L’accord entre Bruxelles et Ankara conclu pour réduire l’afflux de migrants en Europe semble porter ses fruits. Il faut toutefois rester très prudent. En effet, il n’y a eu aucune arrivée sur les îles grecques ce week-end, mais cinquante-sept migrants entrés en Grèce par la frontière terrestre avec la Turquie ont été arrêtés dans le nord du pays, non loin de Thessalonique.
Ils avaient passé la frontière terrestre avec la Turquie au niveau du fleuve Evros en payant 3000 euros chacun, relate notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard. Depuis la construction d'une clôture de 12 km le long de ce fleuve début 2012, cette route avait été quasiment abandonnée. Mais la police grecque a constaté à nouveau une augmentation des passages par cette voie.
Depuis que la fermeture de la route des Balkans et l'accord avec la Turquie ont mis un coup d'arrêt au flux migratoire massif passant par la Grèce, c’est l'Italie qui redoute maintenant d'en voir une partie déroutée sur ses côtes. En avril, ils étaient plus nombreux à passer par là que par la Grèce. C'est la première fois que cette situation se produit depuis juin 2015 selon l'Organisation des Nations unies pour les réfugiés et Frontex, rapporte notre correspondante. Un changement qui pourrait bien ne pas durer, car les Européens tardent à appliquer une des contreparties exigées par Ankara d'ici fin juin. Une exemption de visa pour les Turcs qui se rendent en Europe.
Pour la porte-parole de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex, Eva Moncure, toute baisse du nombre d’arrivées peut s’avérer temporaire. « Il faut prendre en compte des périodes plus longues, car la météo est l’un des facteurs déterminants, prévient-elle.Deux semaines de mauvais temps suffisent pour constater moins d’arrivées. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de forte augmentation avec un temps plus clément. Il faut donc regarder des tendances à long terme, pas sur des périodes courtes ».
Source: Rfi.fr