Hapsatou Sy fait condamner Eric Zemmour



Eric Zemmour encore condamné par la justice. Le polémiste d’extrême droite a été reconnu coupable, jeudi 12 janvier, d’injure à caractère raciste pour avoir qualifié en 2018 le prénom de l’ancienne chroniqueuse du groupe Canal+ Hapsatou Sy d’« insulte à la France ». Le président de Reconquête !, absent lors du jugement, a été condamné à 4 000 euros d’amende, 3 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros en frais d’avocats. Son avocat, Me Olivier Pardo, a immédiatement annoncé faire appel « face à cette décision qui n’a pas de sens juridique ».

« C’est une grande satisfaction, a au contraire estimé Me Antoine Vey, avocat d’Hapsatou Sy, le tribunal nous a entièrement donné raison. » Derrière le combat que porte l’entrepreneuse et animatrice, « il y a probablement la reconnaissance de toute une tranche de la population française », a-t-il ajouté.

Lors de l’audience, le 4 novembre, la procureure avait requis cent jours-amendes à 200 euros, soit 20 000 euros, pouvant se transformer en emprisonnement en cas de non-paiement. Définitivement condamné pour provocation à la haine religieuse. Les propos en cause avaient été tenus lors de l’enregistrement en public de l’émission de Thierry Ardisson « Les Terriens du dimanche » en septembre 2018, sur C8. La société de production avait coupé au montage l’extrait. La chroniqueuse avait diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo filmée par une maquilleuse contenant ce passage coupé et porté plainte avec constitution de partie civile.

La séquence telle que diffusée sur C8 se déroule ainsi : Hapsatou Sy rappelle son prénom à Eric Zemmour, qui rétorque : « Votre mère a eu tort ? » « Et vous voudriez que je m’appelle comment ? », rebondit la chroniqueuse. « Corinne », lui répond l’invité. Dans un face-à-face suivant, coupé au montage, la chroniqueuse déclare : « Ce que vous venez de dire est une insulte à la France ». « Mademoiselle, c’est votre prénom qui est une insulte à la France », affirme en retour Eric Zemmour.

Le tribunal a souligné que les propos étaient « outrageants » envers Mme Sy « dès lors qu’ils signifient que son prénom, élément de sa personnalité (…) serait l’expression d’une marque d’irrespect, de mépris envers la France et porterait atteinte à sa dignité ». « Même s’ils présentent un lien avec le débat initial [ces propos] se détachent nettement de ce dernier à partir du moment où ils dégénèrent en une attaque strictement personnelle, à caractère discriminant », selon la juridiction.

𝘈𝘷𝘦𝘤 𝘭𝘦 𝘔𝘰𝘯𝘥𝘦

Baboye Dia

Vendredi 13 Janvier 2023 08:48


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