"L'accusé est responsable d'avoir aidé et encouragé, ainsi que d'avoir planifié, certains des crimes les plus haineux de l'histoire de l'humanité", a déclaré le juge samoan Richard Lussick lors d'une audience publique devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye.
Les traits tirés et la tête souvent penchée vers l'avant, M. Taylor, vêtu d'un costume sombre, d'une chemise blanche et d'une cravate jaune, a régulièrement fermé les yeux pendant que le juge Lussick lisait la décision. Il fera appel, a déclaré sa défense.
L'accusation avait recommandé le 3 mai une peine de 80 ans de prison contre M. Taylor, 64 ans, premier ex-chef d'Etat condamné par la justice internationale depuis le tribunal militaire de Nuremberg qui jugea les dignitaires nazis. La défense estimait la peine recommandée "disproportionnée et excessive".
Les victimes rassemblées dans une salle du TSSL à Freetown, la capitale de la Sierra Leone, pour regarder le jugement retransmis en direct ont immédiatement salué la condamnation, accueillie dans le silence.
"J'espère qu'il sera hanté par ses actes pendant qu'il croupira en prison", a déclaré les larmes aux yeux Alhadji Jusu Jarka, ancien président de l'association des amputés, qui avait eu les deux bras mutilés par les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) appuyés par Charles Taylor, qui purgera sa peine en Grande-Bretagne.
Les juges ont estimé qu'une peine de 80 ans de prison était "excessive", rappelant que M. Taylor avait été reconnu coupable le 26 avril d'avoir eu un rôle crucial dans l'exécution des crimes sans pour autant avoir eu le contrôle "effectif" des rebelles sierra-léonais qui les ont directement commis.
Ils ont toutefois retenu comme circonstances aggravantes le fait que M. Taylor avait "trahi", selon eux, la position de "confiance publique" dans laquelle il se trouvait en tant que président du Liberia.
"L'opinion de la cour selon laquelle la position de Taylor en tant que chef d'Etat est une circonstance aggravante dans sa culpabilité envoie un signal fort à d'autres leaders au plus haut niveau", a souligné Annie Gell, de l'ONG Human Rights Watch, dans un courriel à l'AFP.
L'avocat de M. Taylor, Courtenay Griffiths, a pour sa part estimé lors d'une conférence de presse à l'issue de l'audience que "dans les faits, Charles Taylor mourra en prison, c'est de facto une peine de prison à vie".
Mutilations et cannibalisme "La peine infligée aujourd'hui ne remplacera pas les membres amputés, ne ramènera pas ceux qui ont été tués", a pour sa part déclaré la procureur Brenda Hollis lors d'une conférence de presse à l'issue de l'audience : "mais elle apporte une forme de justice". Mme Hollis a indiqué que l'accusation "examinerait soigneusement" la décision avant de déterminer si elle interjettera appel.
Le TSSL ne prononce pas de peine de prison à vie ou de condamnation à mort mais fixe un certain nombre d'années de prison.
Président du Liberia de 1997 à 2003, Charles Taylor avait été reconnu coupable le 26 avril des onze chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dont il devait répondre, viol, meurtre et pillage notamment, commis entre 1996 et 2002 en Sierra Leone. Il plaidait non coupable.
Si elles souhaitent interjeter appel du jugement et/ou de la peine infligée, la défense et l'accusation peuvent le faire au plus tard 14 jours après avoir reçu le texte complet de la décision sur la peine. Ce processus pourrait prendre plusieurs semaines, selon un porte-parole du TSSL.
M. Taylor a, selon les juges, "aidé et encouragé" une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone, dans le but d'exploiter ses diamants, pendant une guerre civile marquée par des nombreux actes de cannibalisme et mutilations et ayant fait 120.000 morts entre 1991 et 2001.
En échange de diamants, l'ancien président a fourni armes et munitions aux rebelles sierra-léonais du RUF, jouant donc un rôle "crucial" dans les crimes commis par ces derniers, selon les juges.
Délocalisé de Freetown à La Haye en 2006 pour des raisons de sécurité, le procès de Charles Taylor, interpellé au Nigeria en 2006, s'était ouvert le 4 juin 2007 et achevé le 11 mars 2011.
Les Pays-Bas avaient exigé que l'endroit où l'ancien président purgerait sa peine soit déterminé avant d'accepter qu'il soit jugé à Leidschendam. La Grande-Bretagne avait alors proposé que M. Taylor soit écroué dans une prison britannique une fois condamné.
