L’avocat défenseur de Guy Marius Sagna, l’excellent Me Khoureyssi Bâ, n’a pas fait dans la langue de bois s’agissant de la libération de son client tout en égratignant sa profession. Sur un autre plan, la robe noire croit dur comme fer que le fait de glisser « le débat sur le plan religieux a heurté des gens mais cela a eu son effet ». De même, Me Bâ a indexé certains de ses confrères qui s’immiscent souvent dans les dossiers de leurs confrères. Venu au niveau du camp pénal pour s’enquérir des conditions de la libération de son client, Me Khoureyssi Bâ a décrit la journée de liberté de Guy Marius Sagna. « Avant 13 heures, le juge avait déjà pris les dispositions pour signer la mainlevée du mandat de dépôt. Immédiatement, cela a été transmis à l’Administration pénitentiaire. Les autorités ont fait le nécessaire et il est sorti très tôt. Elles l’ont fait comme elles ont l’habitude de le faire de plus en plus au niveau des administrations pénitentiaires. Celles-ci ont laissé les journalistes poireauter là-bas mais, connaissant leurs habitudes, ils avaient déjà libéré Guy Marius Sagna depuis (…) Guy est sorti avant 14 heures. Il y a eu de la manipulation de l’information car un agent est venu dire que Guy venait de signer son bon de sortie. Ce qui est totalement faux. Déjà un de ses amis, membre de leur organisation m’a dit que Guy l’avait appelé depuis 13 heures pour lui dire qu’il était sorti ».
Demande de liberté provisoire
L’avocat, très en verve, soutient que lui et ses confrères avaient introduit deux demandes de liberté provisoire rejetées par le juge. Mais pour cette fois ci, c’est Me El Hadj Amadou Sall qui a introduit une demande de liberté provisoire au nom du FRN. « Ce qu’on appelle des parfaits tiers à cette procédure. Guy Marius ne connait ni d’Adam, ni d’Eve, ni des dents ni des lèvres aussi car ils n’ont jamais conversé ou mangé ensemble. Ils ne sont pas allés demander son avis. Ils ne lui ont jamais rendu visite. Ils ne partagent pas les mêmes idéaux politiques si tant est que Guy fait de la politique. Ils n’ont aucun atome crochu. C’est parce que les gens du FRN avaient vu en Guy un très bon fonds de commerce, ils ont mis sur la table sa libération contre leur participation ou leur maintien au dialogue national qui se déroule actuellement. Dans le secret de son cachot et malgré les dures conditions de détention, il a pu réussir l’exploit de sortir un courrier du QHS (Ndlr, quartier haute sécurité de la prison). Par rapport à cela, effleurer les grilles du palais, ce n’est rien du tout ! Sortir un courrier de ce quartier de haute sécurité n’est pas donné à n’importe qui. Guy est un esprit c’est-à-dire que les gens partagent son combat. Bref, de toute façon, il est sorti et en tant que ses défenseurs, c’est cela qui nous intéresse. On ne va pas jouer au rabat-joie. Peu importe le vin pourvu qu’il donne l’ivresse. Dans son courrier, il a dénoncé les conditions dans lesquelles s’annonçait sa libération. Il interdisait quiconque de parler de deal. (…) On va dépassionner tout cela. Il est sorti. Ce n’est pas la conséquence directe des avocats de la défense car nous avions introduit deux demandes de liberté et nous avions été déboutés. Dans notre stratégie, nous envisagions de faire un point de presse pour définir dans quelle manière nous allions internationaliser le combat » a ajouté le vétéran du barreau de Dakar.
«La libération de Guy Marius a des relents politiciens»
« C’est le contexte qui a été opportunément utilisé. Il ne faut rien écarter à ce contexte. Cela va des mobilisations géantes dont il a été l’enjeu aux sorties récentes de l’Eglise. Ces mobilisations n’ont pas faibli, au contraire elles ont gagné en intensité. Le fait de glisser le débat sur le plan religieux a heurté des gens mais cela a eu son effet. Il y a eu l’internationalisation du combat avec Amnesty international au plus haut niveau. Ce sont des personnalités indépendantes qui ont crié haut et fort sur le système répressif sénégalais. Le FRN s’est glissé dans cette dynamique. En tout état de cause, nous, les avocats de Guy, on s’est battus trois mois durant pour sa libération » souligne encore Me Bâ.
