L'issue de la réunion du cabinet de sécurité israélien, ce mardi matin, était particulièrement attendue : une semaine après le début des opérations sur la bande de Gaza, qui ont fait plus de 180 morts côté palestinien, la réunion visait à étudier une proposition de cessez-le-feu formulée par les autorités égyptiennes.
La décision du cabinet d'accepter la proposition égyptienne n'est pas tout à fait une surprise : l’entourage du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait déjà fait savoir que cette proposition semblait acceptable. « L’accord nous ramène à la situation d’avant le début de l’opération, mais avec un Hamas considérablement affaibli », analysait-on ainsi chez les proches du Premier ministre.
Accord en trois points
L’accord porte sur trois points : l’arrêt des hostilités de part et d’autre, l’ouverture des points de passage entre Gaza et Israël, et des facilités pour le transfert des personnes et des marchandises. Dans les 48 heures, selon les termes de la proposition, les parties devraient se retrouver au Caire pour des négociations indirectes - Israël, en effet, ne négocie pas avec le Hamas, mais seulement avec des médiateurs.
L’aile droite du gouvernement menace de mettre en péril la coalition gouvernementale. Plusieurs ministres affirment que Benyamin Netanyahu a tout simplement capitulé : « Si on arrête l’opération militaire à ce stade, il faudra tout recommencer dans quelques mois », témoigne l'un d'eux.
Raids israéliens sur Gaza, roquettes du Hamas sur Eilat
Le cessez-le-feu est censé entrer en vigueur immédiatement. S'il est observé, il marquerait le premier répit depuis une semaine. Avant l'annonce de la trêve, l’armée israélienne avait encore multiplié les attaques : 25 raids aériens en tout ont été signalés sur la bande de Gaza dans la nuit de lundi à mardi, puis mardi matin. Ils ont causé la mort de deux personnes dans le sud de la bande de Gaza, une femme et un vieillard, ont affirmé les services de secours palestiniens.
Plusieurs roquettes palestiniennes sont également tombées dans le sud d’Israël : deux roquettes se sont abattues, pour la première fois depuis le début des hostilités, sur la ville portuaire d’Eilat, faisant quatre blessés.
Refus de la proposition égyptienne par le Hamas
Le cabinet israélien a finalement choisi d'entériner la proposition égyptienne sans tenir compte du fait qu’elle est, en l'état, rejetée par le Hamas. L’aile militaire du mouvement - les Brigades Ezzedine al-Qassam - a en effet signifié mardi sur son site Internet qu’il s’agissait d’une « initiative de soumission », et qu’elle poursuivrait les combats.
Comment comprendre cette position du mouvement palestinien ? Ce n’est pas le principe même de la trêve que le Hamas rejette, mais le fait qu’elle ne réponde à aucune de ses conditions. La proposition égyptienne prévoit en effet des négociations entre Palestiniens et Israéliens, mais après la fin des hostilités. Or, le Hamas réclame des concessions avant même qu’il puisse y avoir un cessez-le-feu. « En temps de guerre, on ne cesse pas le feu avant d’avoir négocié », a ainsi déclaré un porte-parole du mouvement à l’Agence France-Presse.
Retrouver une assise politique chez les Palestiniens
Outre l’arrêt des bombardements, le Hamas pose trois conditions à l’arrêt des hostilités : d’abord la fin du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza depuis 2006, c’est-à-dire depuis que le Hamas contrôle le territoire palestinien ; ensuite, l’ouverture du terminal de Rafah avec l’Egypte ; enfin, la libération des prisonniers relâchés en échange du soldat Gilad Shalit en 2011, qui ont été ensuite de nouveau arrêtés par Israël.
Si le Hamas tient absolument à ces trois points, c’est qu’il veut pouvoir sortir de ce nouveau conflit avec Israël en ayant obtenu des avancées réelles pour la population palestinienne. Cela lui permettrait de retrouver l’assise politique qu’il avait perdue sur la bande de Gaza, mais également de marquer des points face au Fatah de Mahmoud Abbas, le Premier ministre de l’Autorité palestinienne. Celui-ci, en revanche, maintient son appel à un cessez-le-feu immédiat.
Barack Obama et Mahmoud Abbas optimistes
Le président américain Barack Obama avait dit espérer que la proposition égyptienne permette de rétablir le calme. La réaction avait été positive également du côté de la Ligue arabe et du président palestinien, Mahmoud Abbas, qui appellent toutes les parties à respecter un cessez-le-feu.
Source : Rfi.fr
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