AFP
Les traits tirés et la tête souvent penchée vers l'avant, M. Taylor, vêtu d'un costume sombre, d'une chemise blanche et d'une cravate jaune, a régulièrement fermé les yeux pendant que le juge Lussick lisait la décision. Il fera appel, a déclaré sa défense.
L'accusation avait recommandé le 3 mai une peine de 80 ans de prison contre M. Taylor, 64 ans, premier ex-chef d'Etat condamné par la justice internationale depuis le tribunal militaire de Nuremberg qui jugea les dignitaires nazis. La défense estimait la peine recommandée "disproportionnée et excessive".
Les victimes rassemblées dans une salle du TSSL à Freetown, la capitale de la Sierra Leone, pour regarder le jugement retransmis en direct ont immédiatement salué la condamnation, accueillie dans le silence.
"J'espère qu'il sera hanté par ses actes pendant qu'il croupira en prison", a déclaré les larmes aux yeux Alhadji Jusu Jarka, ancien président de l'association des amputés, qui avait eu les deux bras mutilés par les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) appuyés par Charles Taylor, qui purgera sa peine en Grande-Bretagne.
Les juges ont estimé qu'une peine de 80 ans de prison était "excessive", rappelant que M. Taylor avait été reconnu coupable le 26 avril d'avoir eu un rôle crucial dans l'exécution des crimes sans pour autant avoir eu le contrôle "effectif" des rebelles sierra-léonais qui les ont directement commis.
Ils ont toutefois retenu comme circonstances aggravantes le fait que M. Taylor avait "trahi", selon eux, la position de "confiance publique" dans laquelle il se trouvait en tant que président du Liberia.
"L'opinion de la cour selon laquelle la position de Taylor en tant que chef d'Etat est une circonstance aggravante dans sa culpabilité envoie un signal fort à d'autres leaders au plus haut niveau", a souligné Annie Gell, de l'ONG Human Rights Watch, dans un courriel à l'AFP.
L'avocat de M. Taylor, Courtenay Griffiths, a pour sa part estimé lors d'une conférence de presse à l'issue de l'audience que "dans les faits, Charles Taylor mourra en prison, c'est de facto une peine de prison à vie".
Mutilations et cannibalisme "La peine infligée aujourd'hui ne remplacera pas les membres amputés, ne ramènera pas ceux qui ont été tués", a pour sa part déclaré la procureur Brenda Hollis lors d'une conférence de presse à l'issue de l'audience : "mais elle apporte une forme de justice". Mme Hollis a indiqué que l'accusation "examinerait soigneusement" la décision avant de déterminer si elle interjettera appel.
Le TSSL ne prononce pas de peine de prison à vie ou de condamnation à mort mais fixe un certain nombre d'années de prison.
Président du Liberia de 1997 à 2003, Charles Taylor avait été reconnu coupable le 26 avril des onze chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dont il devait répondre, viol, meurtre et pillage notamment, commis entre 1996 et 2002 en Sierra Leone. Il plaidait non coupable.
Si elles souhaitent interjeter appel du jugement et/ou de la peine infligée, la défense et l'accusation peuvent le faire au plus tard 14 jours après avoir reçu le texte complet de la décision sur la peine. Ce processus pourrait prendre plusieurs semaines, selon un porte-parole du TSSL.
M. Taylor a, selon les juges, "aidé et encouragé" une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone, dans le but d'exploiter ses diamants, pendant une guerre civile marquée par des nombreux actes de cannibalisme et mutilations et ayant fait 120.000 morts entre 1991 et 2001.
En échange de diamants, l'ancien président a fourni armes et munitions aux rebelles sierra-léonais du RUF, jouant donc un rôle "crucial" dans les crimes commis par ces derniers, selon les juges.
Délocalisé de Freetown à La Haye en 2006 pour des raisons de sécurité, le procès de Charles Taylor, interpellé au Nigeria en 2006, s'était ouvert le 4 juin 2007 et achevé le 11 mars 2011.
Les Pays-Bas avaient exigé que l'endroit où l'ancien président purgerait sa peine soit déterminé avant d'accepter qu'il soit jugé à Leidschendam. La Grande-Bretagne avait alors proposé que M. Taylor soit écroué dans une prison britannique une fois condamné.
AFP
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