Bonjour Mme Diallo. Vous venez d’apprendre votre nomination à la tête du Conseil national de transition. Quels sont vos sentiments ?
Hadja Rabiatou Sérah Diallo : Je suis satisfaite pour la confiance que le président intérimaire(le Général Sékouba Konaté, Ndlr) m’a accordé, ainsi que la confiance dont j’ai bénéficié auprès des forces vives, du mouvement social dont je suis issue.
On vous attendait plutôt dans le gouvernement de Jean-Marie Doré. Est-ce qu’on peut parler de divorce avec la primature ?
Non il n’y a pas de divorce avec la primature. Au contraire, c’est maintenant que le travail commence. Je pense que nous devons nous donner la main, abandonner toutes sortes de mesquineries pour faire la volonté du peuple, honorer nos engagements et penser aux victimes qui ont perdues leurs vies depuis 2006.Donc nous devons nous donner la main pour sortir la Guinée de cette crise. A mon avis, il ne peut pas y avoir de divorce entre le CNT que je préside et la primature, mais plutôt une solidarité pour respecter les accords de Ouagadougou (signé le 15 janvier par le chef de la junte,Capitaine Moussa Dadis Camara et le Général Sékouba Konaté, ndlr).Pour renforcer d’ailleurs ces accords de Ouagadougou, nous avons initié un accord politique global entre Guinéens, qui va être bientôt signé, pour que les solutions de sortie de crise soit respectées par le CNT, la CENI, la primature, par tous les acteurs, parce que notre peuple a trop souffert.
Justement avec l’adoption de ce nouveau projet d’accord politique global inter guinéen, est-ce que vous ne craignez pas qu’il y ai une confusion par rapport aux accords de Ouagadougou du 15 janvier 2010 ?
Il ne peut pas y avoir de confusion, pour la simple raison que même le groupe de contact international sur la Guinée( réuni à Addis-Abeba le 30 janvier, ndlr), a trouvé la nécessité de cet accord politique global qui est plus détaillé que celui de Ouagadougou. Donc les forces vives et tous les acteurs de la scène politique doivent s’approprier de l’accord politique global qui est plus détaillé pour aérer le fonctionnement de nos institutions.
A la tête du Conseil national de transition, vous serez l’un des piliers de cette transition. Quelles seront vos priorités à la tête de cet organe ?
Nos priorités, il faudrait d’abord à mon retour à Conakry, mettre en place les structures du CNT. Il faut donc mettre en place les représentants des partis politiques, des syndicats, de la société civile, du patronat, les groupes socioprofessionnels, les délégués des Guinéens de l’étranger etc…Ensuite , nous devons voir comment faire fonctionner ces structures, à travers de différentes commissions, des cabinets etc. C’est après ce travail , que nous allons nous pencher sur la révision de la constitution qui reste notre mission principale. Nous allons travailler peut être jour et nuit puisque le temps de la transition est limité (six mois, ndlr).Il faut donc un engagement, une volonté politique pour qu’on surmonte toute difficulté et atteindre nos objectifs dans les six mois prescrits.
Dans le cadre de la révision de la constitution guinéenne, l’un des points sensibles, restent les critères d’éligibilité des candidats. Pouvez-vous nous dire un mot sur ces différents critères ?
Pour les critères d’éligibilité, nous devons revoir tout cela en détail. Parce que la constitution guinéenne a été suspendue, et avant même sa suspension (par la junte du Capitaine Dadis Camara, en décembre 2008, ndlr), le mouvement social avait dénoncé l’inexistence de cette loi fondamentale. Cette loi n’existait plus parce qu’elle était dépassée, taillée sur mesure (par le défunt président Lansana Conté, ndlr). Donc il y a beaucoup d’éléments à revoir. Je n’ai pas le texte sous les yeux, mais c’est un travail qui avait déjà été fait après la prise du pouvoir du CNDD. A l’époque, toutes les structures sociales, politiques s’étaient penchées sur cette constitution pour apporter des corrections. Il n’y aura donc pas de problèmes sur ces points comme la durée du mandat présidentiel, la question de l’âge des candidats et éventuellement d’autres points qui ne figurent pas dans la constitution ; pour l’actualiser et la rendre plus vendable pour le peuple de Guinée et la communauté internationale.
A la tête du CNT, vous serez épaulée par deux religieux : Monseigneur Albert Gomez de l’église anglicane et El-hadj Mamadou Saliou Sylla de l’ancienne ligue islamique. Comment voyez-vous cette cohabitation ?
