Macky ressuscite le statut de l’opposition. Invité de la rédaction de Radio France internationale hier, lundi 15 octobre, le chef de l’Etat s’est clairement prononcé sur cette vieille et récurrente question que n’ont pas encore réussi à régler, les différents régimes qui se sont succédé à la tête du Sénégal. Pour Macky Sall, « Il faut absolument donner un statut à l’opposition ». Se faisant même plus précis, le Président sénégalais a indiqué : « Il faut que l’opposition ait ses droits dans la République, parce que, pour qu’il y ait une vraie démocratie, il faut de temps en temps qu’il y ait alternance… Ceux qui doivent être amenés à assumer demain le pouvoir doivent pouvoir le faire dans les meilleures conditions. Donc, si l’on pouvait éviter cette loi du tout ou rien : on a le pouvoir, on a accès à toutes les richesses, on a tout, on peut tout faire.
On n’a pas le pouvoir, on est dans l’opposition, on a accès à rien du tout. Tant que nous sommes dans cette dichotomie, évidemment l’Afrique n’arrêtera pas ses guerres et ses conflits fratricides ». Mettant en avant l’exemple du Sénégal qui est en train d’inaugurer, selon les termes mêmes de Macky Sall, « une ère nouvelle de gouvernance, de partage du pouvoir », le Président sénégalais a plaidé la gestion collégiale du pouvoir dans le continent. « Si on la faisait en Afrique, on aurait moins de tensions dans les pays. Il faut que les gouvernants sachent que ceux qui sont dans l’opposition doivent être respectés et même être associés », a notamment affirmé Macky Sall.
UN VIEUX SERPENT DE MER
Maintes fois évoqué, toujours en attente d’effectivité, le statut de l’opposition et de son chef cherche encore solution au Sénégal. Une sorte de vieux serpent de mer, disent certains observateurs de la scène politique. Sous le régime libéral, le statut du chef de l’opposition fut un projet cher au Président Abdoulaye Wade. Surtout quand le président sortant de la République du Sénégal faisait face à Abdou Diouf.
A l’époque, le Pape du Sopi s’était beaucoup investi pour bénéficier de tous les avantages y afférant. Seulement, l’actuel secrétaire général de la Francophonie ne lui a jamais permis de jouir d’un tel privilège. Lui succédant à la magistrature suprême, grâce à la première alternance politique survenue le 19 mars 2000, Abdoulaye Wade avait dépoussiéré son dossier ainsi que la question du financement des partis politiques. Le professeur agrégé en droit, El Hadji Mbodji, avait alors réalisé un excellent travail sur le sujet. La question du statut de l’opposition était même évoquée dans la Constitution post-alternance, notamment en son Titre V, article 58. Au moment de choisir le chef de l’opposition, le projet était toutefois resté tombé à l’eau. Pour des raisons propres à Me Wade, ni Ousmane Tanor Dieng du Parti socialiste ni Moustapha Niasse de l’Afp (avec qui le Pape du Sopi avait rompu) n’avait décroché ce statut de chef de l’opposition. Depuis lors, le projet est resté en l’état, bien qu’il soit envisagé dans la loi constitutionnelle.
A l’heure de la recomposition du champ politique sénégalais, au lendemain de la deuxième alternance au sommet de l’Etat, la question remise au goût du jour par Macky suscite mille et une interrogations. A qui sera attribué le statut de chef de l’opposition ? Quels seront les critères qui détermineront son profil? S’agira-t-il du poids politique de son parti et du pourcentage électoral acquis au cours de la dernière présidentielle, de la représentation de sa formation au niveau de l’Assemblée nationale ou encore? Les partis politiques de l’opposition admettront-ils par ailleurs que Macky Sall désigne le bénéficiaire du titre ? Sera-t-il aisé de le faire dans une configuration politique mouvante, où la majorité présidentielle peut du jour au lendemain voler en éclats, comme après la première alternance politique de 2000, et renvoyer dans les filets de l’opposition bien de membres de l’actuelle majorité ?
Tous ces questionnements ne manqueront certainement pas d’alimenter le débat politique, dans la foulée de la sortie de Macky Sall sur le statut de l’opposition.
Source : Sudonline
On n’a pas le pouvoir, on est dans l’opposition, on a accès à rien du tout. Tant que nous sommes dans cette dichotomie, évidemment l’Afrique n’arrêtera pas ses guerres et ses conflits fratricides ». Mettant en avant l’exemple du Sénégal qui est en train d’inaugurer, selon les termes mêmes de Macky Sall, « une ère nouvelle de gouvernance, de partage du pouvoir », le Président sénégalais a plaidé la gestion collégiale du pouvoir dans le continent. « Si on la faisait en Afrique, on aurait moins de tensions dans les pays. Il faut que les gouvernants sachent que ceux qui sont dans l’opposition doivent être respectés et même être associés », a notamment affirmé Macky Sall.
UN VIEUX SERPENT DE MER
Maintes fois évoqué, toujours en attente d’effectivité, le statut de l’opposition et de son chef cherche encore solution au Sénégal. Une sorte de vieux serpent de mer, disent certains observateurs de la scène politique. Sous le régime libéral, le statut du chef de l’opposition fut un projet cher au Président Abdoulaye Wade. Surtout quand le président sortant de la République du Sénégal faisait face à Abdou Diouf.
A l’époque, le Pape du Sopi s’était beaucoup investi pour bénéficier de tous les avantages y afférant. Seulement, l’actuel secrétaire général de la Francophonie ne lui a jamais permis de jouir d’un tel privilège. Lui succédant à la magistrature suprême, grâce à la première alternance politique survenue le 19 mars 2000, Abdoulaye Wade avait dépoussiéré son dossier ainsi que la question du financement des partis politiques. Le professeur agrégé en droit, El Hadji Mbodji, avait alors réalisé un excellent travail sur le sujet. La question du statut de l’opposition était même évoquée dans la Constitution post-alternance, notamment en son Titre V, article 58. Au moment de choisir le chef de l’opposition, le projet était toutefois resté tombé à l’eau. Pour des raisons propres à Me Wade, ni Ousmane Tanor Dieng du Parti socialiste ni Moustapha Niasse de l’Afp (avec qui le Pape du Sopi avait rompu) n’avait décroché ce statut de chef de l’opposition. Depuis lors, le projet est resté en l’état, bien qu’il soit envisagé dans la loi constitutionnelle.
A l’heure de la recomposition du champ politique sénégalais, au lendemain de la deuxième alternance au sommet de l’Etat, la question remise au goût du jour par Macky suscite mille et une interrogations. A qui sera attribué le statut de chef de l’opposition ? Quels seront les critères qui détermineront son profil? S’agira-t-il du poids politique de son parti et du pourcentage électoral acquis au cours de la dernière présidentielle, de la représentation de sa formation au niveau de l’Assemblée nationale ou encore? Les partis politiques de l’opposition admettront-ils par ailleurs que Macky Sall désigne le bénéficiaire du titre ? Sera-t-il aisé de le faire dans une configuration politique mouvante, où la majorité présidentielle peut du jour au lendemain voler en éclats, comme après la première alternance politique de 2000, et renvoyer dans les filets de l’opposition bien de membres de l’actuelle majorité ?
Tous ces questionnements ne manqueront certainement pas d’alimenter le débat politique, dans la foulée de la sortie de Macky Sall sur le statut de l’opposition.
Source : Sudonline