Le président Macky Sall ne devrait pas se faire d’illusions, car le vent qui a emporté son prédécesseur, qui était pourtant très puissant, n’est que momentanément au repos, il pourrait à tout instant souffler à nouveau, si c’est nécessaire et que la situation l’exigeait. Et en suivant à petits pas, les traces de son prédécesseur et ancien mentor, il commettrait une erreur grave, ce que les Sénégalais risquent de ne pouvoir tolérer. S’il continuait sur cette voie, qui se dessine, qu’il n’écarte pas alors de subir plus tôt que prévu, le même sort que Me Wade. Les signaux qui nous viennent de sa gouvernance semblent refléter beaucoup d’aspects de la pratique nauséabonde de Me Wade. Or, les Sénégalais et lui en premier, s’étaient battus contre Wade, pour le chasser enfin de compte. Mais ils avaient bien exigé de façon nette et claire, que son successeur, quel qu’il soit, devrait rompre totalement et sans équivoque, avec les pratiques désastreuses, indécentes et injustes, qui tournaient le dos à l’intérêt général de la majorité du peuple sénégalais.
Il m’avait cependant semblé, que c’était clair et net dans l’esprit de Macky Sall candidat à la présidentielle et qu’il allait comme promis, bien en tenir compte. Mais hélas, tel ne semble pas être le cas, six mois après être élu à la tête du pays. Et pourtant, ce ne sont pas les appels à la vigilance, les critiques objectives, les conseils d’amis et d’alliés, et les mises en garde, qui ont manqué depuis le début à Macky Sall, pour qu’il agisse dans le bon sens qui avait été indiqué par lui-même et la coalition BBY.
L’impression qui semble se dégager présentement aux yeux des Sénégalais, ne les rassure pas du tout. C’est bien le vent de la déception qu’ils sentent souffler petit à petit du côté du président de la République. C’est dommage ! C’est comme si, après avoir présenté au cours de la campagne électorale un programme alléchant et affiché une détermination et une ferme volonté de rupture avec la mal-gouvernance, ce n’était que pour capter les électeurs, car, Macky Sall une fois élu, est presque revenu sur ses engagements un à un. Ce qui constitue si c’est bien le cas, une grave erreur d’appréciation et de méconnaissance de la nouvelle dynamique, qui anime les Sénégalais. N’est-ce pas lui qui disait, que rien ne sera plus comme avant ?
C’est franchement, comme si le président a oublié tout ce qu’il disait pendant la campagne et aussi ce que contenait son programme de Yoonu Yookute. Alors que justement, les électeurs ou tout au moins certains d’entre eux, s’étaient appuyés sur cela pour le porter à la tête du pays. S’il s’en écarte maintenant, parce qu’il est sûr et certain d’être bien assis sur le fauteuil présidentiel, suppose qu’il est bien sécurisé, il aura commis une erreur, exactement comme Abdoulaye Wade, c’est-à-dire de renier totalement tous ses engagements tenus devant la Nation et à la face du monde. C’est aussi simple que cela !
Le président Macky Sall semble prêter maintenant une oreille plus attentive à ses laudateurs, ses flagorneurs, ses « nouveaux amis » aux marabouts qui ont retourné leur boubou et à qui, il rend des visites assidues maintenant, plutôt que les citoyens sénégalais, les forces vives organisées dans le M23 et tous ceux qui ont lutté farouchement sans calcul, pour le porter au pouvoir. Mais, le président Macky Sall, a-t-il déjà oublié que, Abdoulaye Wade a été perdu par son allergie à la critique objective et d’avoir considéré tous ceux qui lui disaient qu’il faisait fausse route, comme ses adversaires politiques ? Que vous le sachiez ou non, que vous l’acceptiez ou non, votre intérêt et salut se trouvent biens dans l’écoute attentive du peuple sénégalais, avec ses complaintes, ses plaintes, ses critiques et appréciations, etc. Faire autre chose que cela, signifie de s’embarquer dans la voie de rupture avec les Sénégalais qui ont chassé Me Wade justement, pour les mêmes raisons. Mais, le président devrait quand même savoir, qu’il n’est plus possible de gouverner ce pays en faisant abstraction des raisons pour lesquelles, il a été choisi par les Sénégalais au détriment de Me Wade.
