La loi portant code électoral vient d’être adoptée par l’Assemblée nationale.
Nous en prenons acte !
Même si nous aurions voulu vivre sous un régime plus démocratique, nous ne saurions prétendre à plus de légitimité que les Représentants du Peuple. Or une telle légitimité n’est méritée que lorsque les actes sont conformes aux principes et normes démocratiques et s’attachent aux aspirations profondes du Peuple souverain.
Aujourd’hui, tout laisse croire que cette légitimité s’effrite de plus en plus eu égard à la déception et à l’indignation du peuple sénégalais qui ne sait plus à quel député se vouer.
Cette indignation, généralisée, résulte de l’attitude et du comportement de la classe politique, la majorité comme l’opposition, ainsi que de la posture d’une large partie des élites, qui donnent l’impression de saboter les fondamentaux de la République.
Indignons-nous contre l’absence de rupture à l’Assemblée nationale
La procédure d’urgence, devant être l’exception, est érigée en règle, surtout concernant des projets de loi aussi importants que le code général des collectivités locales et le code électoral.
Les députés, en dépit de tous les privilèges inouïs et tout le confort que leur confère leur statut de Représentants du Peuple, ont brillé par leur absence. Seuls 43 % des députés ont pris part à l’examen et à l’adoption du nouveau code électoral. Les prétextes invoqués ne sauraient justifier un taux d’absence aussi élevé : 74 députés ne se sont pas présentés à l’hémicycle.
Indignons-nous contre la majorité mécanique porteuse de germes de destruction de notre démocratie.
Les députés de la majorité ne cessent d’avaliser tous les projets de loi que leur transmet le Gouvernement sans y changer la moindre virgule.
Quand est-ce qu’ils arrêteront d’être des députés du Président pour devenir les véritables Représentants du Peuple tels que décrit dans le sermon historique et encore retentissant de Mame Abdou Aziz SY Dabakh.
Quand est-ce qu’ils renonceront à cette forme d’indifférence à l'égard du peuple !
Indignons-nous contre l’abstention coupable de l’opposition parlementaire.
En excluant d’user des voies de recours que leur confère l’article 74 de la Constitution, les députés de l’opposition refusent de mener le combat contre l’illégalité et l’illégitimité et s’adonnent à des jeux et calculs politiciens.
Dites au Peuple en quoi le respect du calendrier électoral est-il plus primordial que la définition des règles démocratiques, consensuelles et salutaires, au point d’accepter l’inacceptable ?
Indignons-nous contre l’hypocrisie de la classe politique.
Si une bonne partie des non alignés, qui pour entrer dans les grâces du pouvoir a plié armes et bagages, fait le pied de grue aux portes de l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP), une autre partie de l’opposition a baissé les armes en attendant une audience promise avec le Prince.
Le Parti Présidentiel, aveuglé par l’euphorie du pouvoir et préoccupé déjà par la prochaine présidentielle, impose à ses alliés un système électoral approprié à son plan mackyvélique. Qu’il démontre au peuple en quoi les « ACTES » antidémocratiques et contestés font primer la Patrie sur le Parti ?
Dans le même temps leurs alliés, tenaillés par le larbinisme et les logiques de places semblent renoncer à leur idéologie et à leur conviction. Qu’ils disent au peuple des assises où est-ce qu’ils en sont avec leur volonté de rupture et les propositions de réformes consignées dans la charte de gouvernance démocratique des assises nationales ?
Indignons-nous contre le silence d’une certaine société civile !
Le mutisme des défenseurs des droits humains et l’indifférence des intellectuels en particulier de celle des juristes et constitutionnalistes, des sociologues ainsi que des spécialistes de la décentralisation et du développement urbain, sont devenus inquiétants.
Pourquoi refusent-ils de se prononcer sur les forfaitures répétitives ?
Qu’ils disent au peuple en quoi le combat du 23 juin contre l’élection au premier tour avec 25% des suffrages d’un ticket Président/Vice-président de la République est-il plus sensé que cette bataille pour la préservation d’un mode de scrutin qui renforce la démocratie locale et garantit la stabilité sociale et politique du pays ?
Indignons-nous contre les modifications substantielles et non consensuelles du code électoral !
