Chaque jour sous ce lointain ciel du sahel, comme pour nous suggérer la décrépitude naturelle de notre existence, quelques nuages passent au-dessus de nos têtes et s’évanouissent dans le décor désolé d’un horizon assurément indifférent à nos joies ainsi qu’à nos peines. Ce spectacle ne nous inspire pourtant jamais la conscience de notre propre caducité. Sous cet infini et éternel toit du monde trop éloigné de la misère humaine, gémissent des milliards d’individus. Insensible aux complaintes de l’individu, le destin semble voguer vers des rivages trop grands pour se soucier des misères individuelles. La mort n’est jamais loin, elle rôde toujours dans les faubourgs de la vie et pourtant nous ne sommes jamais habitués à la grande faucheuse : elle surprend toujours ; elle ne vient jamais à point nommé ; elle arrive toujours précocement. Sidat s’en est allé, le destin n’a pas voulu nous laisser profiter davantage de son agréable et paisible compagnie. Comme ces nuages aux apparences légères et pourtant lourds de charges abondantes et clémentes défilant au-dessus de nos têtes, Sidat est parti sur la pointe des pieds. Sa générosité était semblable à celle des nuages pluvieux, mais sans tumulte ; sa céleste modestie au caractère éthéré de ces mêmes nuages ; son abnégation quant à elle fut la sculpture pétillante de son amour immodéré pour l’Afrique, la mère patrie. Á la fleur de l’âge, la grande faucheuse l’arracha à notre affection mettant ainsi en berne la joie de vivre et la détermination face aux défis qu’il nous avait inspirées. La mort ! Quelle absurdité ! Quelle cruauté ! Le décès de Sidat une énorme tragédie ! Il est des âmes tellement pures et tellement délicates que leur disparition laisse forcément le monde dans une affliction générale et une consternation sans limite. Sidat Diop fut un enseignant dont la probité morale et la générosité intellectuelle doivent être données en exemple à la jeunesse de ce pays qu’il chérissait tant.
Mais la mort peut certes nous prendre la silhouette de telles âmes ; elle ne pourra jamais les extirper de nos cœurs ; elle ne pourra jamais effacer les belles œuvres qu’elles laissent en héritage à l’humanité. Sidat, la flamme que tu as allumée ne s’éteindra jamais ! Tu es parti, mais tu es toujours présent parmi nous, priant certainement pour notre salut ; nous inspirant de généreuses et nobles idées ; nous rappelant l’extrême fragilité de notre existence et nous incitant à la tolérance. Chaque fois que je vois oiseau qui cherche à se blottir quelque part dans mon salon, je ne peux m’empêcher de penser que c’est le signe de la présence d’un des défunts qui me furent chers. Chaque fois j’entends un autre qui chante mélancoliquement sur l’arbre qui jouxte la maison je me demande si ce n’est pas un messager du dernier disparu du cercle de mes proches et amis. Car j’ai entendu dire que les morts ne sont pas morts ! J’ai entendu dire que dans le feuillage touffu de l’arbre à palabre, les morts s’incarnent sous forme d’oiseau au chant énigmatique évocateur du voile mystérieux qui sépare le monde des vivants de celui des morts. Les morts sont donc là, même si nous les regrettons, même si nous les considérons comme ne faisant plus partie de notre monde !
Sidat, tu es et demeurera éternellement dans le cœur et l’esprit de tous ces jeunes élèves que tu as suffisamment irrigués de sentiment patriotique et de panafricanisme. Comme ton illustre maître Cheikh Anta Diop, tu as très tôt et suffisamment compris que le destin de l’Afrique est en Afrique et dans les Africains. La douleur étreint mon cœur et tarie naturellement mon inspiration ; le délaissement dans lequel ta disparition nous as laissés fait trembler cette modeste plume qui voulait te rendre hommage, mais je sais qu’elle se ressaisira et te rendra l’hommage que tu mérites.
Alassane K. KITANE, professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès
PS. Aux lecteurs de ces quelques lignes nous demandons de prier pour le repos de l’âme du défunt.
Mais la mort peut certes nous prendre la silhouette de telles âmes ; elle ne pourra jamais les extirper de nos cœurs ; elle ne pourra jamais effacer les belles œuvres qu’elles laissent en héritage à l’humanité. Sidat, la flamme que tu as allumée ne s’éteindra jamais ! Tu es parti, mais tu es toujours présent parmi nous, priant certainement pour notre salut ; nous inspirant de généreuses et nobles idées ; nous rappelant l’extrême fragilité de notre existence et nous incitant à la tolérance. Chaque fois que je vois oiseau qui cherche à se blottir quelque part dans mon salon, je ne peux m’empêcher de penser que c’est le signe de la présence d’un des défunts qui me furent chers. Chaque fois j’entends un autre qui chante mélancoliquement sur l’arbre qui jouxte la maison je me demande si ce n’est pas un messager du dernier disparu du cercle de mes proches et amis. Car j’ai entendu dire que les morts ne sont pas morts ! J’ai entendu dire que dans le feuillage touffu de l’arbre à palabre, les morts s’incarnent sous forme d’oiseau au chant énigmatique évocateur du voile mystérieux qui sépare le monde des vivants de celui des morts. Les morts sont donc là, même si nous les regrettons, même si nous les considérons comme ne faisant plus partie de notre monde !
Sidat, tu es et demeurera éternellement dans le cœur et l’esprit de tous ces jeunes élèves que tu as suffisamment irrigués de sentiment patriotique et de panafricanisme. Comme ton illustre maître Cheikh Anta Diop, tu as très tôt et suffisamment compris que le destin de l’Afrique est en Afrique et dans les Africains. La douleur étreint mon cœur et tarie naturellement mon inspiration ; le délaissement dans lequel ta disparition nous as laissés fait trembler cette modeste plume qui voulait te rendre hommage, mais je sais qu’elle se ressaisira et te rendra l’hommage que tu mérites.
Alassane K. KITANE, professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès
PS. Aux lecteurs de ces quelques lignes nous demandons de prier pour le repos de l’âme du défunt.
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