Face à la progression des rebelles de la Seleka, le président centrafricain, François Bozizé a lâché du lest pour sauver son pouvoir. Il vient d’annoncer le limogeage de son fils qui occupait le poste de ministre délégué chargé de la Défense. Bozizé-fils paie ainsi les revers des militaires centrafricains face à la puissance de feu des rebelles.
Ce recul de l’armée a occasionné l’occupation des principales villes du pays par les rebelles, malgré les multiples assurances données par le chef d’Etat-Major des armées. N’eut été l’intervention des militaires tchadiens, le régime de François Bozizé serait tombé entre les mains des rebelles. Manifestement déterminé à sauver son pouvoir, le président centrafricain a été obligé d’ouvrir ses yeux. Autrement-dit, il semble maintenant mettre la patrie au-dessus de tous, y compris les intérêts de sa propre famille.
Il n’a pas suivi l’exemple de l’ancien président du Sénégal, Me Abdoulaye Wade. En dépit des critiques de l’opposition et de la société civile, l’ex-président du Sénégal avait nommé son fils, Karim ministre d’Etat, ministre des Infrastructures, de la coopération internationale, des transports aériens et de l’énergie. L’ascension du fils de l’ex-président dans l’appareil d’Etat a été accompagnée par la décente aux enfers de personnalités qui jouaient les premiers rôles à côté de Wade. Il s’agit notamment d’Idrissa Seck et Macky Sall qui furent N°II du Parti démocratique sénégalais. Ces deux anciens Premiers ministres de Wade ont été combattus au sein de la formation libérale. Plusieurs observateurs du champ politique sénégalais estiment que cette chute porte l’empreinte du fils biologique de Wade. Ces observateurs pensent que la fin du régime de Wade est due à sa volonté de procéder à une succession monarchique à la tête du Sénégal. Résultat de cet « entêtement » : Me Abdoulaye Wade a été battu par son ex-premier ministre, Macky Sall, le 25 mars dernier lors du second tour de la présidentielle.
En nommant son fils, ministre des forces armées, Bozizé savait certainement que ce dernier n’était pas la personne appropriée pour occuper ce poste. Mais il semblait vouloir préparer le terrain à son fils pour une succession monarchique. Face à la menace des balles rebelles, il a choisi une décision réaliste : sacrifier son fils pour conserver le trône.
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