Elle avait été prise en flagrant délit d'excision dans une école de la commune de Matoto à Conakry.
Les sessions d’excision collective s’opéraient avec la complicité des parents, cette pratique étant admise par certaines cultures à Matoto, une commune populaire de la capitale guinéenne.
Son arrestation est le fruit d'une collaboration entre l'Office de protection du genre, de l'enfance et des moeurs (OPROGEM) et l'association guinéenne des assistantes sociales (AGUIAS).
Cette dernière association a révélée à la BBC que c’est le voisinage qui a alerté la société civile par un numéro vert et les acteurs non gouvernementaux ont décidé de suivre l’affaire.
"En plus de la sensibilisation, la répression n’est pas une mauvaise méthode", a déclaré à la BBC Sidiki Camara, gestionnaire comptable de l'AGUIAS, reconnaissant qu’"on a souvent vu des centaines de vieilles exciseuses se réunir pour déposer les couteaux."
"Certaines se sont retirées mais d’autres continuent à pratiquer surtout en cette période de vacances", a-t-il ajouté.
Plus de 125 millions de jeunes filles et de femmes d'Afrique et du Moyen-Orient vivent en ayant subi une mutilation sexuelle généralement par excision, selon des chiffres publiés par l'Unicef en 2013.
Les interventions chirurgicales, le plus souvent artisanales, consistent à enlever en totalité ou en partie les organes génitaux externes de la jeune fille, généralement avant l’âge de 5 ans.
Trente millions de fillettes ou d'adolescentes risquent encore d'en être victimes dans les dix prochaines années, selon l'Unicef.
En tête des pays où ces mutilations demeuraient la règle quasi absolue l’année dernière: la Somalie, avec 98% des filles et des femmes de 15 à 49 ans excisées ; la Guinée avec 96% ; Djibouti avec 93% ; et l'Egypte avec 91%.
Source : BBC Afrique