Déplacée est assurément la nomination du Directeur général de la Société nationale de télécommunication (Sonatel) cumulativement à ses fonctions à la tête du conseil d’administration de la Société nationale d’électricité (Senelec). Non pas tant pour le cumul qui « n’est pas interdit par la loi », ou que l’on doute des compétences de Cheikh Tidiane Mbaye à assumer une telle fonction, du reste véritable sinécure, mais par l’image d’un Sénégal qui souffrirait d’un déficit extraordinaire de cadres et d’aptitudes que l’on cherche vaille que vaille à véhiculer depuis l’avènement du régime dit de l’alternance.
Tout est fait comme si notre pays est subitement confronté à un manque terrible de ressources humaines. Seule une poignée de personnes, triées sur le volet, souvent fils de… sortiraient du lot. Elles sont appelées aux affaires. Peu importe qu’elles empilent des charges au point de n’être pas opérationnelles, il suffit que cela plaise au Prince. Et que sa communication de celui qui sait tout faire jusqu’à bien s’entourer s’en trouve remplie. Il faut frapper l’esprit des Sénégalais. Qu’importe maintenant si les actes posés soient oui ou non cohérents et qu’ils servent le grand nombre.
Pressé certainement par le temps et ses propres impératifs politiques Karim Wade accélère la cadence de sa prise de pouvoir au risque de casser des ressorts du fragile équilibre et d’entraîner l’instabilité au sein du gouvernement et de l’Etat. Il est à lui seul un gouvernement avec l’ensemble des départements en Un, sous sa direction sans que le commun des Sénégalais ne perçoive la logique qui commande à cela. Mais en plus, il installe aujourd’hui ses hommes partout dans l’appareil d’Etat en bousculant tout sur son passage. Il s’octroie toutes les prérogatives, a la main sur tout. Il n’a pas encore fini de prendre ses quartiers au département de l’Energie que le voilà qui annonce des audits avec le concours de cabinets privés et lance à la trousse de ses devanciers les limiers de l’Inspection générale d’Etat et la Cour des Comptes. Tout est fait comme si on mettait à prix la tête de Samuel Sarr ! On voudrait lui faire la fête qu’on ne se prendrait pas autrement. Mais l’os n’est-il pas une arête acérée ?
Qu’à cela ne tienne, Karim est pour une restructuration immédiate et en profondeur de la Senelec. Alors, après la mise en place du Comité de restructuration et de relance du secteur de l’Energie dont on n’est pas encore informé du début de ses activités. Après la nomination de Ibrahima Sarr comme ministre délégué, Chargé de l’Energie qui n’a pas encore posé un acte visible, il est de bon ton de nommer l’actuel Directeur général de la Sonatel au poste de Président du conseil d’administration de la Senelec. Cheikh Tidiane Mbaye continuera de gérer cumulativement à ses fonctions de Pca de la Senelec, la direction générale de la Sonatel. Exit Serigne Ababacar Diop ancien président du Conseil régional de Thiès qui présidait jusqu’à hier au conseil d’administration de la Senelec. Le natif de Tivaouane, malgré sa fidélité et sa loyauté au frère Secrétaire général national et au parti nullement démenties est-il la victime du peu d’intérêt que sa structure politique, la Cis suscite désormais au palais, même si l’intéressé avait semblé prendre ses distances depuis un certain temps avec cette structure libérale ?
Toujours est-il qu'on peut s’interroger sur la précipitation de son limogeage, alors que les audits commandés ne sont pas encore terminés pour que l’on sache, pour reprendre le ministre d’Etat lui-même, de quoi souffre réellement le secteur et quelles sont les mesures et les solutions à appliquer à court, moyen et long terme.
Il est également peu avenant que c’est au sortir d’une audience avec le président de la République et devant les caméras de la Radio télévision nationale (Rts) qu’un Pca d’une boîte même publique est nommé sans que les formes, qui veuillent qu’un conseil d’administration se réunisse et entérine en l’espèce sa désignation par l’autorité sont respectées. Même si, dans le cas de la Senelec, le conseil d’administration n’est point investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société dans les limites de l’objet social. Qu’il prenne plus ses ordres au Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor, ou désormais à l’immeuble Tamoro ou encore au 4e étage du Building administratif, il n’en demeure pas moins qu’il lui revient d’élire ou d’entériner la proposition de l’autorité de tutelle. D’autant plus que si la révocation du Pca peut être décidée à tout moment. Il faut cependant noter qu’elle ne peut être décidée normalement que par le conseil d’administration….
Les actionnaires, même majoritaires, devront donc passer par l’intermédiaire du conseil d’administration. Si celui-ci fait bloc derrière le président, les actionnaires devront convoquer une assemblée générale pour d’abord révoquer le Ca. Alors si le conseil d’administration de la Senelec s’opposait à cette nomination, on s’en trouverait comment ? Une crise dont la boîte se passerait bien volontiers par ces temps qui courent, mais qui n’en est pas moins une possibilité qu’une politique plus « effet de manche » qu’efficace risque d’entraîner, ajoutant au calvaire des usagers et hypothéquant davantage l’outil de travail et précarisant les employés.
