Hissein Habré avait peur de subir le sort de Samuel Do. Le président de la République du Libéria de 1980 à septembre 1990 avait été capturé et découpé en petits morceaux par les forces ennemis de Prince Johnson et la vidéo diffusée quasiment sur toutes les chaines de l’époque. Des images à la fois choquantes et terrifiantes pour beaucoup de dirigeants africains de l’époque. Celui du Tchad qui était confronté à cette période précise à une pugnace rébellion menée par son ancien chef d’Etat major des armées, Idriss Deby Itno en était traumatisé.
«Quand Hissein partait, Déby était encore à Abéché. Il a anticipé parce qu’il savait ce qui allait se passer. Habré (était convaincu) croyait que les français pouvaient l’arrêter et le livrer à Déby. Il avait aussi peur du syndrome Samuel Do», a témoigné un ancien proche collaborateur de président Tchadien d’alors. Notre interlocuteur de se livrer à des confidences assez cocasses. «Un jour, il m’a demandé : «est ce que tu as vu la vidéo sur Samuel DO ?» je lui ai dit «oui». Il ajoute : «ils (les français qui avaient diffusé la vidéo, NDLR) ne sont pas sérieux». Il avait la mort de Samuel Do dans tête et avait peur de subir le même sort. Ça l’avait traumatisé je pense».
Quelques mois plus tard, il y avait la grande bataille de novembre après celle de mars. Lors de ces combats, a expliqué l’ancien dignitaire, les forces régulières avaient enregistré beaucoup de pertes en soldats et matériels de guerre. «C’est là qu’on a failli le prendre à Tiné dans la région d’Iriba», a-t-il précisé. Un autre interlocuteur de révéler que «les français et américains ne lui donnaient plus d’information. De plus, la voiture de transmission était tombée entre les mains de forces dirigées par Déby».
N’ayant plus aucune information, il sentait la fin se rapprocher à grand pas. Selon nos sources, c’est en ce moment qu’il a commencé à mobiliser les ressources nécessaires et à préparer sa fuite.
Dans la nuit du 5 décembre, ses voisins et proches comme cet ancien ministre que nous avons rencontré, se sont inquiétés du bruit et des multiples mouvements dans la maison de Hissein Habré. Ils l’ont, selon eux, interpellé mais il leur a simplement rétorqué. «Moi aussi je l’ai constaté comme vous». «Finalement des membres du gouvernement qui m’ont informé de la fuite de Habré avant de me demander de venir afin qu’on discute de la suite», a-t-il ajouté.
Notre source qui a occupé de hautes responsabilités dans l’Etat a renseigné que «dans cette même matinée, quelques membres du gouvernement ont fait la traversée du fleuve. On a retrouvé Hissein à Kousseri (10km de N’Djamena) dans le salon du préfet».
Un autre interlocuteur interrogé sur ce départ en exil de confier : «quand Habré est parti, il y avait beaucoup de mouvements à N’Djamena. Les gens se sauvaient avec même des véhicules militaires. Il y avait la pagaille déjà dans la capitale».
Par la suite, de Dakar, «Hissein avait envoyé un projet de communiqué à Marwa (nord Cameroun où était certains de ses proches) pour que cela soit publié pour relancer la lutte armée. Mais nous avons refusé. Il m’a appelé me disant que je n’ai pas compris le sens de son communiqué. «compris ou pas compris, je n’accepte plus qu’il y ait un front opposant les Tchadiens entre eux», lui avait-il fait savoir.
Pour rappel, Hissein Habré a été arrêté le 30 juin 2013 à Dakar, inculpé le 2 juillet suivant de crimes de guerre, crimes contre l'humanité, et de tortures, par les Chambres africaines extraordinaires. Sa famille et ses avocats dénoncent l'illégalité de ces juridictions...
«Quand Hissein partait, Déby était encore à Abéché. Il a anticipé parce qu’il savait ce qui allait se passer. Habré (était convaincu) croyait que les français pouvaient l’arrêter et le livrer à Déby. Il avait aussi peur du syndrome Samuel Do», a témoigné un ancien proche collaborateur de président Tchadien d’alors. Notre interlocuteur de se livrer à des confidences assez cocasses. «Un jour, il m’a demandé : «est ce que tu as vu la vidéo sur Samuel DO ?» je lui ai dit «oui». Il ajoute : «ils (les français qui avaient diffusé la vidéo, NDLR) ne sont pas sérieux». Il avait la mort de Samuel Do dans tête et avait peur de subir le même sort. Ça l’avait traumatisé je pense».
Quelques mois plus tard, il y avait la grande bataille de novembre après celle de mars. Lors de ces combats, a expliqué l’ancien dignitaire, les forces régulières avaient enregistré beaucoup de pertes en soldats et matériels de guerre. «C’est là qu’on a failli le prendre à Tiné dans la région d’Iriba», a-t-il précisé. Un autre interlocuteur de révéler que «les français et américains ne lui donnaient plus d’information. De plus, la voiture de transmission était tombée entre les mains de forces dirigées par Déby».
N’ayant plus aucune information, il sentait la fin se rapprocher à grand pas. Selon nos sources, c’est en ce moment qu’il a commencé à mobiliser les ressources nécessaires et à préparer sa fuite.
Dans la nuit du 5 décembre, ses voisins et proches comme cet ancien ministre que nous avons rencontré, se sont inquiétés du bruit et des multiples mouvements dans la maison de Hissein Habré. Ils l’ont, selon eux, interpellé mais il leur a simplement rétorqué. «Moi aussi je l’ai constaté comme vous». «Finalement des membres du gouvernement qui m’ont informé de la fuite de Habré avant de me demander de venir afin qu’on discute de la suite», a-t-il ajouté.
Notre source qui a occupé de hautes responsabilités dans l’Etat a renseigné que «dans cette même matinée, quelques membres du gouvernement ont fait la traversée du fleuve. On a retrouvé Hissein à Kousseri (10km de N’Djamena) dans le salon du préfet».
Un autre interlocuteur interrogé sur ce départ en exil de confier : «quand Habré est parti, il y avait beaucoup de mouvements à N’Djamena. Les gens se sauvaient avec même des véhicules militaires. Il y avait la pagaille déjà dans la capitale».
Par la suite, de Dakar, «Hissein avait envoyé un projet de communiqué à Marwa (nord Cameroun où était certains de ses proches) pour que cela soit publié pour relancer la lutte armée. Mais nous avons refusé. Il m’a appelé me disant que je n’ai pas compris le sens de son communiqué. «compris ou pas compris, je n’accepte plus qu’il y ait un front opposant les Tchadiens entre eux», lui avait-il fait savoir.
Pour rappel, Hissein Habré a été arrêté le 30 juin 2013 à Dakar, inculpé le 2 juillet suivant de crimes de guerre, crimes contre l'humanité, et de tortures, par les Chambres africaines extraordinaires. Sa famille et ses avocats dénoncent l'illégalité de ces juridictions...