Ce sera une très bonne cohabitation. Parce que vous savez, les accords de Ouagadougou prévoient la présidence du CNT à un chef religieux. Si les religieux pensent et acceptent que je dirige la tête du CNT, je pense que ce sera une très bonne cohabitation. Le mouvement social, les religieux, les forces vives tout le monde est d’accord. Et le décret présidentiel nommant la présidence du CNT, précise que c’est « sur proposition des forces vives ».N’oublions pas que nous avons travaillé avec les chefs religieux durant les évènements de 2007.Ils ont joué un grand rôle. En plus lors des évènements tragiques du 28 septembre, ce sont les chefs religieux qui ont fait les démarches pour demander au Président Dadis Camara, d’accepter la tenue du meeting du 28 septembre. Ils ont ensuite fait les mêmes démarches pour annuler éventuellement la manifestation. Malheureusement, c’était trop tard et les leaders politiques ne pouvaient plus reculer et informer les gens l’annulation de la manifestation. Donc nos chefs religieux ont pour seule préoccupation, l’instauration de la paix dans notre pays. Ils n’ont pas d’autres ambitions et ils feront tout pour que la Guinée sorte de cette crise. Je pense que le choix porté sur les chefs religieux à la tête du CNT, est une très bonne chose, car tout le monde les connaît pour leur détermination, leur engagement pour le pays.
Avant de terminer Mme Diallo, un mot pour vos compatriotes ?
Je voudrais dire aux Guinéens de l’intérieur ou de l’extérieur, que la présidence du CNT ne m’appartient pas, c’est un poste qui appartient à tous les Guinéens. Tous nos compatriotes qui sont de bonnes volontés, pour sauver notre pays, c’est leur poste. Nous devons réussir à tout prix et nous ne devons pas louper cette occasion que Dieu nous a donné, grâce à la communauté internationale, du médiateur Blaise Compaoré et de la volonté, du courage du président intérimaire,le Général Sékouba Konaté. C’est l’appel que je lance à tous les Guinéens, car chacun peut un peu, apporter sa contribution. Certes la communauté internationale va nous assister dans cette transition, mais ce que
les Guinéens peuvent faire, qu’ils le fassent. Aujourd’hui , nous avons besoin de motiver nos compatriotes, les sensibiliser. Nous devons restructurer notre armée, tout comme l’administration, favoriser le changement des mentalités, de nos méthodes de travail. Tout cela nécessite aujourd’hui des ressources humaines et financières. Chez nous on dit que : « quand on te lave le dos, lave toi le ventre » ;la communauté internationale fera de son mieux, mais il faudrait que les Guinéens aient la volonté d’aller de l’avant. Chaque Guinéen doit méditer sur ce qu’il a fait, ce qu’il peut faire aujourd’hui et demain pour son pays. Je remercie donc tout un chacun pour sa contribution aux acquis obtenus à ce jour. Je remercie aussi la jeunesse, les femmes, la presse, ainsi que mes parents qui ont fait une bénédiction pour que je mérite cette confiance qu’on m’accorde. J’espère mériter cette confiance pour mener à bien la mission qu’on nous a confié avec le CNT pour satisfaire tous les Guinéens.
Hadja Rabiatou Sérah Diallo : Je suis satisfaite pour la confiance que le président intérimaire(le Général Sékouba Konaté, Ndlr) m’a accordé, ainsi que la confiance dont j’ai bénéficié auprès des forces vives, du mouvement social dont je suis issue.
On vous attendait plutôt dans le gouvernement de Jean-Marie Doré. Est-ce qu’on peut parler de divorce avec la primature ?
Non il n’y a pas de divorce avec la primature. Au contraire, c’est maintenant que le travail commence. Je pense que nous devons nous donner la main, abandonner toutes sortes de mesquineries pour faire la volonté du peuple, honorer nos engagements et penser aux victimes qui ont perdues leurs vies depuis 2006.Donc nous devons nous donner la main pour sortir la Guinée de cette crise. A mon avis, il ne peut pas y avoir de divorce entre le CNT que je préside et la primature, mais plutôt une solidarité pour respecter les accords de Ouagadougou (signé le 15 janvier par le chef de la junte,Capitaine Moussa Dadis Camara et le Général Sékouba Konaté, ndlr).Pour renforcer d’ailleurs ces accords de Ouagadougou, nous avons initié un accord politique global entre Guinéens, qui va être bientôt signé, pour que les solutions de sortie de crise soit respectées par le CNT, la CENI, la primature, par tous les acteurs, parce que notre peuple a trop souffert.
Justement avec l’adoption de ce nouveau projet d’accord politique global inter guinéen, est-ce que vous ne craignez pas qu’il y ai une confusion par rapport aux accords de Ouagadougou du 15 janvier 2010 ?
Il ne peut pas y avoir de confusion, pour la simple raison que même le groupe de contact international sur la Guinée( réuni à Addis-Abeba le 30 janvier, ndlr), a trouvé la nécessité de cet accord politique global qui est plus détaillé que celui de Ouagadougou. Donc les forces vives et tous les acteurs de la scène politique doivent s’approprier de l’accord politique global qui est plus détaillé pour aérer le fonctionnement de nos institutions.
A la tête du Conseil national de transition, vous serez l’un des piliers de cette transition. Quelles seront vos priorités à la tête de cet organe ?