A l’occasion de sa conférence débat au 2e tour, tenue le 6 mars 2012 à Terrou-bi, sous la présidence d’Abdoul Mbaye l’actuel Premier ministre, à laquelle il avait convié un certain nombre de citoyens indépendants parmi lesquels je figurais, j’avais comme demandé, donné ma réflexion à verser au débat, que j’avais formulée ainsi. Je me permets de la porter à votre connaissance pour appréciation et que nul n’en ignore :
« A Monsieur le président Macky Sall,
Notre pays se trouve aujourd’hui à un tournant décisif et historique. Ensuite, l’histoire a voulu que vous soyez le porte-drapeau des forces vives de notre pays, pour arrêter Me Wade et son pouvoir, qui constituent présentement un danger réel et imminent, pour toute la nation sénégalaise.
Compte tenu de l’adhésion massive et populaire de toutes les forces vives que compte notre pays et également de tous les patriotes sincères et honnêtes autour de votre candidature, comme cela n’a jamais été pour personne, rien que pour sauver notre cher pays de l’abîme, vers lequel Me Wade veut le conduire, vous avez-là, à assumer, une part de responsabilité importante devant l’histoire et le monde entier.
Vous avez à la fois, une chance inouïe mais aussi une lourde charge, d’être celui sur qui, le Sénégal et singulièrement ses enfants les plus dignes et valeureux portent leur espoir, pour remettre notre pays sur les rails, tant au niveau de la refondation de ses institutions –mises entre parenthèses et violées de façon récurrente- que du développement économique et social. Nous sommes tous convaincus, comme autant, vous l’êtes sans doute, que la taille de la charge est lourde et immense, mais avec l’aide et la volonté exprimée de nous tous, de réussir ce pari combien important, nous y arriveront Incha Allah, avec l’aide de Dieu, malgré les oiseaux de mauvais augure car, c’est uniquement pour le bien de notre peuple.
Pour rien au monde, ne ratez sous aucun prétexte, d’être à la hauteur de cet honneur que les Sénégalais ou tout au moins la majorité d’entre eux, vous ont fait, en soutenant votre candidature contre vents et marées.
Naturellement, il existe en votre faveur, pour certains d’entre nous qui ont un fort espoir, mais pour d’autres, il peut y avoir des doutes et des craintes, il vous revient de les rassurer. Vous devrez tenir absolument compte de tous ces paramètres pour réussir votre lourde charge et les tâches qui en découlent, à la satisfaction de tout ce monde, qui depuis 12 ans, vit le calvaire, sous Abdoulaye Wade.
Vous avez d’une part eu l’avantage de connaître du dedans, les hommes, le système et la pratique, pour avoir vécu au sein de ce régime honni par les Sénégalais, en y occupant de hautes fonctions à son sommet, et d’autre part du dehors, pour avoir dans l’opposition depuis 2008, recueilli, les forts sentiments de rejet des populations à l’égard de Me Wade et son clan. Ils ont dissous toutes nos valeurs.
Cette expérience, riche d’enseignements, vous permettra sans doute avec l’appui de la majorité des Sénégalais de rompre définitivement d’avec cette pratique nauséabonde libérale, de nous faire oublier également cette triste et sombre période des deux mandats de Me Wade, dans l’histoire de notre pays. Il faudra aussi, réparer les énormes et vastes torts qu’ils ont causés au pays tout entier.
Les préoccupations des Sénégalais aujourd’hui, vous les connaissez parfaitement bien. Elles peuvent se résumer de manière non exhaustive en ceci : Le rétablissement de l’ordre républicain sur l’étendue du territoire, de la justice sociale, de l’égalité entre tous les Sénégalais, la fin de l’impunité de toute nature ; la réduction forte du train de vie de l’Etat, la baisse des produits et services de première nécessité, pour permettre aux Sénégalais de vivre enfin décemment, avec le fruit de leur labeur, dignement. En d’autres termes, instaurer la bonne gouvernance démocratique, mettre les Sénégalais au travail utile et productif et que cesse enfin, le partage du gâteau dans notre pays.
Pour terminer Monsieur le président, à défaut d’éradiquer le mot transhumance, faites de sorte alors, que le phénomène lui-même, le soit absolument dans le Sénégal d’après Me Wade. Et disons tous ensemble, plus jamais cela !