Le Dg de la Sonatel est peut-être un bon manager, mais il est évident que la tâche de raffermir les jambes du « champion » sénégalais que se trouve être sa société, les conquêtes africaines et mondiales à réaliser par celle-ci, la redéfinition des rapports avec le partenaire stratégique, France Télécoms, dont on connaît les visées hégémoniques sur la boîte, sont suffisamment herculéennes pour en rajouter d’autres. Ne serait-ce qu’un poste de Pca dans une société publique à capital majoritaire public structurellement handicapée. Qui trop étreint, mal embrasse !
Tout est fait comme si notre pays est subitement confronté à un manque terrible de ressources humaines. Seule une poignée de personnes, triées sur le volet, souvent fils de… sortiraient du lot. Elles sont appelées aux affaires. Peu importe qu’elles empilent des charges au point de n’être pas opérationnelles, il suffit que cela plaise au Prince. Et que sa communication de celui qui sait tout faire jusqu’à bien s’entourer s’en trouve remplie. Il faut frapper l’esprit des Sénégalais. Qu’importe maintenant si les actes posés soient oui ou non cohérents et qu’ils servent le grand nombre.
Pressé certainement par le temps et ses propres impératifs politiques Karim Wade accélère la cadence de sa prise de pouvoir au risque de casser des ressorts du fragile équilibre et d’entraîner l’instabilité au sein du gouvernement et de l’Etat. Il est à lui seul un gouvernement avec l’ensemble des départements en Un, sous sa direction sans que le commun des Sénégalais ne perçoive la logique qui commande à cela. Mais en plus, il installe aujourd’hui ses hommes partout dans l’appareil d’Etat en bousculant tout sur son passage. Il s’octroie toutes les prérogatives, a la main sur tout. Il n’a pas encore fini de prendre ses quartiers au département de l’Energie que le voilà qui annonce des audits avec le concours de cabinets privés et lance à la trousse de ses devanciers les limiers de l’Inspection générale d’Etat et la Cour des Comptes. Tout est fait comme si on mettait à prix la tête de Samuel Sarr ! On voudrait lui faire la fête qu’on ne se prendrait pas autrement. Mais l’os n’est-il pas une arête acérée ?
Qu’à cela ne tienne, Karim est pour une restructuration immédiate et en profondeur de la Senelec. Alors, après la mise en place du Comité de restructuration et de relance du secteur de l’Energie dont on n’est pas encore informé du début de ses activités. Après la nomination de Ibrahima Sarr comme ministre délégué, Chargé de l’Energie qui n’a pas encore posé un acte visible, il est de bon ton de nommer l’actuel Directeur général de la Sonatel au poste de Président du conseil d’administration de la Senelec. Cheikh Tidiane Mbaye continuera de gérer cumulativement à ses fonctions de Pca de la Senelec, la direction générale de la Sonatel. Exit Serigne Ababacar Diop ancien président du Conseil régional de Thiès qui présidait jusqu’à hier au conseil d’administration de la Senelec. Le natif de Tivaouane, malgré sa fidélité et sa loyauté au frère Secrétaire général national et au parti nullement démenties est-il la victime du peu d’intérêt que sa structure politique, la Cis suscite désormais au palais, même si l’intéressé avait semblé prendre ses distances depuis un certain temps avec cette structure libérale ?
Toujours est-il qu'on peut s’interroger sur la précipitation de son limogeage, alors que les audits commandés ne sont pas encore terminés pour que l’on sache, pour reprendre le ministre d’Etat lui-même, de quoi souffre réellement le secteur et quelles sont les mesures et les solutions à appliquer à court, moyen et long terme.
Il est également peu avenant que c’est au sortir d’une audience avec le président de la République et devant les caméras de la Radio télévision nationale (Rts) qu’un Pca d’une boîte même publique est nommé sans que les formes, qui veuillent qu’un conseil d’administration se réunisse et entérine en l’espèce sa désignation par l’autorité sont respectées. Même si, dans le cas de la Senelec, le conseil d’administration n’est point investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société dans les limites de l’objet social. Qu’il prenne plus ses ordres au Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor, ou désormais à l’immeuble Tamoro ou encore au 4e étage du Building administratif, il n’en demeure pas moins qu’il lui revient d’élire ou d’entériner la proposition de l’autorité de tutelle. D’autant plus que si la révocation du Pca peut être décidée à tout moment. Il faut cependant noter qu’elle ne peut être décidée normalement que par le conseil d’administration….
Les actionnaires, même majoritaires, devront donc passer par l’intermédiaire du conseil d’administration. Si celui-ci fait bloc derrière le président, les actionnaires devront convoquer une assemblée générale pour d’abord révoquer le Ca. Alors si le conseil d’administration de la Senelec s’opposait à cette nomination, on s’en trouverait comment ? Une crise dont la boîte se passerait bien volontiers par ces temps qui courent, mais qui n’en est pas moins une possibilité qu’une politique plus « effet de manche » qu’efficace risque d’entraîner, ajoutant au calvaire des usagers et hypothéquant davantage l’outil de travail et précarisant les employés.
Le Dg de la Sonatel est peut-être un bon manager, mais il est évident que la tâche de raffermir les jambes du « champion » sénégalais que se trouve être sa société, les conquêtes africaines et mondiales à réaliser par celle-ci, la redéfinition des rapports avec le partenaire stratégique, France Télécoms, dont on connaît les visées hégémoniques sur la boîte, sont suffisamment herculéennes pour en rajouter d’autres. Ne serait-ce qu’un poste de Pca dans une société publique à capital majoritaire public structurellement handicapée. Qui trop étreint, mal embrasse !