Vendredi 28 décembre 2007 – Vendredi 28 décembre 2012 : Voilà exactement cinq (5) ans que Cheikh Saliou Mbacké, à 92 ans, nous quittait, en laissant toute la Ummah islamique dans la tristesse, pour rejoindre son vénéré père et maître, Serigne Touba Khadimou Rassoul (RTA) fondateur de la Mouridiya qui, le mardi 16 juillet 1921 (18 Safar 1313), en résidence surveillée à Diourbel depuis le 15 janvier 1912, obtint du Seigneur son Agrément Eternel (Ngueureum) au prix de moult et lourdes épreuves. Il ordonna à ses disciples, aux croyants et à toutes les créatures de l’aider à remercier le Très Haut pour tous les bienfaits inestimables qu’il reçut de Lui ce jour là et qui, à chaque 18 Safar, seront amplifiés. Ainsi donc, le Magal venait d’entrer définitivement dans l’hagiographie de la Mouridiya. A ce titre, il convient de rendre César à ce qui lui revient et c’est le lieu, Hic et Nunc, de savoir un gré profond à Son Excellence Me Abdoulaye Wade, d’être le premier Président de la République du Sénégal à faire du Magal de Touba, une fête nationale chômée et payée ; son successeur le Président Macky Sall d’en faire autant et ce n’est que justice !
Cheikh Saliou exerça son Khalifat pendant 17 ans (de 1990 à 2007). Il vit le jour en 1915 à Diourbel au moment où Serigne Touba (RTA) y était en résidence surveillée comme cité supra. Son accession à la tète de la communauté mouride, le 13 mai 1990, fut marquée par son mémorable sermon prononcé un jour de Korité du 5 avril 1992 à Touba et dans lequel il dit : «Hormis l’Islam et par conséquent la gestion de l’héritage de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba (Psl), rien ne saurait retenir mon attention, encore moins susciter de ma part commentaires ou directives quelconques». Et toujours le Saint Homme de poursuivre sa détermination de contribuer à la rénovation (yeesal) de la voie initiée par ses prédécesseurs de Cheikh Mouhamadou Moustapha à Cheikh Abdoul Khadr Mbacké l’Imam des Imams.
Il procéda ainsi à la promotion de l’Islam, à travers la fructification du legs de son illustre père, par l’implantation des daaray tarbiya (centres d’enseignement religieux et d’éducation par la pratique) qu’il confia à des formateurs bien préparés. Il accordait une importance capitale à l’éducation des enfants et leur vouait une affection extraordinaire. L’exemple de Khelcom qu’il mit en place, en 1991, constitue un vaste projet agricole d’intérêt national. Il suffit de s’y rendre pour s’en convaincre. A cela s’ajoutent les grands travaux de réhabilitation de la grande mosquée de Touba et de la sainte ville qu’il confia, jadis, à son fils talibé Serigne Moustapha Saliou.
Sa piété exemplaire, sa sérénité légendaire, son rayonnement spirituel universel, sa disponibilité et ses contacts simples et directs, lui permirent de briller sur toute la Ummah islamique sans pour autant quitter le Sénégal, contrairement à son jeune frère et fils cadet de Serigne Touba (RTA) le Cheikh Mouhamadou Mourtada Mbacké dont l’œuvre s'est étendue au monde entier à travers les visites annuelles qu'il accomplissait aux quatre coins du globe pour répandre et revivifier le message de l'Islam et les enseignements de son illustre et vénéré père.
Cheikh Saliou fut au service de toute la communauté musulmane faisant assidûment preuve dans tous ses actes et propos, d’une humanité, d'une piété et de Vertus remarquables qui le firent aimer et respecter de tous. Il incarnait cette fonction de régulation sociale dont le Sénégal a tellement besoin, surtout en ces temps troublés. Pour preuve, les événements sociopolitiques qu’il assista durant son magistère ne l’ont point ébranlé et, jamais, il ne prit une quelconque position.
Son existence sur terre se distingua par une remarquable ardeur et une forte détermination à l'acquisition de la science, par un fort attachement à l'orthodoxie et à la Sunna du Prophète (Psl), par la tempérance et le détachement des vanités du bas monde et bien d'autres vertus procédant d'une Faveur divine particulière. On reconnaissait déjà en lui, dés son jeune âge, l'essentiel des qualités dévolues aux saintes éminences, celles des grands Hommes de Dieu appelés à réaliser des destinées exceptionnelles. Ainsi, il hissa, pendant 17 ans, le drapeau du Mouridisme et les enseignements du Cheikh à un niveau difficilement atteignable. À ce titre, la communauté mouride lui en saura une reconnaissance infinie !
