Il est 10 heures au marché Castor de Dakar. Dès l’entrée, une ambiance chaotique accueille les visiteurs. Des flaques d’eau noirâtres jonchent le sol, formées par les récentes pluies, et les déchets s’accumulent, répandant une odeur nauséabonde. Mais malgré ces conditions, l'effervescence est palpable. Les vendeurs, postés devant leurs étals, chantent et hèlent les passants pour attirer les clients. Ceux-ci déambulent avec précaution, soulevant leurs habits pour éviter la boue qui rend la circulation difficile. Ce mercredi, malgré le chaud soleil, et la chaleur hivernale, le marché est rempli de monde.
Une fois à l’intérieur, la diversité des produits exposés éblouit les yeux : légumes frais, étalages colorés, promesses de repas savoureux. Mais les prix, eux, refroidissent rapidement l’enthousiasme des ménagères.
Les grossistes interrogés évoquent des prix qui varient sans cesse. « Le sac de 25 kilos d’oignons importés coûte actuellement 15 000 francs et le kilo 700 francs », nous a expliqué Amadou Beye, un commerçant grossiste vêtu d’un bonnet noir et d’un t-shirt blanc. Il a ajouté : « Le prix des denrées alimentaires n’a pas augmenté, mais il change souvent. D’ici peu, les frais de dédouanement pourraient entraîner une hausse, surtout pour l’oignon importé. »
Les oignons locaux, pourtant moins chers, ne sont pas toujours privilégiés par les consommateurs. Selon certains commerçants, l'oignon local « pourrit vite » et « n’est pas de bonne qualité ».
Le débat sur l’importation de cette denrée continue de faire rage. En effet, Mamadou Ba Diamyody, président de l’interprofession oignon du Sénégal, avait plaidé pour l’interdiction temporaire des importations jusqu’à l’écoulement de la production nationale. Pourtant, les 400 000 tonnes produites par le pays peinent à trouver preneur.
À quelques pas du hangar où sont entreposés des sacs d’oignons, nous rencontrons Habib Diop, un jeune vendeur d’une vingtaine d’années. Vêtu d’un t-shirt rouge et d’un short, il s’affaire à entasser des cageots d’oignons. « Ces derniers temps, les prix sont restés assez stables », dit-il. « Le sac de 25 kilos d’oignons se vend à 17 000 francs pour l’importé et 15.000 francs pour le local. La qualité joue un rôle crucial dans la fluctuation des prix. »
Il explique également la différence de prix avec les petites boutiques des quartiers : « Un boutiquier qui achète à 800 francs le kilo ici le revend à 1 000 francs pour faire un bénéfice. C’est ainsi que le marché fonctionne. »
Les variations des prix ne concernent pas seulement les oignons. Doudou Ndiaye, un autre vendeur de légumes, nous révèle que le prix de la carotte a chuté. « Il y a une semaine, elle coûtait jusqu’à 5 000 francs, mais aujourd’hui, elle est à 1 200 francs. Les prix varient en fonction de l’offre et de la demande », précise-t-il, balayant d’un revers de main l’idée d’une régulation efficace des prix par l’État.
Des légumes inaccessibles pour de nombreux ménages
Plus loin, Aïssatou, une cliente voilée, pressée de rentrer chez elle. « Tout est cher sur ce marché », lance-t-elle d’un air exaspéré, tenant un petit sachet de courses. Pour elle, remplir le panier est devenu « un véritable défi. »
Les prix du piment ne sont pas en reste. Aba Ndong, un vendeur en train d’attacher des sachets de piments, confirme cette hausse : « Le piment vert est monté à 7 000 francs le kilo, et le piment Goana à 6 000 francs. Mais ça va redescendre bientôt », a rassuré M. Ndong, en chassant les mouches qui tournoient autour de son étal.
Des solutions encore attendues
Face à cette flambée des prix, le gouvernement sénégalais avait annoncé des mesures de soutien aux ménages. Pourtant, sur le terrain, les effets se font encore attendre. « L’État ne peut pas se contenter de fixer des prix sans agir », s’est insurgé Ousmane Dieng, commerçant. Il a insisté sur l’importance de « solutions durables. »
Les denrées alimentaires représentent plus de 50 % des dépenses des ménages sénégalais, et la hausse des prix pèse lourdement sur leur pouvoir d’achat. Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), des taux d’inflation record ont été enregistrés ces dernières années : 38,9 % pour le riz ordinaire et 62,2 % pour le mil. Ces chiffres témoignent de la gravité de la situation, qui semble loin d’être sous contrôle.
