«Ils n'ont rien de musulmans»: un jihadiste nigérien quitte le Mujao au nord du Mali


Rédigé le Vendredi 9 Novembre 2012 à 11:04 | Lu 533 fois | 0 commentaire(s)


Certains gagnent le Mali pour y faire le jihad, comme le jeune Franco-malien arrêté dimanche à Sévaré. D'autres, au contraire, prennent leurs distances avec les mouvements islamistes. Ainsi, le seul Noir d'Afrique subsaharienne qui dirigeait une katiba (une brigade combattante) d'un groupe islamiste armé dans le nord du Mali, a fait défection et est rentré dans son pays d'origine, le Niger. Une information de notre correspondant à Bamako.


« Bilal Hicham » est son nom de guerre. Il ne le porte plus. Il a déserté sa katiba basée dans la localité de Gao. C’est un déçu des islamistes. « Ils n’ont rien de musulmans. Ils tuent, violent et volent», martèle-t-il. Selon lui, quelques dizaines de combattants de son unité ont également déserté.

C’est, en terme d’image, un coup dur pour le Mujao, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest qui contrôle la région de Gao. Bilal Hicham, nigérien de nationalité était le seul Africain sub-saharien à diriger une katiba à Gao.

Nous l’avions rencontré à Gao, il y a quelques mois lors d’un reportage. Il était déjà mélancolique. Sa famille et son pays, le Niger, lui manquaient. Il s’était rendu aussi compte qu’il n’était pas dans son monde. Il a voulu, dans un premier temps, déserter par le sud du Mali, avant finalement de prendre le chemin du Niger.
Aujourd’hui de retour à Niamey, cet agronome de formation, est une mine d’informations. L’histoire des jihadistes, leur capacité militaire, ou encore leur moral, Bilal Hicham sait beaucoup de choses.

La situation humanitaire dans le Nord se dégrade

La situation humanitaire des populations s'aggrave chaque jour. Le Comité International de la Croix rouge dénonce une situation tragique pour près de 500.000 personnes et s'inquiète du «coût humanitaire» d'une intervention armée.

Germain Mwéhu: «La situation est tragique au nord du Mali et malheureusement loin de s'améliorer»
CICR à Niamey
« ... nous avons environ 500 000 personnes qui vivent dans une situation de vulnérabilité très avancée... en ce qui concerne une intervention militaire, le CICR veut attirer l'attention de toutes les parties sur le fait que toute intervention militaire a un coup humanitaire et que des décisions doivent être prises pour épargner les populations civiles... »
 
 
RFI  



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