Dans la dernière période, nous avons été témoins de découpages administratifs qui rivalisent de fantaisie. Ceux-ci font suite à un vaste mouvement d’affectations des administrateurs des circonscriptions administratives qui elles mêmes succèdent à l’octroi d’avantages ou de privilèges- c’est selon- à ce même corps d’administrateurs. A la veille d’une consultation électorale décisive pour l’avenir de l’actuel régime cela suscite suspicion. Notre propos du jour ne va pas dans ce sens. Il se veut un hommage à celui qui, dans le système, résiste au système.
Ceux qui ont été affectés, sont partis de leur ancienne circonscription avec « [...] ce regard avec lequel, un jour de départ, on voudrait emporter un paysage qu'on va quitter pour toujours. »
Mais il est bon de s’attarder sur ce paysage. Paysage anti démocratique et de corruption. Paysage d’oppression du peuple. Paysage où gouverneur, préfet et sous-préfet occupent des places centrales. A côté d’eux commandant de brigade de gendarmerie, chef de CADL, agent de Brigade Mobile et de Sûreté…
Ces derniers arrivent et partent avec tous les honneurs dus à leur rang. Entre leur arrivée et leur départ, c’est l’horreur et le déshonneur dont le comble est un vin d’honneur.
Ils arrivent avec une foule immense et bigarrée venue les accueillir. Plutôt deux foules aux intérêts différents. Celle qui prie le statu quo ante et celle qui, loin d’espérer le luxe du changement, psalmodie juste une réduction du faix oppresseur. Plutôt un groupe qui lance à l’endroit du nouveau César des clins d’œil charmeurs signifiant : «compère, ceux qui assassinent à petit feu sont prêts à t’accueillir ! », et une foule qui ne se doute pas qu’elle signe son « Ave César, ceux qui vont mourir te saluent ! ».
Très vite le roitelet, aidé de sa valetaille, véritable chef de canton en pays conquis auquel il ne manque que le casque colonial découvre son visage. Et le peuple de murmurer craintivement dans les chaumières : « ecce homo ! »
D’abord et surtout lors des traites. C'est-à-dire des différentes élections présidentielles, législatives, locales, sénatoriales. Faire passer une liste ou un candidat contre la vox populi pour ce roitelet eunuque pour qui la politique échappe à la vox Dei est une mince affaire surtout quand on y met le prix. Le peuple ira bien vite s’occuper de son champ et Dieu saura reconnaître les siens. C’est ainsi qu’alors que les bulletins étaient comptés dans le bureau de vote, les résultats étaient proclamés à la radio. Entre temps, le roitelet est devenu plus civilisé. Il n’entend que par l’oreille droite. Dur d’oreille qui prétend entendre, voir et compter mieux que personne. Car être sourd aux cris du peuple est un gage d’ascension et permet d’élever bovins, caprins et volaille… gracieusement offerts par les féodaux locaux. Qu’il fait bon d’être administrateur d’une circonscription administrative ! Bien loin de ce ministère de l’intérieur froid comme le frigo de la punition. Ah ! Si nos gouvernances, préfectures et sous-préfectures savaient parler, cela ferait rougir de jalousie Wikileaks !
Le roitelet ne loge jamais au chef lieu d’arrondissement et squatte toujours les « loumas » dont il connaît par cœur les dates.
Puis il y a la cession des intrants agricoles et le roitelet de se transformer en paysan à col blanc qui se sert avant et plus que tout le monde. Gare au journaliste qui osera ! La Maison d’Arrêt et de Correction est là pour obliger les plus irréductibles. Et bien sûr, on ferme les yeux complices sur les indélicatesses des PCR et opérateurs privés plumeurs de volaille paysanne.
Quand il ne ménage pas la chèvre et le chou, il adopte la langue de bois, montre ses talents de Ponce Pilate ou prend fait et cause pour le pot de fer contre le pot de terre. Et cette attitude côté jardin s’explique par les cornes qui s’entassent côté cour. C’est ainsi lors des conflits intra et inter villageois, lors des conflits entre paysans et éleveurs…
Le roitelet à une tirelire à la place du cœur et celui qui saura la remplir le conquerra.
Quand le roitelet est présent dans une réunion, soyez sûrs que l’odeur du perdiem l’y a attiré. La sagesse populaire ne dit-elle pas qu’ « une calebasse vide ne trompe pas la chèvre » ?
