Les faits se sont produits lundi au Sahjanand Girls Institute de la ville de Bhuj dans l'État du Gujarat (ouest de l'Inde), établissement tenu par la secte hindoue Swaminarayan. Celle-ci gère aussi de somptueux temples à travers le monde, dont un à Londres. L'enquête est partie de la découverte d'une serviette hygiénique usagée dans un jardin devant l'université. Son règlement intérieur interdit aux jeunes femmes de rester dans les résidences étudiantes en période menstruelle et les oblige à s'isoler dans un sous-sol, ainsi qu'à rester à l'écart de la cuisine et du lieu de culte. Elles doivent également s'asseoir au fond de la classe durant les cours.
«Il n'y a pas de mots pour décrire l'humiliation vécue»
Les responsables de l'université ont aligné 68 étudiantes dans les toilettes et leur ont ordonné une à une de se déshabiller, ont raconté les étudiantes à la presse locale. «Il n'y a pas de mots pour décrire l'humiliation que nous avons vécue», a déclaré jeudi à des journalistes une étudiante qui faisait partie de celles manifestant leur colère jeudi devant l'établissement. L'université a lancé une enquête et a indiqué qu'elle pourrait prendre des mesures contre ses employés à l'origine de cet examen. «Les filles ont été informées du règlement de la résidence avant leur admission», a cependant soutenu auprès de l'AFP le responsable universitaire Pravin Pindoria. «J'ai convoqué une réunion du comité administratif qui prendre des mesures contre les personnes responsables», a-t-il ajouté.
Les règles féminines restent un tabou profondément ancré dans Inde. Dans certaines zones rurales, les femmes doivent vivre à l'écart de la communauté pendant toute leur durée. Elles sont également interdites d'entrer dans certains temples durant leur menstruation.