Alors que le marché Castor continue de bourdonnant d’activités, une certitude se dégage : pour les Sénégalais, la bataille pour remplir leur panier ne fait que commencer.
Une fois à l’intérieur, la diversité des produits exposés éblouit les yeux : légumes frais, étalages colorés, promesses de repas savoureux. Mais les prix, eux, refroidissent rapidement l’enthousiasme des ménagères.
Les grossistes interrogés évoquent des prix qui varient sans cesse. « Le sac de 25 kilos d’oignons importés coûte actuellement 15 000 francs et le kilo 700 francs », nous a expliqué Amadou Beye, un commerçant grossiste vêtu d’un bonnet noir et d’un t-shirt blanc. Il a ajouté : « Le prix des denrées alimentaires n’a pas augmenté, mais il change souvent. D’ici peu, les frais de dédouanement pourraient entraîner une hausse, surtout pour l’oignon importé. »
Les oignons locaux, pourtant moins chers, ne sont pas toujours privilégiés par les consommateurs. Selon certains commerçants, l'oignon local « pourrit vite » et « n’est pas de bonne qualité ».
Le débat sur l’importation de cette denrée continue de faire rage. En effet, Mamadou Ba Diamyody, président de l’interprofession oignon du Sénégal, avait plaidé pour l’interdiction temporaire des importations jusqu’à l’écoulement de la production nationale. Pourtant, les 400 000 tonnes produites par le pays peinent à trouver preneur.
À quelques pas du hangar où sont entreposés des sacs d’oignons, nous rencontrons Habib Diop, un jeune vendeur d’une vingtaine d’années. Vêtu d’un t-shirt rouge et d’un short, il s’affaire à entasser des cageots d’oignons. « Ces derniers temps, les prix sont restés assez stables », dit-il. « Le sac de 25 kilos d’oignons se vend à 17 000 francs pour l’importé et 15.000 francs pour le local. La qualité joue un rôle crucial dans la fluctuation des prix. »
Il explique également la différence de prix avec les petites boutiques des quartiers : « Un boutiquier qui achète à 800 francs le kilo ici le revend à 1 000 francs pour faire un bénéfice. C’est ainsi que le marché fonctionne. »
Les variations des prix ne concernent pas seulement les oignons. Doudou Ndiaye, un autre vendeur de légumes, nous révèle que le prix de la carotte a chuté. « Il y a une semaine, elle coûtait jusqu’à 5 000 francs, mais aujourd’hui, elle est à 1 200 francs. Les prix varient en fonction de l’offre et de la demande », précise-t-il, balayant d’un revers de main l’idée d’une régulation efficace des prix par l’État.
Des légumes inaccessibles pour de nombreux ménages
Plus loin, Aïssatou, une cliente voilée, pressée de rentrer chez elle. « Tout est cher sur ce marché », lance-t-elle d’un air exaspéré, tenant un petit sachet de courses. Pour elle, remplir le panier est devenu « un véritable défi. »
Les prix du piment ne sont pas en reste. Aba Ndong, un vendeur en train d’attacher des sachets de piments, confirme cette hausse : « Le piment vert est monté à 7 000 francs le kilo, et le piment Goana à 6 000 francs. Mais ça va redescendre bientôt », a rassuré M. Ndong, en chassant les mouches qui tournoient autour de son étal.
Des solutions encore attendues
Face à cette flambée des prix, le gouvernement sénégalais avait annoncé des mesures de soutien aux ménages. Pourtant, sur le terrain, les effets se font encore attendre. « L’État ne peut pas se contenter de fixer des prix sans agir », s’est insurgé Ousmane Dieng, commerçant. Il a insisté sur l’importance de « solutions durables. »
Les denrées alimentaires représentent plus de 50 % des dépenses des ménages sénégalais, et la hausse des prix pèse lourdement sur leur pouvoir d’achat. Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), des taux d’inflation record ont été enregistrés ces dernières années : 38,9 % pour le riz ordinaire et 62,2 % pour le mil. Ces chiffres témoignent de la gravité de la situation, qui semble loin d’être sous contrôle.
Alors que le marché Castor continue de bourdonnant d’activités, une certitude se dégage : pour les Sénégalais, la bataille pour remplir leur panier ne fait que commencer.
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