Pour l'EIIL, s’emparer de Tal Afar, c'est renforcer la jonction avec ses forces déjà présentes en Syrie et cela correspond à sa stratégie de mise en place d'un califat dans lequel les frontières actuelles seraient abolies.
Les insurgés ont en revanche perdu le contrôle du second poste-frontière avec la Syrie. Mais plus au sud, ils menacent désormais la Jordanie dont ils cherchent aussi à s'emparer d'un poste-frontière : l'armée jordanienne y a d’ailleurs renforcé sa présence.
La menace a beau être « existentielle pour l'Irak », selon les mots de John Kerry, en visite à Bagdad, la solution n'est pas seulement militaire, elle est également politique. Le soutien américain sera intensif et soutenu si un compromis est trouvé avec les sunnites dont la marginalisation est une des causes de la crise actuelle.
Séparatisme kurde
Autre défi qui se présente au gouvernement irakien : la poussée indépendantiste au Kurdistan. En effet, le président du gouvernement kurde autonome, Massoud Barzani, estime que l'heure est arrivée pour son peuple. « Après les récents événements, dit-il, en référence au chaos actuel, les Kurdes doivent saisir cette opportunité ». Il pointe aussi la responsabilité d’al-Maliki dans l’échec des négociations avec les Kurdes sur les zones contestées.
En premier lieu, Kirkouk dans le Nord. Profitant de la débâcle de l’armée irakienne dans la zone, les soldats kurdes, les peshmergas, en ont pris le contrôle consacrant un vieux rêve kurde. Quant à la manière dont les Kurdes comptent faire reconnaître au niveau régional et international ce nouvel Etat de fait, la tâche sera certainement ardue. John Kerry est d'ailleurs en déplacement ce mardi dans la région autonome afin de pousser les Kurdes à participer plutôt à la formation d'un gouvernement iralien fort.
Source : Rfi.fr