Allons voter tous massivement, le 25 mars 2012, pour Macky2012, afin de dégager définitivement Abdoulaye Wade, de la tête de notre pays, pour tout le mal qu’il nous a fait.
Merci de votre aimable attention. »
Alors, ce que je craignais à l’époque en attirant l’attention du futur président sur un certain nombre d’actes de rupture fondamentale qu’il fallait faire, ne semble pas avoir retenu malheureusement l’attention de Macky Sall, devenu effectivement président de la République, au regard en tout cas des actes qu’il est en train de prendre. Habituellement, on dit bien mieux vaut prévenir que guérir. Mais dans le cas présent cela ne se vérifie pas. C’est dommage !
Il est tout de même regrettable de constater, qu’au-delà des belles annonces pleines d’espoir et largement appuyées par les médias ; les bonnes intentions à l’entame du magistère de Macky Sall, relatives aux audits, à la poursuites des auteurs d’enrichissement illicite et autres délits d’abus de biens sociaux, etc., n’étaient qu’un effet d’annonce et de l’artifice. Aujourd’hui, rien ne semble plus indiquer et montrer effectivement, que le président Macky Sall est fermement décidé à faire suivre d’effets concrèts, ses annonces de campagne et début de règne. Tout semble s’estomper d’ailleurs, pour ne pas dire à l’arrêt. Et même pire, car certains parmi les incriminés très proches de Me Wade, qui ne sont pas encore lavés de tout soupçon, reçoivent des promotions fulgurantes de hautes fonctions de l’Etat, de la part du président de la République, qui aurait dit : « qu’il nommerait qui il voudra. » On se le rappelle bien, Me Wade avait aussi fait une malheureuse déclaration similaire. C’est une similitude inadmissible pour quelqu’un qui entendait rompre avec les pratiques de son successeur ! Ces similitudes troublantes avec Me Wade, que l’on constate, suscitent des inquiétudes et craintes légitimes de certains Sénégalais, dont le nombre s’accroit chaque jour.
Et les déclarations du président Macky Sall de la dernière période, semblent toutes, confirmer les craintes de certains Sénégalais très avertis à savoir : l’abandon des poursuites contre certains dignitaires du régime sortant auteurs de prévarication, et de pillage des ressources de notre pays. Et parmi ceux-là, figure en première place Me Wade lui-même, comme le principal responsable de la banqueroute, du pillage systématique de nos ressources, tant financières, foncières que matérielles. Ce dernier semble être exclu de rendre compte de sa gestion des affaires publiques durant les années qu’il a passées à la tête du Sénégal, parce que, à ce qu’il parait, il serait blanchi complètement par son successeur. Mais, s’il en est ainsi, à quoi bon de poursuivre les autres simples lampions, qui ne sont que de simples exécutants de leur maître ? On peut parfaitement bien se demander maintenant, quel sort alors sera réservé aux audits, à la récupération des biens mal acquis planqués à l’étranger ou ailleurs ? Tous les vœux pieux formulés dans le M23 et sur les conclusions des Assises nationales semblent s’évanouir maintenant ou rangés dans les tiroirs.
Il me semble urgent et très important pour le futur, dans le cadre de la refondation des institutions et de l’adoption d’une nouvelle constitution, de régler une fois pour toute, le cas des responsabilités du président de la République en exercice par rapport à sa gestion des affaires publiques. Il est inadmissible et inacceptable que ce dernier ne soit pas tenu ni avant ni après de répondre de ses actes durant son mandat ! Ceci est pratiquement un encouragement à la déprédation des ressources du pays, à la délinquance économique, etc., sans courir aucun risque de poursuite judiciaire. Cette incongruité, ne peut exister que dans des constitutions comme celle du Sénégal, où les présidents les taillent à leur mesure, couvrent leur arrière par solidarité avec leur prédécesseur et successeur. En fait, ils se couvrent entre eux et ce sont les citoyens et le peuple qui trinquent. En effet, l’article 101 de la Constitution du Sénégal, ne manque pas seulement de bon sens, c’est une aberration. Le voici partiellement : « Article 101 : Le Président de la République n'est responsable des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions qu'en cas de haute trahison… » Mais quand est-ce que ce sera, pendant qu’il est en exercice ? Et qui doit ou plutôt qui osera le mettre en accusation ?