Indignons-nous contre un système électoral rétrograde qui bafoue les règles démocratiques et les principes de la décentralisation ; qui ne renforce pas la démocratie locale ; qui exclut les minorités et ne favorise pas la pluralité ; qui menace la stabilité politique et sociale ; qui est porteur de germes de conflits et de sources de blocage des conseils de ville ; qui abuse les citoyens et viole leurs droits…
L’absence de règles consensuelles et acceptées par tous les acteurs hypothèque la tenue d’élections démocratiques, transparentes et apaisées. Aussi cela engendre-t-il des conflits post électoraux qui ont déstabilisés nombre d’Etats en Afrique et dans le monde.
Indignons-nous contre l’arbitrage du Président de la République !
En tranchant en faveur de son camp, le Chef de l’Etat ci-devant Président du parti APR n’a pu se départir de la logique partisane et a royalement fait fi des propositions de l’Administration connue pour sa compétence, sa neutralité et son sens républicain.
Cette décision fait croire à une frange de la classe politique qu’en instituant un mode de scrutin absurde et inacceptable, le Président de la République ne souhaiterait pas l’organisation des élections locales à date échue malgré son vœu pieux de respecter le calendrier électoral.
Le Peuple sénégalais confus et inquiet de ces incertitudes le tiendra pour responsable d’éventuels soubresauts pré et post électoraux.
Qu’il montre au peuple et à la classe politique qu’il ne fera pas moins que ses prédécesseurs en matière de démocratie !
C’est pourquoi, nous lui suggérons de réunir les conditions appropriées pour la tenue d’élections libres, transparentes et apaisées afin que le Sénégal renoue avec les consensus forts qui ont donné à notre démocratie ses lettres de noblesse.
IPAD, pour sa part, poursuit le combat de principe, républicain de veille et d’alerte, pour la préservation et la consolidation des acquis démocratiques ainsi que la stabilité sociale, la cohésion et la concorde nationale. Car si le pouvoir ne repose pas sur des principes, il devient bancal, fragile et tyrannique. Il est en deçà du pouvoir.
IPAD appelle toutes les forces vives à se joindre à cette initiative citoyenne, non politique et non partisane pour la sauvegarde et la protection de la dignité du peuple sénégalais.
Sénégal, le 09 avril 2014
Nous en prenons acte !
Même si nous aurions voulu vivre sous un régime plus démocratique, nous ne saurions prétendre à plus de légitimité que les Représentants du Peuple. Or une telle légitimité n’est méritée que lorsque les actes sont conformes aux principes et normes démocratiques et s’attachent aux aspirations profondes du Peuple souverain.
Aujourd’hui, tout laisse croire que cette légitimité s’effrite de plus en plus eu égard à la déception et à l’indignation du peuple sénégalais qui ne sait plus à quel député se vouer.
Cette indignation, généralisée, résulte de l’attitude et du comportement de la classe politique, la majorité comme l’opposition, ainsi que de la posture d’une large partie des élites, qui donnent l’impression de saboter les fondamentaux de la République.
Indignons-nous contre l’absence de rupture à l’Assemblée nationale
La procédure d’urgence, devant être l’exception, est érigée en règle, surtout concernant des projets de loi aussi importants que le code général des collectivités locales et le code électoral.
Les députés, en dépit de tous les privilèges inouïs et tout le confort que leur confère leur statut de Représentants du Peuple, ont brillé par leur absence. Seuls 43 % des députés ont pris part à l’examen et à l’adoption du nouveau code électoral. Les prétextes invoqués ne sauraient justifier un taux d’absence aussi élevé : 74 députés ne se sont pas présentés à l’hémicycle.
Indignons-nous contre la majorité mécanique porteuse de germes de destruction de notre démocratie.
Les députés de la majorité ne cessent d’avaliser tous les projets de loi que leur transmet le Gouvernement sans y changer la moindre virgule.
Quand est-ce qu’ils arrêteront d’être des députés du Président pour devenir les véritables Représentants du Peuple tels que décrit dans le sermon historique et encore retentissant de Mame Abdou Aziz SY Dabakh.
Quand est-ce qu’ils renonceront à cette forme d’indifférence à l'égard du peuple !
Indignons-nous contre l’abstention coupable de l’opposition parlementaire.
En excluant d’user des voies de recours que leur confère l’article 74 de la Constitution, les députés de l’opposition refusent de mener le combat contre l’illégalité et l’illégitimité et s’adonnent à des jeux et calculs politiciens.
