Des soldats guinéens dans les rues de Conakry, le 23 décembre 2008.
« Peuple de Guinée, la prise du pouvoir par ton armée est un acte de civisme qui répond à la volonté de sauver un peuple en détresse. Fier d'avoir accompli cette mission, le Conseil (CNDD, junte) n'a aucune ambition de s'éterniser au pouvoir », précise un communiqué lu à la radio nationale guinéenne. « La seule raison est le souci de la sauvegarde de l'intégrité territoriale. C'est pourquoi, sans réflexion profonde, le Conseil s'engage à organiser des élections libres, crédibles et transparentes fin décembre 2010 », poursuite le texte. « Le Conseil s'engage à respecter solennellement cette déclaration », conclut le communiqué. Le mandat du président Lansana Conté, décédé lundi soir, s'achevait fin 2010.
Les militaires putschistes ont par ailleurs assuré ce mercredi que « certains officiers généraux » loyalistes « envisagent l'intervention de mercenaires venus de pays voisins qui sont déjà à l'intérieur » du pays.
Le pays reste dans l'incertitude
Le CNDD, le Conseil national pour la démocratie et le développement, a seulement annoncé mardi sa composition mais ne semble pas avoir choisi son chef. On ne sait donc pas encore le nom de celui qui devrait être l'homme fort, si la tentative de coup d'Etat en cours à Conakry est en voie de réussir.
C'est le capitane Moussa Dadis Camara qui a lu le communiqué annonçant la composition des membres du CNDD. Le même officier qui avait déclaré la suspension de la Constitution ainsi que la dissolution du gouvernement et des autres institutions républicaines en Guinée.
Le capitaine Dadis Camara n'a donc dit aucun mot sur celui qui va diriger le CNDD. Il semble que la direction de ce conseil fasse l'objet de désaccords entre les putschistes.
Selon le communiqué du CNDD, parmi ses 32 membres, on compte un général et 9 colonels ou lieutenants-colonels.
Selon des militaires loyalistes, une majorité de putschistes ont choisi comme chef le lieutenant-colonel Sekouba Konaté, commandant du bataillon des troupes aéroportées, la principale unité d'élite de l'armée. Un choix refusé par d'autres putschistes, favorables à ce que ce que ce soit un militaire plus gradé qui prenne la direction du conseil.
Le profil bas de l’opposition
En attendant, peu de voix s'élèvent en Guinée pour dénoncer le putsch. Les leaders de l'opposition ont, semble t-il, adopté un profil bas.
Si dans son ensemble, la classe politique guinéenne ne veut pas voir revenir les militaires au pouvoir, elle ne condamne que du bout des lèvres le coup de force. L'explication est simple : pour l'opposition, cette opération militaire est une opportunité qui peut permettre de rompre avec le passé et le régime Conté, sclérosé et accroché au pouvoir depuis près d'un quart de siècle.
« Rien n'a bougé depuis tout ce temps », constate un opposant. « Avec Lansana Conté, on n'a même jamais réussi a obtenir un seul jour de dialogue », dit il, avant de conclure : « Il existe aujourd'hui une fenêtre de tir et avec l'appui de la communauté internationale, on peut changer la donne ».
Reste à savoir ce que les militaires putschistes ont derrière la tête. S'ils réussissent à prendre le pouvoir, choisiront-ils l'option la plus acceptable par tous les Guinéens, a savoir une transition négociée avec les civils pour organiser rapidement des élections transparentes ?
L'opposition sera-t-elle à même de surmonter ses propres divisions pour imposer ce scénario ? Si elle n'y arrive pas, les militaires devront quand même tenir compte d'une population désespérée qui veut, elle aussi, en finir avec l'ancien système. Il y a deux ans, la rue a failli renverser le vieux général qui vient de mourir. Aujourd'hui, les putschistes sont prévenus.
Les militaires putschistes ont par ailleurs assuré ce mercredi que « certains officiers généraux » loyalistes « envisagent l'intervention de mercenaires venus de pays voisins qui sont déjà à l'intérieur » du pays.
Le pays reste dans l'incertitude
Le CNDD, le Conseil national pour la démocratie et le développement, a seulement annoncé mardi sa composition mais ne semble pas avoir choisi son chef. On ne sait donc pas encore le nom de celui qui devrait être l'homme fort, si la tentative de coup d'Etat en cours à Conakry est en voie de réussir.
C'est le capitane Moussa Dadis Camara qui a lu le communiqué annonçant la composition des membres du CNDD. Le même officier qui avait déclaré la suspension de la Constitution ainsi que la dissolution du gouvernement et des autres institutions républicaines en Guinée.
Le capitaine Dadis Camara n'a donc dit aucun mot sur celui qui va diriger le CNDD. Il semble que la direction de ce conseil fasse l'objet de désaccords entre les putschistes.
Selon le communiqué du CNDD, parmi ses 32 membres, on compte un général et 9 colonels ou lieutenants-colonels.
Selon des militaires loyalistes, une majorité de putschistes ont choisi comme chef le lieutenant-colonel Sekouba Konaté, commandant du bataillon des troupes aéroportées, la principale unité d'élite de l'armée. Un choix refusé par d'autres putschistes, favorables à ce que ce que ce soit un militaire plus gradé qui prenne la direction du conseil.
Le profil bas de l’opposition
En attendant, peu de voix s'élèvent en Guinée pour dénoncer le putsch. Les leaders de l'opposition ont, semble t-il, adopté un profil bas.
Si dans son ensemble, la classe politique guinéenne ne veut pas voir revenir les militaires au pouvoir, elle ne condamne que du bout des lèvres le coup de force. L'explication est simple : pour l'opposition, cette opération militaire est une opportunité qui peut permettre de rompre avec le passé et le régime Conté, sclérosé et accroché au pouvoir depuis près d'un quart de siècle.
« Rien n'a bougé depuis tout ce temps », constate un opposant. « Avec Lansana Conté, on n'a même jamais réussi a obtenir un seul jour de dialogue », dit il, avant de conclure : « Il existe aujourd'hui une fenêtre de tir et avec l'appui de la communauté internationale, on peut changer la donne ».
Reste à savoir ce que les militaires putschistes ont derrière la tête. S'ils réussissent à prendre le pouvoir, choisiront-ils l'option la plus acceptable par tous les Guinéens, a savoir une transition négociée avec les civils pour organiser rapidement des élections transparentes ?
L'opposition sera-t-elle à même de surmonter ses propres divisions pour imposer ce scénario ? Si elle n'y arrive pas, les militaires devront quand même tenir compte d'une population désespérée qui veut, elle aussi, en finir avec l'ancien système. Il y a deux ans, la rue a failli renverser le vieux général qui vient de mourir. Aujourd'hui, les putschistes sont prévenus.
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