La Guinée-Bissau traverse une crise politique très profonde suite au limogeage en août 2015 par le président José Mario Vaz de son Premier ministre Domingos Simoes Pereira, qui appartiennent tous deux au PAIGC, le parti historique de l'indépendance.
Le professeur Alpha Condé, médiateur de la crise bissau-guinéenne, et son homologue du Sierra Leone Ernest Baï Koroma ont obtenu, après huit heures de négociations, un compromis politique paraphé par toutes les parties.
Le document est axé sur six points, notamment la mise en place d’un cadre permanent de dialogue permettant de réfléchir ensemble sur la crise, la formation d’un gouvernement consensuel inclusif. Il reste à définir le format et celui qui le dirige.
Pour éviter tout blocage à ce sujet, les chefs d’Etats ont suggéré la mise en place d’un système de suivi pour appuyer le travail du représentant-résident de la Cédéao. Naby Youssouf Bangoura, ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de Guinée, explique que la « mise en place d’un système de suivi renforcé de la Cédéao » se fera « avec le renforcement du bureau de la représentation de la Cédéao à Bissau, qui devient un bureau permanent, plus étoffé en équipe de suivi. »
Il reste l’épineuse question des frondeurs exclus du PAIGC dont le retour dans leur famille politique se heurte encore aux caciques du parti. « Pousser les 15 et les autres du PAIGC à retrouver l’unité de la famille de PAIGC. Parce que tout le monde nous a dit ici, en Guinée-Bissau, que tout est à l’origine des divisions au sein du PAIGC », commente Naby Youssouf Bangoura.
Les chefs d’Etats ont posé les jalons d’une solution de sortie de crise, dont la réussite dépendra des Bissau-guinéens eux-mêmes.
Source : Rfi.fr