Dites au Peuple en quoi le respect du calendrier électoral est-il plus primordial que la définition des règles démocratiques, consensuelles et salutaires, au point d’accepter l’inacceptable ?
Indignons-nous contre l’hypocrisie de la classe politique.
Si une bonne partie des non alignés, qui pour entrer dans les grâces du pouvoir a plié armes et bagages, fait le pied de grue aux portes de l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP), une autre partie de l’opposition a baissé les armes en attendant une audience promise avec le Prince.
Le Parti Présidentiel, aveuglé par l’euphorie du pouvoir et préoccupé déjà par la prochaine présidentielle, impose à ses alliés un système électoral approprié à son plan mackyvélique. Qu’il démontre au peuple en quoi les « ACTES » antidémocratiques et contestés font primer la Patrie sur le Parti ?
Dans le même temps leurs alliés, tenaillés par le larbinisme et les logiques de places semblent renoncer à leur idéologie et à leur conviction. Qu’ils disent au peuple des assises où est-ce qu’ils en sont avec leur volonté de rupture et les propositions de réformes consignées dans la charte de gouvernance démocratique des assises nationales ?
Indignons-nous contre le silence d’une certaine société civile !
Le mutisme des défenseurs des droits humains et l’indifférence des intellectuels en particulier de celle des juristes et constitutionnalistes, des sociologues ainsi que des spécialistes de la décentralisation et du développement urbain, sont devenus inquiétants.
Pourquoi refusent-ils de se prononcer sur les forfaitures répétitives ?
Qu’ils disent au peuple en quoi le combat du 23 juin contre l’élection au premier tour avec 25% des suffrages d’un ticket Président/Vice-président de la République est-il plus sensé que cette bataille pour la préservation d’un mode de scrutin qui renforce la démocratie locale et garantit la stabilité sociale et politique du pays ?
Indignons-nous contre les modifications substantielles et non consensuelles du code électoral !
Indignons-nous contre un système électoral rétrograde qui bafoue les règles démocratiques et les principes de la décentralisation ; qui ne renforce pas la démocratie locale ; qui exclut les minorités et ne favorise pas la pluralité ; qui menace la stabilité politique et sociale ; qui est porteur de germes de conflits et de sources de blocage des conseils de ville ; qui abuse les citoyens et viole leurs droits…
L’absence de règles consensuelles et acceptées par tous les acteurs hypothèque la tenue d’élections démocratiques, transparentes et apaisées. Aussi cela engendre-t-il des conflits post électoraux qui ont déstabilisés nombre d’Etats en Afrique et dans le monde.
Indignons-nous contre l’arbitrage du Président de la République !
En tranchant en faveur de son camp, le Chef de l’Etat ci-devant Président du parti APR n’a pu se départir de la logique partisane et a royalement fait fi des propositions de l’Administration connue pour sa compétence, sa neutralité et son sens républicain.
Cette décision fait croire à une frange de la classe politique qu’en instituant un mode de scrutin absurde et inacceptable, le Président de la République ne souhaiterait pas l’organisation des élections locales à date échue malgré son vœu pieux de respecter le calendrier électoral.
Le Peuple sénégalais confus et inquiet de ces incertitudes le tiendra pour responsable d’éventuels soubresauts pré et post électoraux.
Qu’il montre au peuple et à la classe politique qu’il ne fera pas moins que ses prédécesseurs en matière de démocratie !
C’est pourquoi, nous lui suggérons de réunir les conditions appropriées pour la tenue d’élections libres, transparentes et apaisées afin que le Sénégal renoue avec les consensus forts qui ont donné à notre démocratie ses lettres de noblesse.
IPAD, pour sa part, poursuit le combat de principe, républicain de veille et d’alerte, pour la préservation et la consolidation des acquis démocratiques ainsi que la stabilité sociale, la cohésion et la concorde nationale. Car si le pouvoir ne repose pas sur des principes, il devient bancal, fragile et tyrannique. Il est en deçà du pouvoir.
IPAD appelle toutes les forces vives à se joindre à cette initiative citoyenne, non politique et non partisane pour la sauvegarde et la protection de la dignité du peuple sénégalais.
Sénégal, le 09 avril 2014
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