Il semble que des responsables religieux sont mis en orbite ou en action dans la période et sont en train de jouer un rôle trouble dans le dénouement des scandales financiers, fonciers et tous ordres, pour tirer d’affaire leurs protégés. Nous savons et avons bien remarqué, que des responsables politiques incriminés ou soupçonnés d’être impliqués dans les différents scandales, rendent des visites nocturnes à des heures très tardives à certains chefs religieux. Mais que cherchent-ils auprès de ces marabouts, si ce n’est de bénéficier d’une impunité ? « Ku ndobin rey ca mam boo gisse lu juul daw »
Mandiaye Gaye
Gayemandiaye@hotmail.com
Il m’avait cependant semblé, que c’était clair et net dans l’esprit de Macky Sall candidat à la présidentielle et qu’il allait comme promis, bien en tenir compte. Mais hélas, tel ne semble pas être le cas, six mois après être élu à la tête du pays. Et pourtant, ce ne sont pas les appels à la vigilance, les critiques objectives, les conseils d’amis et d’alliés, et les mises en garde, qui ont manqué depuis le début à Macky Sall, pour qu’il agisse dans le bon sens qui avait été indiqué par lui-même et la coalition BBY.
L’impression qui semble se dégager présentement aux yeux des Sénégalais, ne les rassure pas du tout. C’est bien le vent de la déception qu’ils sentent souffler petit à petit du côté du président de la République. C’est dommage ! C’est comme si, après avoir présenté au cours de la campagne électorale un programme alléchant et affiché une détermination et une ferme volonté de rupture avec la mal-gouvernance, ce n’était que pour capter les électeurs, car, Macky Sall une fois élu, est presque revenu sur ses engagements un à un. Ce qui constitue si c’est bien le cas, une grave erreur d’appréciation et de méconnaissance de la nouvelle dynamique, qui anime les Sénégalais. N’est-ce pas lui qui disait, que rien ne sera plus comme avant ?
C’est franchement, comme si le président a oublié tout ce qu’il disait pendant la campagne et aussi ce que contenait son programme de Yoonu Yookute. Alors que justement, les électeurs ou tout au moins certains d’entre eux, s’étaient appuyés sur cela pour le porter à la tête du pays. S’il s’en écarte maintenant, parce qu’il est sûr et certain d’être bien assis sur le fauteuil présidentiel, suppose qu’il est bien sécurisé, il aura commis une erreur, exactement comme Abdoulaye Wade, c’est-à-dire de renier totalement tous ses engagements tenus devant la Nation et à la face du monde. C’est aussi simple que cela !
Le président Macky Sall semble prêter maintenant une oreille plus attentive à ses laudateurs, ses flagorneurs, ses « nouveaux amis » aux marabouts qui ont retourné leur boubou et à qui, il rend des visites assidues maintenant, plutôt que les citoyens sénégalais, les forces vives organisées dans le M23 et tous ceux qui ont lutté farouchement sans calcul, pour le porter au pouvoir. Mais, le président Macky Sall, a-t-il déjà oublié que, Abdoulaye Wade a été perdu par son allergie à la critique objective et d’avoir considéré tous ceux qui lui disaient qu’il faisait fausse route, comme ses adversaires politiques ? Que vous le sachiez ou non, que vous l’acceptiez ou non, votre intérêt et salut se trouvent biens dans l’écoute attentive du peuple sénégalais, avec ses complaintes, ses plaintes, ses critiques et appréciations, etc. Faire autre chose que cela, signifie de s’embarquer dans la voie de rupture avec les Sénégalais qui ont chassé Me Wade justement, pour les mêmes raisons. Mais, le président devrait quand même savoir, qu’il n’est plus possible de gouverner ce pays en faisant abstraction des raisons pour lesquelles, il a été choisi par les Sénégalais au détriment de Me Wade.
A l’occasion de sa conférence débat au 2e tour, tenue le 6 mars 2012 à Terrou-bi, sous la présidence d’Abdoul Mbaye l’actuel Premier ministre, à laquelle il avait convié un certain nombre de citoyens indépendants parmi lesquels je figurais, j’avais comme demandé, donné ma réflexion à verser au débat, que j’avais formulée ainsi. Je me permets de la porter à votre connaissance pour appréciation et que nul n’en ignore :
« A Monsieur le président Macky Sall,
Notre pays se trouve aujourd’hui à un tournant décisif et historique. Ensuite, l’histoire a voulu que vous soyez le porte-drapeau des forces vives de notre pays, pour arrêter Me Wade et son pouvoir, qui constituent présentement un danger réel et imminent, pour toute la nation sénégalaise.
