Le président de Guinée Conakry décédé à la suite d'une longue maladie
"J'ai la lourde tâche d'informer le peuple de Guinée de la mort du général Lansana Conté, après une longue maladie", a déclaré tôt mardi matin à la télévision nationale Aboubacar Somparé, le président de l'Assemblée nationale de Guinée, aux côtés du Premier ministre et du chef des armées. "Je présente mes condoléances à celui qui, durant toutes ces années, a caché ses souffrances physiques, pour apporter le bonheur en Guinée".
Le deuxième président de Guinée, depuis l'indépendance du pays en 1958, dirigeait d'une main de fer, depuis son coup d'Etat en 1984, fomenté une semaine tout juste après la mort du premier président, Ahmed Sékou Touré.
En prenant le pouvoir par la force, Lansana Conté a mis fin au socialisme révolutionnaire de son prédécesseur. Mais, comme son prédécesseur, il avait supprimé toute dissidence. A la fin de la Guerre froide, il a formé un parti politique et organisé en 1993 les premières élections multipartites du pays. Il a été ensuite élu, puis réélu en 1998 et en 2003. L'opposition a à chaque fois dénoncé des élections truquées.
Nul ne connaît la date exacte de sa naissance, mais son âge est évalué à environ 74 ans. Il serait décédé des suites de complications cardiaques et du diabète, mais aucune information n'a été communiquée.
Les rumeurs concernant sa disparition revenaient régulièrement sur le devant de l'actualité, la première fois en 2002 et la dernière début décembre, après sa traditionnelle apparition à la télévision nationale où il semblait très amaigri, à l'occasion de la fête de la Tabaski, l'Aïd el-Kébir en Afrique de l'Ouest.
Mercredi dernier, un journaliste de l'hebdomadaire "Le Lynx" avait été arrêté, puis relâché pour avoir montré une photo de Lansana Conté très amaigri par la maladie, ce qui "dégrade" l'image du président, avait alors déclaré la présidence. Le journal avait été retiré des kiosques. Et le magazine a été obligé de publier une photo du président en bonne santé.
Le transfert du pouvoir sera difficile, dans cette ancienne colonie française, qui a connu de nombreux coups d'Etat depuis son indépendance. Conformément à la Constitution guinéenne, le président de l'Assemblée nationale devient président par intérim. Il a deux mois pour organiser une nouvelle élection.
Aboubacar Somparé a appelé la Cour suprême guinéenne à constater la vacance du pouvoir et à faire respecter la loi, tandis que le Premier ministre Ahmed Tidiane Souare a demandé à l'armée, dans son intervention télévisée aux côtés d'Aboubacar Somparé et du chef des armées, de sécuriser les frontières du pays. Ce qui laisse penser que le risque d'un coup d'Etat militaire serait écarté.
La France et l'Union européenne avaient affirmé jeudi "maintenir et souhaiter poursuivre un dialogue constructif avec les autorités guinéennes, dans le cadre du dialogue politique prévu par l'article 96 de l'accord de Cotonou", tout en constatant que des manifestations avaient "agité" la Guinée en novembre et que la situation demeurait "encore fragile", peut-on lire sur le site Internet du Quai d'Orsay.
Le Premier ministre Tidiane Souaré avait récemment fait part de son intention de relancer le processus électoral législatif de 2009, qui aurait ainsi pu avoir lieu à compter du 31 mai 2009. Pour la France, il était alors "essentiel que ces élections puissent être libres et transparentes".
La Guinée a été le théâtre d'émeutes et de mutineries répétées ces deux dernières années. La mainmise de Lansana Conté sur le pouvoir dépendait en grande partie de la loyauté de l'armée. Le gouvernement a cédé, en mai dernier, aux demandes d'augmentation de solde des militaires, qui menaçaient de recourir à la violence.
En 24 ans de pouvoir autoritaire, les Guinéens se sont enhardis à défier de plus en plus ouvertement le régime, en particulier les deux dernières années, participant en masse aux grèves lancées par les syndicats, contestant de plus en plus un régime corrompu et réclamant la démission du dictateur.
Le dictateur a décrété la loi martiale au printemps 2007, n'hésitant pas à faire donner les chars contre les manifestants, entraînant la mort de dizaines de personnes.