Nos priorités, il faudrait d’abord à mon retour à Conakry, mettre en place les structures du CNT. Il faut donc mettre en place les représentants des partis politiques, des syndicats, de la société civile, du patronat, les groupes socioprofessionnels, les délégués des Guinéens de l’étranger etc…Ensuite , nous devons voir comment faire fonctionner ces structures, à travers de différentes commissions, des cabinets etc. C’est après ce travail , que nous allons nous pencher sur la révision de la constitution qui reste notre mission principale. Nous allons travailler peut être jour et nuit puisque le temps de la transition est limité (six mois, ndlr).Il faut donc un engagement, une volonté politique pour qu’on surmonte toute difficulté et atteindre nos objectifs dans les six mois prescrits.
Dans le cadre de la révision de la constitution guinéenne, l’un des points sensibles, restent les critères d’éligibilité des candidats. Pouvez-vous nous dire un mot sur ces différents critères ?
Pour les critères d’éligibilité, nous devons revoir tout cela en détail. Parce que la constitution guinéenne a été suspendue, et avant même sa suspension (par la junte du Capitaine Dadis Camara, en décembre 2008, ndlr), le mouvement social avait dénoncé l’inexistence de cette loi fondamentale. Cette loi n’existait plus parce qu’elle était dépassée, taillée sur mesure (par le défunt président Lansana Conté, ndlr). Donc il y a beaucoup d’éléments à revoir. Je n’ai pas le texte sous les yeux, mais c’est un travail qui avait déjà été fait après la prise du pouvoir du CNDD. A l’époque, toutes les structures sociales, politiques s’étaient penchées sur cette constitution pour apporter des corrections. Il n’y aura donc pas de problèmes sur ces points comme la durée du mandat présidentiel, la question de l’âge des candidats et éventuellement d’autres points qui ne figurent pas dans la constitution ; pour l’actualiser et la rendre plus vendable pour le peuple de Guinée et la communauté internationale.
A la tête du CNT, vous serez épaulée par deux religieux : Monseigneur Albert Gomez de l’église anglicane et El-hadj Mamadou Saliou Sylla de l’ancienne ligue islamique. Comment voyez-vous cette cohabitation ?
Ce sera une très bonne cohabitation. Parce que vous savez, les accords de Ouagadougou prévoient la présidence du CNT à un chef religieux. Si les religieux pensent et acceptent que je dirige la tête du CNT, je pense que ce sera une très bonne cohabitation. Le mouvement social, les religieux, les forces vives tout le monde est d’accord. Et le décret présidentiel nommant la présidence du CNT, précise que c’est « sur proposition des forces vives ».N’oublions pas que nous avons travaillé avec les chefs religieux durant les évènements de 2007.Ils ont joué un grand rôle. En plus lors des évènements tragiques du 28 septembre, ce sont les chefs religieux qui ont fait les démarches pour demander au Président Dadis Camara, d’accepter la tenue du meeting du 28 septembre. Ils ont ensuite fait les mêmes démarches pour annuler éventuellement la manifestation. Malheureusement, c’était trop tard et les leaders politiques ne pouvaient plus reculer et informer les gens l’annulation de la manifestation. Donc nos chefs religieux ont pour seule préoccupation, l’instauration de la paix dans notre pays. Ils n’ont pas d’autres ambitions et ils feront tout pour que la Guinée sorte de cette crise. Je pense que le choix porté sur les chefs religieux à la tête du CNT, est une très bonne chose, car tout le monde les connaît pour leur détermination, leur engagement pour le pays.
Avant de terminer Mme Diallo, un mot pour vos compatriotes ?
Je voudrais dire aux Guinéens de l’intérieur ou de l’extérieur, que la présidence du CNT ne m’appartient pas, c’est un poste qui appartient à tous les Guinéens. Tous nos compatriotes qui sont de bonnes volontés, pour sauver notre pays, c’est leur poste. Nous devons réussir à tout prix et nous ne devons pas louper cette occasion que Dieu nous a donné, grâce à la communauté internationale, du médiateur Blaise Compaoré et de la volonté, du courage du président intérimaire,le Général Sékouba Konaté. C’est l’appel que je lance à tous les Guinéens, car chacun peut un peu, apporter sa contribution. Certes la communauté internationale va nous assister dans cette transition, mais ce que
les Guinéens peuvent faire, qu’ils le fassent. Aujourd’hui , nous avons besoin de motiver nos compatriotes, les sensibiliser. Nous devons restructurer notre armée, tout comme l’administration, favoriser le changement des mentalités, de nos méthodes de travail. Tout cela nécessite aujourd’hui des ressources humaines et financières. Chez nous on dit que : « quand on te lave le dos, lave toi le ventre » ;la communauté internationale fera de son mieux, mais il faudrait que les Guinéens aient la volonté d’aller de l’avant. Chaque Guinéen doit méditer sur ce qu’il a fait, ce qu’il peut faire aujourd’hui et demain pour son pays. Je remercie donc tout un chacun pour sa contribution aux acquis obtenus à ce jour. Je remercie aussi la jeunesse, les femmes, la presse, ainsi que mes parents qui ont fait une bénédiction pour que je mérite cette confiance qu’on m’accorde. J’espère mériter cette confiance pour mener à bien la mission qu’on nous a confié avec le CNT pour satisfaire tous les Guinéens.