Onze ans après son refus de suivre Washington et Londres contre l'Irak de Saddam Hussein, la France souhaite se replacer sur le devant de la scène. A Bagdad, François Hollande a promis à son homologue d'aider davantage militairement l'Irak. Il a même évoqué une prochaine livraison de matériel militaire. Et il a insisté sur l'équilibre politique nécessaire en Irak.
A Erbil, François Hollande a visité un camp de réfugiés ayant fui les combats. Le président français a annoncé un pont humanitaire pour ceux qui veulent quitter le pays pour quelque temps. Il a assuré que les livraisons d'armes françaises aux peshmergas kurdes avaient été « décisives pour inverser le rapport de force ».
Quant aux frappes aériennes réclamées par Erbil, François Hollande a déclaré étudier plusieurs hypothèses avec ses alliés. Barack Obama avait annoncé mercredi vouloir intensifier les frappes aériennes contre l'organisation jihadiste en Irak, qui compterait selon la CIA entre 20 000 et 31 500 hommes. Obama avait aussi évoqué l'éventualité de frappes en Syrie.
De son côté, le secrétaire d'Etat John Kerry en tournée régionale se trouvait en Turquie ce vendredi, pays réticent à participer à ces opérations. John Kerry a néanmoins déclaré être confiant et compter sur le soutien d'une quarantaine de pays arabes et européens aux côtés des Etats-Unis. Il poursuit sa tournée au Caire ce samedi. Les Etats-Unis confieraient la coordination de cette coalition contre l'Etat islamique à un vétéran de la guerre en Afghanistan qui a aussi servi en Irak, le général John Allen. Une coalition dont il sera question lundi lors de la conférence internationale sur l'Irak à Paris, mais sans l'Iran, les Etats-Unis y étant réticents.