Le roitelet, surtout lorsque commence à poindre l’heure de la retraite se fait plus sage que le héron de la fable. Habitué des basses besognes des dominants, il ne rechigne devant rien. Est-il prévu de restaurer des séminaristes ? Il prend l’argent et transforme sa maison en restaurant. Dans leur argot, ils appellent cela : préparer sa retraite !
Est-il prévu de découper une nouvelle circonscription administrative qu’il se montre excellent falsificateur. Il sait transformer un village en hameau, augmenter les distances de 2,7 à 27 Km, devenir superstitieux en inventant des villages hantés. Ne pas consulter les populations lorsque la procédure paraît risquée et soumettre le dossier au conseil rural quand la majorité mécanique dissipe tout doute. Et quand il le faut, il prend son courage à deux mains et se présente devant le conseil rural en disant : « j’ai reçu l’ordre de venir, à votre place, investir untel PCR de votre communauté rurale ». Les membres du CIO sont des débutants devant ces roitelets artistes.
Et vient le 4 avril. Le roitelet va mendier personnellement dans les villages et auprès des OCB pour l’organisation. Les pauvres hères ne sauraient résister au risque de constituer bonne chair. Mais comme les carcasses de viande du 8 mars, une bonne partie de cet argent finira dans son propre frigo.
Quand les ministres viennent pour un meeting politique et donc partisan, le roitelet-eunuque sans courage se comporte comme le menton populaire. Ni Jom, ni Fuula, ni Fayda, ni Ngor, ni Fit même devant les sénateuraillons et députaillons du pouvoir qui semblent ses supérieurs hiérarchiques. Ceux qui ne sont pas d’accord n’ont qu’à demander au préfet pourquoi il asséna un coup de poing au député.
Le roitelet…La liste des horreurs et déshonneurs commis par le roitelet ou dont il se fait le complice en action ou par omission est longue.
Cerise sur le gâteau, le roitelet s’en va avec un vin d’honneur financé par ces mêmes populations qui ont souffert sous son joug et dont il s’est moqué de l’ignorance. Ce peuple meurtri qui feint d’ignorer le secret de polichinelle le lui rend parfois. C’est l’histoire de ce gouverneur qui au moment de partir n’avait qu’une trentaine d’officiels pour lui dire adieu et bon débarras sans regret. Dans son discours, le maire qui lui dit : « vous partez en laissant derrière vous… ». Et est listé tout un chapelet de problèmes. Dans le même chef lieu de région, quelques jours après, une foule immense se presse pour dire au revoir au préfet dont le départ est regretté.
C’est pourquoi, certains après avoir effectué l’analyse concrète de la situation concrète de notre pays ont pris la résolution de ne pas convoiter certains postes, responsabilités, professions et corps. Car ces derniers sont partie intégrante du système de domination, d’oppression, d’exploitation, de gabegie, de détournement.
Mais qu’il est doux et bon de rencontrer des administrateurs indépendants qui font preuve de professionnalisme et de républicanisme dans leur travail. Qui savent distinguer le politicien du politique. Ceux-là méritent notre respect et confirment que : « tout poste est honorable où l'on sert la patrie. »
Ces administrateurs sont ceux qui ont empêché les détournements d’engrais et de semences de la communauté rurale, qui se sont assuré comme le bon samaritain que la cession des matériels agricoles se déroule comme il faut, qui ont été accusés par les élus locaux de ne pas soutenir le parti au pouvoir dans la localité, qui ont…
Ceux là méritent notre respect car, dans le système, ils résistent au système. Et par leur résistance ils participent avec les autres démocrates et patriotes au concert de dénonciation et de désapprobation du vieux Sénégal duquel ensemble nous devons frayer le nouveau Sénégal.
Ceux là méritent tous les honneurs. Ceux là méritent un vin d’honneur. Car ils savent dire : NON ! Non pour la république. Non pour le peuple. Non pour la patrie.
Le paysage qu’ils ont quitté, ils vont le retrouver là où ils vont. Donc point de dépaysement pour eux. Mais ils ont pour mission, par leurs actes, de dépayser ce peuple longtemps opprimé « sous la trique meurtrière du sous préfet tortionnaire ».
