Institut Diambars: Ali, un talibé bientôt bachelier

Ali Souleymane Ly ! Ce nom ne dit pas grand-chose dans l’univers du football. Parlons de Ali de Diambars, et le souvenir frappe dans l’esprit de beaucoup, sous les traits d’un virtuose du ballon rond. Le jeune talibé d’alors a été recruté par l’Institut Diambars, à la surprise générale.



Saer Seck cache mal sa joie quand on lui pose des questions sur celui qu’il appelle sa «botte secrète». «Je crois que c’est Séga Sakho qui m’a parlé de lui. Le jour des tests, alors que nous avions fini de faire nos choix, il vient vers moi et me dit, je veux y participer», rappelle le président de Diambars. Et d’ajouter : «c’est comme ça que je lui ai donné une balle. Pieds nus, il en a fait tout ce qu’il voulait, étonnant tous mes entraîneurs qui se demandaient d’où est-ce qu’il sortait ? J’ai répondu, c’est ma botte secrète».

«Ali est une de nos fiertés. Rien que pour Ali, ça (le centre Diambars, Ndlr) méritait d’être tenté. Ali est un garçon extraordinaire. Honnêtement !», s’enthousiasme président Seck.

Seulement le rêve de Ali de devenir professionnel va s’envoler. Le foot, il n’était pas fait pour. A Diambars, on ne forme pas que des champions de football, mais aussi ceux de la vie. «Après un début tonitruant, Ali a eu du mal à prendre ses marques au football, révèle Saer Seck. Très honnêtement et de manière très sincère, nous lui avons fait savoir qu’il ne pourrait pas franchir le pallier pour réussir dans le football. Alors, l’investissement prioritaire devrait être sur les études. Il nous a suivi même s’il gardait sa passion pour le ballon».

«Aujourd’hui, confie Saer, le jeune Ali a réussi au Brevet au premier tour, pour un garçon arrivé à Diambars non alphabétisé en français. Depuis l’année dernière, avec l’aide et les moyens de Diambars, nous avons décidé de l’inscrire dans un lycée pour faire un BAC professionnel à Arras dans le Nord de la France. Et en trois trimestres, Ali a été le 1er de la classe. C’est une fierté pour nous. Il passe en classe de première. Si Dieu l’assiste et lui prête longue vie, il va tenter le BAC pro et après, il va peut-être tenter un ingéniorat ou une autre orientation qui puisse lui donner une satisfaction dans la vie».
Abdoulaye THIAM

Abdoulaye THIAM

Vendredi 14 Septembre 2012 10:58


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