Compte tenu de l’adhésion massive et populaire de toutes les forces vives que compte notre pays et également de tous les patriotes sincères et honnêtes autour de votre candidature, comme cela n’a jamais été pour personne, rien que pour sauver notre cher pays de l’abîme, vers lequel Me Wade veut le conduire, vous avez-là, à assumer, une part de responsabilité importante devant l’histoire et le monde entier.
Vous avez à la fois, une chance inouïe mais aussi une lourde charge, d’être celui sur qui, le Sénégal et singulièrement ses enfants les plus dignes et valeureux portent leur espoir, pour remettre notre pays sur les rails, tant au niveau de la refondation de ses institutions –mises entre parenthèses et violées de façon récurrente- que du développement économique et social. Nous sommes tous convaincus, comme autant, vous l’êtes sans doute, que la taille de la charge est lourde et immense, mais avec l’aide et la volonté exprimée de nous tous, de réussir ce pari combien important, nous y arriveront Incha Allah, avec l’aide de Dieu, malgré les oiseaux de mauvais augure car, c’est uniquement pour le bien de notre peuple.
Pour rien au monde, ne ratez sous aucun prétexte, d’être à la hauteur de cet honneur que les Sénégalais ou tout au moins la majorité d’entre eux, vous ont fait, en soutenant votre candidature contre vents et marées.
Naturellement, il existe en votre faveur, pour certains d’entre nous qui ont un fort espoir, mais pour d’autres, il peut y avoir des doutes et des craintes, il vous revient de les rassurer. Vous devrez tenir absolument compte de tous ces paramètres pour réussir votre lourde charge et les tâches qui en découlent, à la satisfaction de tout ce monde, qui depuis 12 ans, vit le calvaire, sous Abdoulaye Wade.
Vous avez d’une part eu l’avantage de connaître du dedans, les hommes, le système et la pratique, pour avoir vécu au sein de ce régime honni par les Sénégalais, en y occupant de hautes fonctions à son sommet, et d’autre part du dehors, pour avoir dans l’opposition depuis 2008, recueilli, les forts sentiments de rejet des populations à l’égard de Me Wade et son clan. Ils ont dissous toutes nos valeurs.
Cette expérience, riche d’enseignements, vous permettra sans doute avec l’appui de la majorité des Sénégalais de rompre définitivement d’avec cette pratique nauséabonde libérale, de nous faire oublier également cette triste et sombre période des deux mandats de Me Wade, dans l’histoire de notre pays. Il faudra aussi, réparer les énormes et vastes torts qu’ils ont causés au pays tout entier.
Les préoccupations des Sénégalais aujourd’hui, vous les connaissez parfaitement bien. Elles peuvent se résumer de manière non exhaustive en ceci : Le rétablissement de l’ordre républicain sur l’étendue du territoire, de la justice sociale, de l’égalité entre tous les Sénégalais, la fin de l’impunité de toute nature ; la réduction forte du train de vie de l’Etat, la baisse des produits et services de première nécessité, pour permettre aux Sénégalais de vivre enfin décemment, avec le fruit de leur labeur, dignement. En d’autres termes, instaurer la bonne gouvernance démocratique, mettre les Sénégalais au travail utile et productif et que cesse enfin, le partage du gâteau dans notre pays.
Pour terminer Monsieur le président, à défaut d’éradiquer le mot transhumance, faites de sorte alors, que le phénomène lui-même, le soit absolument dans le Sénégal d’après Me Wade. Et disons tous ensemble, plus jamais cela !
Allons voter tous massivement, le 25 mars 2012, pour Macky2012, afin de dégager définitivement Abdoulaye Wade, de la tête de notre pays, pour tout le mal qu’il nous a fait.
Merci de votre aimable attention. »
Alors, ce que je craignais à l’époque en attirant l’attention du futur président sur un certain nombre d’actes de rupture fondamentale qu’il fallait faire, ne semble pas avoir retenu malheureusement l’attention de Macky Sall, devenu effectivement président de la République, au regard en tout cas des actes qu’il est en train de prendre. Habituellement, on dit bien mieux vaut prévenir que guérir. Mais dans le cas présent cela ne se vérifie pas. C’est dommage !