Cheikh Saliou capitalisait d'autant plus l'attachement extraordinaire des disciples mourides en ce sens qu'il fut le dernier fils vivant de Serigne Touba Khadimou Rassoul (RTA) sur terre et représentait ainsi aux yeux de beaucoup d'entre eux, inconsciemment ou non, le dernier maillon du second cycle de vie de leur communauté. D’où cette panique et consternation, lorsqu’au lendemain du 28 décembre 2007, tous se réveillèrent abattus et incrédules à l’annonce de sa disparition; comme ce fut exactement le cas lorsque Dieu, en 632 à Médine, rappela à ses côtés le Prophète Mouhamed (Psl) (cf. notre contribution sur la quintessence du Grand Magal de Touba paru dans le journal Sud quotidien du mercredi 11 février 2009). Et la nouvelle était difficile à admettre pour beaucoup de Sénégalaises et Sénégalais surtout habitués à sa figure rassurante et paternelle, à ses vertus remarquables et stables qui ramenaient toujours la concorde sociale, la paix et la sérénité.
Par ce qui précède, il nous parait essentiel, à travers notre contribution, de rendre hommage à un Homme de Dieu qui, pendant 17 ans de Khalifat, porta admirablement le flambeau du Mouridisme sans complainte ni reproche, sans erreur ni faille, sans faiblesse ni hésitation avec une extrême affection et une telle compassion qu’il vouait à ses condisciples mourides, à ses frères musulmans et à tous les croyants.
Ne leur disait-il pas au cours de ses sermons invariables frappants de concision, à l'instar de celui-ci qu'il adressa, pour la dernière fois, à la communauté mouride un jour de Korité (Aid el Fitr), le 13 octobre 2007 à Touba, et dont voici la substance: «Je salue tous mes frères musulmans et tous mes condisciples mourides. Je rappelle tous mes frères musulmans, tous mes condisciples et ma propre personne l’objet et la motivation de notre séjour terrestre : l’Adoration de Dieu notre Seigneur». Et toujours le Cheikh de poursuivre : «Je me repens en Dieu et implore Son Pardon en faveur de tous mes frères musulmans…». Quelle sollicitude !
Point, à notre sens, ne saurait exister assurément de plus belle illustration de l’assertion du Serviteur Eternel du Prophète (Psl): «Par Saliou DIEU parachèvera toute mon œuvre et mon intention». Donc, il fut le témoin et l’esprit vivant de Serigne Touba et comme aimait à le dire Serigne Moussa Kâ (*) : « Domadi Baaye, Baaya di Dom ». Il est ce feu vivant qui ne s’éteint point et qui s’allume avec mesure !
Tous nos vœux d’éternité au fils de Sokhna Fatou Diakhaté !
Serigne Touba Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké Yalnafi Yag Té Wer
(*) Eminent poète sénégalais en langue wolof et contemporain de Serigne Touba (RTA)
Par Birame Lothi DEME
Informaticien à la DAF
(Direction de l’Automatisation des Fichiers)
Au Ministère de l’Intérieur
Tél. (+221) 774199849
E-mail : bildeme@gmail.com / bildeme@hotmail.com
Cheikh Saliou exerça son Khalifat pendant 17 ans (de 1990 à 2007). Il vit le jour en 1915 à Diourbel au moment où Serigne Touba (RTA) y était en résidence surveillée comme cité supra. Son accession à la tète de la communauté mouride, le 13 mai 1990, fut marquée par son mémorable sermon prononcé un jour de Korité du 5 avril 1992 à Touba et dans lequel il dit : «Hormis l’Islam et par conséquent la gestion de l’héritage de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba (Psl), rien ne saurait retenir mon attention, encore moins susciter de ma part commentaires ou directives quelconques». Et toujours le Saint Homme de poursuivre sa détermination de contribuer à la rénovation (yeesal) de la voie initiée par ses prédécesseurs de Cheikh Mouhamadou Moustapha à Cheikh Abdoul Khadr Mbacké l’Imam des Imams.
Il procéda ainsi à la promotion de l’Islam, à travers la fructification du legs de son illustre père, par l’implantation des daaray tarbiya (centres d’enseignement religieux et d’éducation par la pratique) qu’il confia à des formateurs bien préparés. Il accordait une importance capitale à l’éducation des enfants et leur vouait une affection extraordinaire. L’exemple de Khelcom qu’il mit en place, en 1991, constitue un vaste projet agricole d’intérêt national. Il suffit de s’y rendre pour s’en convaincre. A cela s’ajoutent les grands travaux de réhabilitation de la grande mosquée de Touba et de la sainte ville qu’il confia, jadis, à son fils talibé Serigne Moustapha Saliou.
