Trois gardes pénitentiaires l’ont maintenu à la barre.
De brèves échauffourées ont éclaté dans la salle d'audience au moment où il a été amené de force.
Certains supporters de Hissène Habré évacués de la salle.
Comme lors des deux premiers jours du procès, les 20 et 21 juillet, Hissène Habré, qui récuse le tribunal, a été conduit à la barre par les gardes.
Toujours vêtu d'un boubou et d'un turban blancs, Hissène Habré a vitupéré la Cour, "organisme illégal, hors la loi" et crié "A bas l'impérialisme!".
"Pour le moment, c'est elle (la Cour, NDLR) qui est chargée de vous juger. Que vous soyez consentant ou pas", lui a rétorqué le président du tribunal, le Burkinabè Gberdao Gustave Kam, avant d'ordonner la lecture de la liste des témoins, perturbée par les interjections de l'accusé et l'expulsion de plusieurs de ses partisans.
En détention depuis deux ans au Sénégal, où il a trouvé refuge en décembre 1990 après avoir été renversé par l'actuel président tchadien Idriss Deby Itno, Hissène Habré est poursuivi pour "crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de torture". Il encourt entre 30 ans de prison ferme et les travaux forcés à perpétuité.
Il a également rejeté tout contact avec les trois avocats commis d'office par la Cour, qui a ajourné le procès de 45 jours pour permettre à ces avocats de prendre connaissance du dossier.
Il "ne reconnaît ni les CAE, ni les avocats commis d'office qu'il a refusé de recevoir, qui ne sont là que pour sauvegarder les apparences d'une parodie de justice et qui ne sauraient prendre la parole contre sa volonté", ont précisé les avocats qu'il a désignés, Mes Ibrahima Diawara et François Serres, dans un communiqué dimanche.
La lecture de l'ordonnance de renvoi se poursuit.
Le document fait près de 200 pages.