Un autre Sénégal est nécessaire ! Il est aussi en vous.
Va, ami sans peur
Toi qui sers ton peuple avec le cœur
Guy Marius SAGNA
email: guymarius_sagna@yahoo.fr
Tèl: 77 524 94 41
Ceux qui ont été affectés, sont partis de leur ancienne circonscription avec « [...] ce regard avec lequel, un jour de départ, on voudrait emporter un paysage qu'on va quitter pour toujours. »
Mais il est bon de s’attarder sur ce paysage. Paysage anti démocratique et de corruption. Paysage d’oppression du peuple. Paysage où gouverneur, préfet et sous-préfet occupent des places centrales. A côté d’eux commandant de brigade de gendarmerie, chef de CADL, agent de Brigade Mobile et de Sûreté…
Ces derniers arrivent et partent avec tous les honneurs dus à leur rang. Entre leur arrivée et leur départ, c’est l’horreur et le déshonneur dont le comble est un vin d’honneur.
Ils arrivent avec une foule immense et bigarrée venue les accueillir. Plutôt deux foules aux intérêts différents. Celle qui prie le statu quo ante et celle qui, loin d’espérer le luxe du changement, psalmodie juste une réduction du faix oppresseur. Plutôt un groupe qui lance à l’endroit du nouveau César des clins d’œil charmeurs signifiant : «compère, ceux qui assassinent à petit feu sont prêts à t’accueillir ! », et une foule qui ne se doute pas qu’elle signe son « Ave César, ceux qui vont mourir te saluent ! ».
Très vite le roitelet, aidé de sa valetaille, véritable chef de canton en pays conquis auquel il ne manque que le casque colonial découvre son visage. Et le peuple de murmurer craintivement dans les chaumières : « ecce homo ! »
D’abord et surtout lors des traites. C'est-à-dire des différentes élections présidentielles, législatives, locales, sénatoriales. Faire passer une liste ou un candidat contre la vox populi pour ce roitelet eunuque pour qui la politique échappe à la vox Dei est une mince affaire surtout quand on y met le prix. Le peuple ira bien vite s’occuper de son champ et Dieu saura reconnaître les siens. C’est ainsi qu’alors que les bulletins étaient comptés dans le bureau de vote, les résultats étaient proclamés à la radio. Entre temps, le roitelet est devenu plus civilisé. Il n’entend que par l’oreille droite. Dur d’oreille qui prétend entendre, voir et compter mieux que personne. Car être sourd aux cris du peuple est un gage d’ascension et permet d’élever bovins, caprins et volaille… gracieusement offerts par les féodaux locaux. Qu’il fait bon d’être administrateur d’une circonscription administrative ! Bien loin de ce ministère de l’intérieur froid comme le frigo de la punition. Ah ! Si nos gouvernances, préfectures et sous-préfectures savaient parler, cela ferait rougir de jalousie Wikileaks !
Le roitelet ne loge jamais au chef lieu d’arrondissement et squatte toujours les « loumas » dont il connaît par cœur les dates.
Puis il y a la cession des intrants agricoles et le roitelet de se transformer en paysan à col blanc qui se sert avant et plus que tout le monde. Gare au journaliste qui osera ! La Maison d’Arrêt et de Correction est là pour obliger les plus irréductibles. Et bien sûr, on ferme les yeux complices sur les indélicatesses des PCR et opérateurs privés plumeurs de volaille paysanne.
Quand il ne ménage pas la chèvre et le chou, il adopte la langue de bois, montre ses talents de Ponce Pilate ou prend fait et cause pour le pot de fer contre le pot de terre. Et cette attitude côté jardin s’explique par les cornes qui s’entassent côté cour. C’est ainsi lors des conflits intra et inter villageois, lors des conflits entre paysans et éleveurs…
Le roitelet à une tirelire à la place du cœur et celui qui saura la remplir le conquerra.
Quand le roitelet est présent dans une réunion, soyez sûrs que l’odeur du perdiem l’y a attiré. La sagesse populaire ne dit-elle pas qu’ « une calebasse vide ne trompe pas la chèvre » ?
