A cela s’ajoutent les impératifs liés à l’organisation de la deuxième session du Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) qui pointe à l’horizon et dont la date fixée au 0 4 octobre, va coïncider avec celle de la rentrée officielle fixée pour les élèves de l’Elémentaire et du Moyen secondaire. Et contrairement aux autres années, cette session concernera plus de 60% des élèves des classes de troisième recalés au mois de juillet dernier.
Mais au rythme où vont les choses, à moins du report de la date prévue pour la rentrée des classes, il sera très difficile d’envisager l’évacuation des sinistrés, d’assainir et de désinfecter les écoles et d’organiser en même temps la deuxième session du BFEM dans un intervalle de quatre semaines. Dans les autres années il y avait certes le phénomène des inondations mais les pluies étaient toutefois de loin moins abondantes. Ainsi la récupération des écoles occupées et leur assainissement ne nécessitaient beaucoup de temps. La campagne de la propreté et de l’hygiène des établissements scolaires organisée à la rentrée durait au maximum une semaine.
C’est pourquoi d’ailleurs quelques secteurs, comme la direction de l’Enseignement élémentaire (Dee) se surprennent désagréablement à constater les fâcheuses contraintes de cette année qui risquent de retarder le démarrage de l’année scolaire. Et s’il y a report, la conséquence sera, à n’en pas douter, l’aggravation des lacunes accusées par des élèves admis en classes de Première et de Terminale déjà victimes des perturbations scolaires de l’année écoulée à cause de la longue grève du CUSEMS et du SAEMS-CUSEMS. Dans une moindre mesure, seront également touchés quelques élèves admis en classes de 5éme, 4éme et 3éme du Cycle moyen dont les enseignants avaient suivi le mouvement de grève de cinq mois durant l’année scolaire écoulée.
Or vu le niveau de qualification des chargés de cours de ce cycle, pour la plupart des volontaires de l’éducation (Des recalés de l’Université sans aucune qualification pédagogique), donc capitalisant très peu d’expérience, il sera difficile d’adopter des raccourcis pédagogiques leur permettant de combler toutes les nombreuses lacunes enregistrées surtout par les élèves en classes d’examens.
Dès lors il n’est étonnant de constater qu’au niveau de certaines chancelleries Nord Africaines, et Européennes, les cellules de coopération commencent à exprimer parfois quelques réticences à accorder des bourses aux bacheliers et à quelques diplômés du système éducatif Sénégalais. Elles se fondent sur les nombreuses perturbations qui émaillent notre système éducatif. Témoins privilégiés de ces événements, elles répercutent l’information dans leurs pays qui en tiennent compte dans leurs décisions d’accorder ou non des bourses à nos diplômés de l’enseignement supérieur, notamment les bacheliers.
Révision systématique du calendrier scolaire
Le Sénégal, pays qui excelle plus que nulle part ailleurs dans l’organisation d’évènements religieux ( ex-4 Korités en une année), semble confronté à d’énormes difficultés liées à l’organisation de son calendrier scolaire dont la programmation n’a jamais tenu compte des crises et des catastrophes naturelles qui sont devenues quasi récurrentes. C’est le cas notamment des inondations et les nombreuses grèves des élèves et des enseignants ainsi que d’autres occasions fantaisistes propres à freiner le fonctionnement réel de l’école et les institutions de l’Etat. Conséquence, sur les neuf mois que comptent une année scolaire la moitié est quasiment constituée de jours sans classes.
Ainsi les programmes scolaires ne sont jamais bouclés à temps par les élèves en classes d’examen ou pas. Or les sujets proposés aux examens ne tiennent jamais compte d’une telle réalité. C’est pourquoi de nombreux spécialistes de ces questions ne cessent d’appeler à la révision systématique du calendrier scolaire et d’anticiper sur tous ces évènements qui compromettent le fonctionnement de l’école afin de permettre de redorer le système. Ainsi certains Sénégalais sont-ils favorables à l’ouverture des classes au début du mois de septembre, comme c’est le cas dans la plupart des pays de la sous région et en Europe mais également de faire adopter une loi qui impose à tous le respect de l’obligation «zéro perturbation », du mois de septembre au mois de juillet, soit de l’ouverture des classes à la fin des examens, de chaque année.
Ces mêmes spécialistes pensent que les mois de vacances peuvent suffire aisément pour l’organisation des négociations syndicales et des signatures d’accords entre le gouvernement et les syndicats.
Source: RFI