Il y a un an quasi-jour pour jour mourrait à Ndjamena le colonel sudiste Djibrine Dassert, ancien compagnon d'armes d'Idriss Déby et leader du du Mouvement pour la paix, la reconstruction et le développement (MPRD). Depuis, on n'avait pratiquement plus entendu parler de ce groupe rebelle, peu actif.
Mais voilà, il y a deux semaines, dans le cadre de la politique de réconciliation, une délégation de députés s'est rendue à Korbol dans le Moyen-Chari, le fief du MPRD pour négocier la réddition de ces rebelles. Ces derniers avaient exigé que cette délégation se mette en rapport avec son président à Paris, le successeur de Djibrine Dassert, Djedouboum Sadoum à qui les autorités ont demandé de rentrer sur Ndjamena pour négocier. Celui-ci a bien sûr refusé.
Ces derniers jours, une nouvelle délégation s'est rendue à Korbol. Les députés ne sont pas venus seuls. De source militaire, des renforts de l'armée sont sur place. Deux hélicoptères ont été stationnés dans la zone. Et selon Djedouboum Sadoum, le président du MPRD, ses troupes seraient encerclées à l'heure actuelle par l'armée tchadienne, qui menacerait de les attaquer s'ils ne se rendent pas.
C'est assez difficile de définir le lien entre Moussa Tao Mahamat et son groupuscule le Sursaut national pour la démocratie. D'après les autorités tchadiennes, le MPRD aurait été le bras armé de cette tentative de déstabilisation, ce que le président du mouvement dément formellement. Lui dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernement implique soudain son groupe rebelle dans ce complot. Mais toujours selon les autorités, parmi la vingtaine de jeunes qui ont été arrêtés le 1er mai, il y aurait des rebelles ou anciens rebelles du MPRD.
Et puis, il y a le cas du député de la majorité présidentielle, Routouang Yoma Golom, qui est inculpé suite à cette tentative présumé de déstabilisation. Les autorités le soupçonnent d'avoir des liens étroits avec certains membres de ce mouvement.
En juillet 2012, il faisait partie d'une délégation de députés qui s'était déjà rendue à Korbol. Cela remonte donc à une dizaine de mois. Il a d'ailleurs transmis au parquet tous les documents liés à cette visite officielle. Il s'agit déjà de négocier la reddition de ces rebelles. Ils avaient refusé de le voir, lui et les autres députés.
Selon une source judiciaire, dans les documents retrouvés chez l'ancien rebelle et cerveau présumé de ce complot, il y aurait justement des documents liés à cette mission. Le député Routouang dément tout lien avec Moussa Tao Mahamat ou son groupuscule.