«Des règles bafouées par des confrères»
« Il y a des fondamentaux qu’on doit respecter. Nous avons une profession gouvernée par des règles et il faudrait qu’on les respecte. On nous a récemment fait le coup, nous, avocats de la défense de Khalifa Sall. Quelqu’un est venu au dernier moment alors que personne ne l’a mandaté pour demander la grâce au nom et pour le compte de Khalifa Sall. Il est vrai que le résultat a été que Khalifa Sall est sorti de prison mais les conditions de sa sortie nous ont laissé un goût très amer. D’autant que nous avions dans notre collectif des avocat malien, camerounais et même français. Ils n’ont peut-être pas la même sensibilité que nous mais ont conservé intact leur capacité d’indignation. S’il ne tenait qu’à eux, cette affaire n’en resterait pas là. Nous avions en son temps voulu saisir le Conseil de l’ordre pour qu’il règle cette histoire-là. Un avocat est un avocat il ne peut pas être autre chose qu’un avocat. On ne peut pas entrer dans un dossier de quelqu’un qui ne vous a pas mandaté pour prendre des initiatives aussi lourdes de conséquences. C’est le cas dans cette affaire et nous espérons que tout cela sera mis dans les rayons du souvenir » a conclu Me Cheikh Koureyssi Ba.
Le Témoin
Demande de liberté provisoire
L’avocat, très en verve, soutient que lui et ses confrères avaient introduit deux demandes de liberté provisoire rejetées par le juge. Mais pour cette fois ci, c’est Me El Hadj Amadou Sall qui a introduit une demande de liberté provisoire au nom du FRN. « Ce qu’on appelle des parfaits tiers à cette procédure. Guy Marius ne connait ni d’Adam, ni d’Eve, ni des dents ni des lèvres aussi car ils n’ont jamais conversé ou mangé ensemble. Ils ne sont pas allés demander son avis. Ils ne lui ont jamais rendu visite. Ils ne partagent pas les mêmes idéaux politiques si tant est que Guy fait de la politique. Ils n’ont aucun atome crochu. C’est parce que les gens du FRN avaient vu en Guy un très bon fonds de commerce, ils ont mis sur la table sa libération contre leur participation ou leur maintien au dialogue national qui se déroule actuellement. Dans le secret de son cachot et malgré les dures conditions de détention, il a pu réussir l’exploit de sortir un courrier du QHS (Ndlr, quartier haute sécurité de la prison). Par rapport à cela, effleurer les grilles du palais, ce n’est rien du tout ! Sortir un courrier de ce quartier de haute sécurité n’est pas donné à n’importe qui. Guy est un esprit c’est-à-dire que les gens partagent son combat. Bref, de toute façon, il est sorti et en tant que ses défenseurs, c’est cela qui nous intéresse. On ne va pas jouer au rabat-joie. Peu importe le vin pourvu qu’il donne l’ivresse. Dans son courrier, il a dénoncé les conditions dans lesquelles s’annonçait sa libération. Il interdisait quiconque de parler de deal. (…) On va dépassionner tout cela. Il est sorti. Ce n’est pas la conséquence directe des avocats de la défense car nous avions introduit deux demandes de liberté et nous avions été déboutés. Dans notre stratégie, nous envisagions de faire un point de presse pour définir dans quelle manière nous allions internationaliser le combat » a ajouté le vétéran du barreau de Dakar.
«La libération de Guy Marius a des relents politiciens»
« C’est le contexte qui a été opportunément utilisé. Il ne faut rien écarter à ce contexte. Cela va des mobilisations géantes dont il a été l’enjeu aux sorties récentes de l’Eglise. Ces mobilisations n’ont pas faibli, au contraire elles ont gagné en intensité. Le fait de glisser le débat sur le plan religieux a heurté des gens mais cela a eu son effet. Il y a eu l’internationalisation du combat avec Amnesty international au plus haut niveau. Ce sont des personnalités indépendantes qui ont crié haut et fort sur le système répressif sénégalais. Le FRN s’est glissé dans cette dynamique. En tout état de cause, nous, les avocats de Guy, on s’est battus trois mois durant pour sa libération » souligne encore Me Bâ.
«Des règles bafouées par des confrères»
« Il y a des fondamentaux qu’on doit respecter. Nous avons une profession gouvernée par des règles et il faudrait qu’on les respecte. On nous a récemment fait le coup, nous, avocats de la défense de Khalifa Sall. Quelqu’un est venu au dernier moment alors que personne ne l’a mandaté pour demander la grâce au nom et pour le compte de Khalifa Sall. Il est vrai que le résultat a été que Khalifa Sall est sorti de prison mais les conditions de sa sortie nous ont laissé un goût très amer. D’autant que nous avions dans notre collectif des avocat malien, camerounais et même français. Ils n’ont peut-être pas la même sensibilité que nous mais ont conservé intact leur capacité d’indignation. S’il ne tenait qu’à eux, cette affaire n’en resterait pas là. Nous avions en son temps voulu saisir le Conseil de l’ordre pour qu’il règle cette histoire-là. Un avocat est un avocat il ne peut pas être autre chose qu’un avocat. On ne peut pas entrer dans un dossier de quelqu’un qui ne vous a pas mandaté pour prendre des initiatives aussi lourdes de conséquences. C’est le cas dans cette affaire et nous espérons que tout cela sera mis dans les rayons du souvenir » a conclu Me Cheikh Koureyssi Ba.
Le Témoin