Située en Afrique de l'ouest, la Guinée est un pays riche en minerais, fer, or et diamants. C'est le plus gros producteur mondial de bauxite, une matière première qui entre dans la composition de l'aluminium. La Guinée fournit la moitié de la production mondiale de bauxite, mais elle reste pourtant l'un des pays les plus pauvres d'Afrique.
Le deuxième président de Guinée, depuis l'indépendance du pays en 1958, dirigeait d'une main de fer, depuis son coup d'Etat en 1984, fomenté une semaine tout juste après la mort du premier président, Ahmed Sékou Touré.
En prenant le pouvoir par la force, Lansana Conté a mis fin au socialisme révolutionnaire de son prédécesseur. Mais, comme son prédécesseur, il avait supprimé toute dissidence. A la fin de la Guerre froide, il a formé un parti politique et organisé en 1993 les premières élections multipartites du pays. Il a été ensuite élu, puis réélu en 1998 et en 2003. L'opposition a à chaque fois dénoncé des élections truquées.
Nul ne connaît la date exacte de sa naissance, mais son âge est évalué à environ 74 ans. Il serait décédé des suites de complications cardiaques et du diabète, mais aucune information n'a été communiquée.
Les rumeurs concernant sa disparition revenaient régulièrement sur le devant de l'actualité, la première fois en 2002 et la dernière début décembre, après sa traditionnelle apparition à la télévision nationale où il semblait très amaigri, à l'occasion de la fête de la Tabaski, l'Aïd el-Kébir en Afrique de l'Ouest.
Mercredi dernier, un journaliste de l'hebdomadaire "Le Lynx" avait été arrêté, puis relâché pour avoir montré une photo de Lansana Conté très amaigri par la maladie, ce qui "dégrade" l'image du président, avait alors déclaré la présidence. Le journal avait été retiré des kiosques. Et le magazine a été obligé de publier une photo du président en bonne santé.
Le transfert du pouvoir sera difficile, dans cette ancienne colonie française, qui a connu de nombreux coups d'Etat depuis son indépendance. Conformément à la Constitution guinéenne, le président de l'Assemblée nationale devient président par intérim. Il a deux mois pour organiser une nouvelle élection.
Aboubacar Somparé a appelé la Cour suprême guinéenne à constater la vacance du pouvoir et à faire respecter la loi, tandis que le Premier ministre Ahmed Tidiane Souare a demandé à l'armée, dans son intervention télévisée aux côtés d'Aboubacar Somparé et du chef des armées, de sécuriser les frontières du pays. Ce qui laisse penser que le risque d'un coup d'Etat militaire serait écarté.
La France et l'Union européenne avaient affirmé jeudi "maintenir et souhaiter poursuivre un dialogue constructif avec les autorités guinéennes, dans le cadre du dialogue politique prévu par l'article 96 de l'accord de Cotonou", tout en constatant que des manifestations avaient "agité" la Guinée en novembre et que la situation demeurait "encore fragile", peut-on lire sur le site Internet du Quai d'Orsay.
Le Premier ministre Tidiane Souaré avait récemment fait part de son intention de relancer le processus électoral législatif de 2009, qui aurait ainsi pu avoir lieu à compter du 31 mai 2009. Pour la France, il était alors "essentiel que ces élections puissent être libres et transparentes".
La Guinée a été le théâtre d'émeutes et de mutineries répétées ces deux dernières années. La mainmise de Lansana Conté sur le pouvoir dépendait en grande partie de la loyauté de l'armée. Le gouvernement a cédé, en mai dernier, aux demandes d'augmentation de solde des militaires, qui menaçaient de recourir à la violence.
En 24 ans de pouvoir autoritaire, les Guinéens se sont enhardis à défier de plus en plus ouvertement le régime, en particulier les deux dernières années, participant en masse aux grèves lancées par les syndicats, contestant de plus en plus un régime corrompu et réclamant la démission du dictateur.
Le dictateur a décrété la loi martiale au printemps 2007, n'hésitant pas à faire donner les chars contre les manifestants, entraînant la mort de dizaines de personnes.
Située en Afrique de l'ouest, la Guinée est un pays riche en minerais, fer, or et diamants. C'est le plus gros producteur mondial de bauxite, une matière première qui entre dans la composition de l'aluminium. La Guinée fournit la moitié de la production mondiale de bauxite, mais elle reste pourtant l'un des pays les plus pauvres d'Afrique.