Le roitelet, surtout lorsque commence à poindre l’heure de la retraite se fait plus sage que le héron de la fable. Habitué des basses besognes des dominants, il ne rechigne devant rien. Est-il prévu de restaurer des séminaristes ? Il prend l’argent et transforme sa maison en restaurant. Dans leur argot, ils appellent cela : préparer sa retraite !
Est-il prévu de découper une nouvelle circonscription administrative qu’il se montre excellent falsificateur. Il sait transformer un village en hameau, augmenter les distances de 2,7 à 27 Km, devenir superstitieux en inventant des villages hantés. Ne pas consulter les populations lorsque la procédure paraît risquée et soumettre le dossier au conseil rural quand la majorité mécanique dissipe tout doute. Et quand il le faut, il prend son courage à deux mains et se présente devant le conseil rural en disant : « j’ai reçu l’ordre de venir, à votre place, investir untel PCR de votre communauté rurale ». Les membres du CIO sont des débutants devant ces roitelets artistes.
Et vient le 4 avril. Le roitelet va mendier personnellement dans les villages et auprès des OCB pour l’organisation. Les pauvres hères ne sauraient résister au risque de constituer bonne chair. Mais comme les carcasses de viande du 8 mars, une bonne partie de cet argent finira dans son propre frigo.
Quand les ministres viennent pour un meeting politique et donc partisan, le roitelet-eunuque sans courage se comporte comme le menton populaire. Ni Jom, ni Fuula, ni Fayda, ni Ngor, ni Fit même devant les sénateuraillons et députaillons du pouvoir qui semblent ses supérieurs hiérarchiques. Ceux qui ne sont pas d’accord n’ont qu’à demander au préfet pourquoi il asséna un coup de poing au député.
Le roitelet…La liste des horreurs et déshonneurs commis par le roitelet ou dont il se fait le complice en action ou par omission est longue.
Cerise sur le gâteau, le roitelet s’en va avec un vin d’honneur financé par ces mêmes populations qui ont souffert sous son joug et dont il s’est moqué de l’ignorance. Ce peuple meurtri qui feint d’ignorer le secret de polichinelle le lui rend parfois. C’est l’histoire de ce gouverneur qui au moment de partir n’avait qu’une trentaine d’officiels pour lui dire adieu et bon débarras sans regret. Dans son discours, le maire qui lui dit : « vous partez en laissant derrière vous… ». Et est listé tout un chapelet de problèmes. Dans le même chef lieu de région, quelques jours après, une foule immense se presse pour dire au revoir au préfet dont le départ est regretté.
C’est pourquoi, certains après avoir effectué l’analyse concrète de la situation concrète de notre pays ont pris la résolution de ne pas convoiter certains postes, responsabilités, professions et corps. Car ces derniers sont partie intégrante du système de domination, d’oppression, d’exploitation, de gabegie, de détournement.
Mais qu’il est doux et bon de rencontrer des administrateurs indépendants qui font preuve de professionnalisme et de républicanisme dans leur travail. Qui savent distinguer le politicien du politique. Ceux-là méritent notre respect et confirment que : « tout poste est honorable où l'on sert la patrie. »
Ces administrateurs sont ceux qui ont empêché les détournements d’engrais et de semences de la communauté rurale, qui se sont assuré comme le bon samaritain que la cession des matériels agricoles se déroule comme il faut, qui ont été accusés par les élus locaux de ne pas soutenir le parti au pouvoir dans la localité, qui ont…
Ceux là méritent notre respect car, dans le système, ils résistent au système. Et par leur résistance ils participent avec les autres démocrates et patriotes au concert de dénonciation et de désapprobation du vieux Sénégal duquel ensemble nous devons frayer le nouveau Sénégal.
Ceux là méritent tous les honneurs. Ceux là méritent un vin d’honneur. Car ils savent dire : NON ! Non pour la république. Non pour le peuple. Non pour la patrie.
Le paysage qu’ils ont quitté, ils vont le retrouver là où ils vont. Donc point de dépaysement pour eux. Mais ils ont pour mission, par leurs actes, de dépayser ce peuple longtemps opprimé « sous la trique meurtrière du sous préfet tortionnaire ».
Un autre Sénégal est nécessaire ! Il est aussi en vous.
Va, ami sans peur
Toi qui sers ton peuple avec le cœur
Guy Marius SAGNA
email: guymarius_sagna@yahoo.fr
Tèl: 77 524 94 41