Sa piété exemplaire, sa sérénité légendaire, son rayonnement spirituel universel, sa disponibilité et ses contacts simples et directs, lui permirent de briller sur toute la Ummah islamique sans pour autant quitter le Sénégal, contrairement à son jeune frère et fils cadet de Serigne Touba (RTA) le Cheikh Mouhamadou Mourtada Mbacké dont l’œuvre s'est étendue au monde entier à travers les visites annuelles qu'il accomplissait aux quatre coins du globe pour répandre et revivifier le message de l'Islam et les enseignements de son illustre et vénéré père.
Cheikh Saliou fut au service de toute la communauté musulmane faisant assidûment preuve dans tous ses actes et propos, d’une humanité, d'une piété et de Vertus remarquables qui le firent aimer et respecter de tous. Il incarnait cette fonction de régulation sociale dont le Sénégal a tellement besoin, surtout en ces temps troublés. Pour preuve, les événements sociopolitiques qu’il assista durant son magistère ne l’ont point ébranlé et, jamais, il ne prit une quelconque position.
Son existence sur terre se distingua par une remarquable ardeur et une forte détermination à l'acquisition de la science, par un fort attachement à l'orthodoxie et à la Sunna du Prophète (Psl), par la tempérance et le détachement des vanités du bas monde et bien d'autres vertus procédant d'une Faveur divine particulière. On reconnaissait déjà en lui, dés son jeune âge, l'essentiel des qualités dévolues aux saintes éminences, celles des grands Hommes de Dieu appelés à réaliser des destinées exceptionnelles. Ainsi, il hissa, pendant 17 ans, le drapeau du Mouridisme et les enseignements du Cheikh à un niveau difficilement atteignable. À ce titre, la communauté mouride lui en saura une reconnaissance infinie !
Cheikh Saliou capitalisait d'autant plus l'attachement extraordinaire des disciples mourides en ce sens qu'il fut le dernier fils vivant de Serigne Touba Khadimou Rassoul (RTA) sur terre et représentait ainsi aux yeux de beaucoup d'entre eux, inconsciemment ou non, le dernier maillon du second cycle de vie de leur communauté. D’où cette panique et consternation, lorsqu’au lendemain du 28 décembre 2007, tous se réveillèrent abattus et incrédules à l’annonce de sa disparition; comme ce fut exactement le cas lorsque Dieu, en 632 à Médine, rappela à ses côtés le Prophète Mouhamed (Psl) (cf. notre contribution sur la quintessence du Grand Magal de Touba paru dans le journal Sud quotidien du mercredi 11 février 2009). Et la nouvelle était difficile à admettre pour beaucoup de Sénégalaises et Sénégalais surtout habitués à sa figure rassurante et paternelle, à ses vertus remarquables et stables qui ramenaient toujours la concorde sociale, la paix et la sérénité.
Par ce qui précède, il nous parait essentiel, à travers notre contribution, de rendre hommage à un Homme de Dieu qui, pendant 17 ans de Khalifat, porta admirablement le flambeau du Mouridisme sans complainte ni reproche, sans erreur ni faille, sans faiblesse ni hésitation avec une extrême affection et une telle compassion qu’il vouait à ses condisciples mourides, à ses frères musulmans et à tous les croyants.
Ne leur disait-il pas au cours de ses sermons invariables frappants de concision, à l'instar de celui-ci qu'il adressa, pour la dernière fois, à la communauté mouride un jour de Korité (Aid el Fitr), le 13 octobre 2007 à Touba, et dont voici la substance: «Je salue tous mes frères musulmans et tous mes condisciples mourides. Je rappelle tous mes frères musulmans, tous mes condisciples et ma propre personne l’objet et la motivation de notre séjour terrestre : l’Adoration de Dieu notre Seigneur». Et toujours le Cheikh de poursuivre : «Je me repens en Dieu et implore Son Pardon en faveur de tous mes frères musulmans…». Quelle sollicitude !
Point, à notre sens, ne saurait exister assurément de plus belle illustration de l’assertion du Serviteur Eternel du Prophète (Psl): «Par Saliou DIEU parachèvera toute mon œuvre et mon intention». Donc, il fut le témoin et l’esprit vivant de Serigne Touba et comme aimait à le dire Serigne Moussa Kâ (*) : « Domadi Baaye, Baaya di Dom ». Il est ce feu vivant qui ne s’éteint point et qui s’allume avec mesure !
Tous nos vœux d’éternité au fils de Sokhna Fatou Diakhaté !
Serigne Touba Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké Yalnafi Yag Té Wer
(*) Eminent poète sénégalais en langue wolof et contemporain de Serigne Touba (RTA)
Par Birame Lothi DEME
Informaticien à la DAF
(Direction de l’Automatisation des Fichiers)
Au Ministère de l’Intérieur
Tél. (+221) 774199849
E-mail : bildeme@gmail.com / bildeme@hotmail.com
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