ce voyage est l'occasion de prendre contact, voire même de conclure des affaires. C’est l’un des passages obligés de tout voyage présidentiel, les forums d’affaires où les patrons de chaque pays se rencontrent. Et ils peuvent être décisifs.
Le patron d’Airbus Groupe en Inde, Pierre de Bausset pense que cela aide, évidemment « parce que ça grave dans l’esprit de l’ensemble des audiences, qu’elles soient indiennes ou qu’elles soient françaises, que les sociétés qui s’engagent les unes avec les autres sont effectivement dans un processus de développement. Oui bien sûr, une visite comme celle-ci est très utile et, particulièrement utile dans un pays comme l’Inde ».
Les demandes indiennes ne sont pas seulement liées à l’aéronautique et à la défense, elles sont très variées. Christophe Chevillon, président exécutif d’Environnement SA : « On construit et on fabrique des systèmes qui permettent de surveiller la pollution atmosphérique qui est un sujet important et grandissant en Inde. Ce n’est pas toujours facile de traiter des affaires avec les parties indiennes, mais néanmoins on y arrive. Et puis, on a de grandes perspectives. En Inde, l’année dernière, nous avons multiplié par trois notre chiffre d’affaires et je pense que nous sommes sur une bonne tendance aussi pour les années à venir ».
Environnement, énergie, transport, urbanisation, les besoins de l’Inde pour les prochaines années se comptent en centaines de milliards d’euros.
Source: Rfi.fr
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