
En Inde, il est coutume de dire que l’on peut passer une journée entière avec Tata : depuis l’électricité qui nous éclaire jusqu’à la voiture qui nous transporte, en passant par l’acier qui compose le bâtiment de notre bureau et le sel que l’on met dans son chicken tikka masala, tout est susceptible d’être produit par Tata. Et depuis quelques années, le monde englobant de Tata Inc. s’étend également à l’étranger : depuis les voitures Jaguar et Land Rover, en passant par le leader du thé Tetley ou du conseil en nouvelles technologies Tata Consulting and Services (TCS, présent dans quarante-trois pays, travaille avec Airbus et Carrefour), l’influence mondiale du groupe Tata ne cesse de croître. Cette expansion internationale représente la plus grande réussite de Ratan Tata.
450 000 employés
Quand Ratan est arrivé à la tête du groupe familial, Tata était en déclin et concentré sur le marché indien. Vingt et un an après, le nombre d’employés a triplé, pour dépasser les 450 000 personnes, et son chiffre d’affaires a décuplé pour atteindre les 75 milliards d’euros, dont la majorité est réalisée en dehors de l’Inde. Le groupe Tata est aujourd’hui présent dans quatre-vingts pays, et se place comme deuxième producteur de thé au monde, quatrième constructeur de camions, et parmi les dix premiers producteurs d’acier. Ratan Naval Tata, RNT comme il est appelé en Inde, fut ainsi classé pendant les quatre dernières années comme le patron le plus puissant et influent en Inde par le magazine Economic Times.
Mais Ratan Tata a le succès modeste : ce diplômé d’architecture, bel homme célibataire de 75 ans, est un taiseux et un créatif. Certains le comparent à Steve Jobs, toujours désireux de mettre la main à la pâte pour révolutionner les modes de vie. On lui doit ainsi la Tata Nano, la voiture la moins chère du monde, lancée à un prix record de 1 500 euros pour permettre aux familles modestes de ne plus se serrer dangereusement à quatre sur une moto.
Loin d’avoir un but uniquement charitable, l’arrière petit-fils adoptif du fondateur du groupe mettait ainsi en pratique un concept économique prometteur : celui de l’« économie frugale », qui consiste à vendre des biens de consommation à prix cassés, mais dont la rentabilité est obtenue grâce à une vente en très grand nombre. Trois ans après son lancement, la Nano peine à conquérir les foyers indiens, mais Tata Motors a déjà commencé à l’exporter au Sri Lanka et au Vietnam, et prévoit de la commercialiser en Europe en 2015, après une mise à niveau en terme de sécurité. Elle pourrait alors être vendue à un prix attractif d’environ 8 000 euros.
Une succession en pleine crise économique
La succession à la tête de l’empire fut minutieusement préparée et aboutit à la nomination de Cyrus Mistry, l’ancien directeur d’une filiale de construction du groupe. Il sera le deuxième patron seulement, en cent quarante-quatre ans, à ne pas porter le patronyme Tata, mais le beau-frère de Ratan a aussi été choisi car il fait partie de la même communauté religieuse des Parsis, qui a toujours dirigé le groupe avec une éthique et un philanthropisme remarqués et respectés.
Sa tâche sera néanmoins ardue : il devra non seulement imposer sa stratégie dans un conglomérat tentaculaire, mais il arrive également dans un moment de crise. La branche hôtelière, avec les fameux Taj, et surtout les aciéries européennes subissent de lourdes pertes. A la différence des jeunes familles d’entrepreneurs indiens comme les Mittal, les Tata ont toujours su gérer ces crises sans licenciements abrupts, mais si cette situation perdure encore pendant plusieurs années, des décisions difficiles devront être prises par ce jeune patron du plus grand groupe indien.
450 000 employés
Quand Ratan est arrivé à la tête du groupe familial, Tata était en déclin et concentré sur le marché indien. Vingt et un an après, le nombre d’employés a triplé, pour dépasser les 450 000 personnes, et son chiffre d’affaires a décuplé pour atteindre les 75 milliards d’euros, dont la majorité est réalisée en dehors de l’Inde. Le groupe Tata est aujourd’hui présent dans quatre-vingts pays, et se place comme deuxième producteur de thé au monde, quatrième constructeur de camions, et parmi les dix premiers producteurs d’acier. Ratan Naval Tata, RNT comme il est appelé en Inde, fut ainsi classé pendant les quatre dernières années comme le patron le plus puissant et influent en Inde par le magazine Economic Times.
Mais Ratan Tata a le succès modeste : ce diplômé d’architecture, bel homme célibataire de 75 ans, est un taiseux et un créatif. Certains le comparent à Steve Jobs, toujours désireux de mettre la main à la pâte pour révolutionner les modes de vie. On lui doit ainsi la Tata Nano, la voiture la moins chère du monde, lancée à un prix record de 1 500 euros pour permettre aux familles modestes de ne plus se serrer dangereusement à quatre sur une moto.
Loin d’avoir un but uniquement charitable, l’arrière petit-fils adoptif du fondateur du groupe mettait ainsi en pratique un concept économique prometteur : celui de l’« économie frugale », qui consiste à vendre des biens de consommation à prix cassés, mais dont la rentabilité est obtenue grâce à une vente en très grand nombre. Trois ans après son lancement, la Nano peine à conquérir les foyers indiens, mais Tata Motors a déjà commencé à l’exporter au Sri Lanka et au Vietnam, et prévoit de la commercialiser en Europe en 2015, après une mise à niveau en terme de sécurité. Elle pourrait alors être vendue à un prix attractif d’environ 8 000 euros.
Une succession en pleine crise économique
La succession à la tête de l’empire fut minutieusement préparée et aboutit à la nomination de Cyrus Mistry, l’ancien directeur d’une filiale de construction du groupe. Il sera le deuxième patron seulement, en cent quarante-quatre ans, à ne pas porter le patronyme Tata, mais le beau-frère de Ratan a aussi été choisi car il fait partie de la même communauté religieuse des Parsis, qui a toujours dirigé le groupe avec une éthique et un philanthropisme remarqués et respectés.
Sa tâche sera néanmoins ardue : il devra non seulement imposer sa stratégie dans un conglomérat tentaculaire, mais il arrive également dans un moment de crise. La branche hôtelière, avec les fameux Taj, et surtout les aciéries européennes subissent de lourdes pertes. A la différence des jeunes familles d’entrepreneurs indiens comme les Mittal, les Tata ont toujours su gérer ces crises sans licenciements abrupts, mais si cette situation perdure encore pendant plusieurs années, des décisions difficiles devront être prises par ce jeune patron du plus grand groupe indien.
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