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Gaz: Kiev signe sans condition l'accord sur le contrôle des livraisons de Gazprom

Après le contretemps de la veille, l'Ukraine a signé lundi, cette fois sans ajouter de conditions, l'accord sur le contrôle du transit du gaz russe par des observateurs indépendants. Cette mission devrait normalement permettre une reprise des livraisons à destination de l'Europe, suspendues par la Russie depuis mercredi.



Le géant gazier russe Gazprom a annoncé lundi que l'Ukraine avait signé sans conditions l'accord à l'issue de pourparlers à Kiev. Après plusieurs heures de retard et des signaux contradictoires envoyés par le gouvernement ukrainien, la compagnie ukrainienne Naftogaz a confirmé cette signature.

La Russie avait exigé que l'accord conclu sous l'égide de l'UE soit signé par l'Ukraine avant toute reprise des livraisons de gaz naturel à destination des pays européens.

"Dès qu'ils (les observateurs) seront aux points de contrôle, et que nous serons sûrs qu'ils peuvent contrôler le transit de notre gaz, Gazprom relancera du gaz dans le système de gazoduc de l'Ukraine pour qu'il soit acheminé aux clients européens", a déclaré lundi le Premier ministre russe Vladimir Poutine lors d'une réunion du gouvernement russe, selon l'agence RIA-Novosti.

Dimanche, malgré le déploiement d'équipe d'observateurs de l'Union européenne en Ukraine, la Russie avait refusé de relancer ses approvisionnements. Le président Dimitri Medvedev avait déclaré nul et non avenu le texte signé par l'Ukraine quelques heures plus tôt, exigeant que Kiev retire une "déclaration" ajoutée au texte.

Un porte-parole de Naftogaz, Valentin Zemlianski, a précisé que les conditions rejetées par Moscou restaient intégrées dans la partie ukrainienne de l'accord, même figurent désormais dans des documents qui ne sont pas légalement contraignants.

Les responsables ukrainiens sont partis avec l'accord pour Bruxelles, où les ministres de l'Energie de l'Union européenne se réunissaient lundi. Le patron de Gazprom Alexeï Miller et des responsables du gouvernement russes chargés de l'énergie étaient également attendus dans la capitale belge.

Moscou avait cessé de fournir du gaz à l'Ukraine le 1er janvier, à la suite d'un différend sur les tarifs et la dette de Kiev. La Russie a ensuite suspendu mercredi ses approvisionnements vers les pays européens, accusant Kiev de détourner une partie du gaz transitant par son territoire, ce que les autorités ukrainiennes ont démenti.

Les deux pays n'ont toujours pas trouvé d'accord, ni sur le prix que Kiev doit payer pour le gaz russe, ni sur celui que Moscou devra verser pour passer par l'Ukraine pour ses exportations à destination de l'Europe.

Le tarif du gaz reçu par l'Ukraine s'élevait à 179 dollars pour 1.000 mètres cubes en 2008 mais la Russie souhaite l'aligner sur celui payé par les clients européens de Gazprom, environ deux fois plus élevé. La dernière offre de Moscou avant l'arrêt des négociations s'élevait à 250 dollars les 1.000 mètres cubes, mais Gazprom précise que cette proposition n'est plus valable depuis son rejet par l'Ukraine. Le géant russe évoque désormais un tarif de 450 dollars.

Autre pomme de discorde: Gazprom réclame le paiement total de la dette ukrainienne, qu'il estime à 600 millions de dollars (438,2 millions d'euros).

La Russie fournit environ un quart du gaz naturel de l'Union européenne, dont 80% transite par l'Ukraine. Le conflit entre Kiev et Moscou est venu perturber l'approvisionnement de nombreux pays européens en plein hiver où moment le Vieux continent grelotte.

Les ventes de chauffages électriques ont fortement augmenté dans l'est de l'Europe et des milliers d'entreprises ont été contraintes de réduire leur production, voire fermer. AP

AP

Lundi 12 Janvier 2009 - 14:01


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