L’avocat d’un groupe des juges impliqués dans une récente affaire de corruption au Ghana a menacé, au nom de ses clients, d’intenter des poursuites judiciaires contre tout organe des media qui osera publier la vidéo documentaire sur l’affaire.
L’avocat, Nii Kpakpo Addo, a émis les menaces sur Citi FM, une radio privée basée à Accra le 18 novembre, 2015. "Le lundi ou mardi, vous nous verrez notifier une citation à tout individu qui a eu à faire avec la dite pétition, qui a publiée l’article diffamatoire", a déclaré M. Addo. La reproduction d’un article diffamatoire est en soi diffamatoire, donc si vous l’avez articulé ou reproduit, vous devez vous attendre à des poursuites", a-t-il poursuivi.
Le correspondent la MFWA a rapporté que la vidéo, qui montre quelques 34 juges dans l’acte présumé de recevoir des pots de vin pour influencer des dossiers judiciaires dont ils étaient en charge, a été produite par le journaliste d’investigation ghanéen, Anas Aremeyaw Anas. Une pétition a été ainsi lancée pour le limogeage des juges impliqués.
Si les menaces sont mises en exécution, une grande partie des media seraient affectée, tant il est vrai que l’affaire a été traitée et commentée dans les media ghanéennes. Le 18 septembre dernier, un autre juge impliqué dans le scandale, Paul Uuter Dery, a intenté des poursuites pour outrage contre Anas et quatre autres personnes dont le Directeur Exécutif de la Fondation pour les Medias en Afrique de l’Ouest, MFWA, Sulemana Braimah, pour avoir conjointement fait une projection publique des vidéos. La MFWA appelle les media du Ghana à ne pas se laisser distraire ou intimider par les menaces, mais de continuer à exercer leur métier sans aucune crainte.