Il est tout de même regrettable de constater, qu’au-delà des belles annonces pleines d’espoir et largement appuyées par les médias ; les bonnes intentions à l’entame du magistère de Macky Sall, relatives aux audits, à la poursuites des auteurs d’enrichissement illicite et autres délits d’abus de biens sociaux, etc., n’étaient qu’un effet d’annonce et de l’artifice. Aujourd’hui, rien ne semble plus indiquer et montrer effectivement, que le président Macky Sall est fermement décidé à faire suivre d’effets concrèts, ses annonces de campagne et début de règne. Tout semble s’estomper d’ailleurs, pour ne pas dire à l’arrêt. Et même pire, car certains parmi les incriminés très proches de Me Wade, qui ne sont pas encore lavés de tout soupçon, reçoivent des promotions fulgurantes de hautes fonctions de l’Etat, de la part du président de la République, qui aurait dit : « qu’il nommerait qui il voudra. » On se le rappelle bien, Me Wade avait aussi fait une malheureuse déclaration similaire. C’est une similitude inadmissible pour quelqu’un qui entendait rompre avec les pratiques de son successeur ! Ces similitudes troublantes avec Me Wade, que l’on constate, suscitent des inquiétudes et craintes légitimes de certains Sénégalais, dont le nombre s’accroit chaque jour.
Et les déclarations du président Macky Sall de la dernière période, semblent toutes, confirmer les craintes de certains Sénégalais très avertis à savoir : l’abandon des poursuites contre certains dignitaires du régime sortant auteurs de prévarication, et de pillage des ressources de notre pays. Et parmi ceux-là, figure en première place Me Wade lui-même, comme le principal responsable de la banqueroute, du pillage systématique de nos ressources, tant financières, foncières que matérielles. Ce dernier semble être exclu de rendre compte de sa gestion des affaires publiques durant les années qu’il a passées à la tête du Sénégal, parce que, à ce qu’il parait, il serait blanchi complètement par son successeur. Mais, s’il en est ainsi, à quoi bon de poursuivre les autres simples lampions, qui ne sont que de simples exécutants de leur maître ? On peut parfaitement bien se demander maintenant, quel sort alors sera réservé aux audits, à la récupération des biens mal acquis planqués à l’étranger ou ailleurs ? Tous les vœux pieux formulés dans le M23 et sur les conclusions des Assises nationales semblent s’évanouir maintenant ou rangés dans les tiroirs.
Il me semble urgent et très important pour le futur, dans le cadre de la refondation des institutions et de l’adoption d’une nouvelle constitution, de régler une fois pour toute, le cas des responsabilités du président de la République en exercice par rapport à sa gestion des affaires publiques. Il est inadmissible et inacceptable que ce dernier ne soit pas tenu ni avant ni après de répondre de ses actes durant son mandat ! Ceci est pratiquement un encouragement à la déprédation des ressources du pays, à la délinquance économique, etc., sans courir aucun risque de poursuite judiciaire. Cette incongruité, ne peut exister que dans des constitutions comme celle du Sénégal, où les présidents les taillent à leur mesure, couvrent leur arrière par solidarité avec leur prédécesseur et successeur. En fait, ils se couvrent entre eux et ce sont les citoyens et le peuple qui trinquent. En effet, l’article 101 de la Constitution du Sénégal, ne manque pas seulement de bon sens, c’est une aberration. Le voici partiellement : « Article 101 : Le Président de la République n'est responsable des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions qu'en cas de haute trahison… » Mais quand est-ce que ce sera, pendant qu’il est en exercice ? Et qui doit ou plutôt qui osera le mettre en accusation ?
Il semble que des responsables religieux sont mis en orbite ou en action dans la période et sont en train de jouer un rôle trouble dans le dénouement des scandales financiers, fonciers et tous ordres, pour tirer d’affaire leurs protégés. Nous savons et avons bien remarqué, que des responsables politiques incriminés ou soupçonnés d’être impliqués dans les différents scandales, rendent des visites nocturnes à des heures très tardives à certains chefs religieux. Mais que cherchent-ils auprès de ces marabouts, si ce n’est de bénéficier d’une impunité ? « Ku ndobin rey ca mam boo gisse lu juul daw »
Mandiaye Gaye
Gayemandiaye@hotmail.com