La page du compte YouTube de l'armée israélienne (DR)
L’image est instable, en noir et blanc et il n’y a pas de son. Vendredi après-midi, cette vidéo avait pourtant été vue plus de 200.000 fois sur la Toile. D’une durée d’un peu moins de trois minutes, elle présente plusieurs hommes transférant d’un véhicule à un autre ce qui semble être des roquettes. Soudain, l’image se brouille, on distingue une explosion. L’armée israélienne vient de frapper. C’est elle qui a mis en ligne la vidéo sur son propre compte YouTube, créé le 29 décembre, et elle assure que les hommes filmés - et sans doute tués - sont des activistes du Hamas.
21 autres vidéos sont disponibles, certaines d’entre elles filmées par des drones (avions sans pilote), d’autres proviennent directement des caméras embarquées sur les missiles de l’armée. Il est ainsi possible de suivre le déroulement de l’offensive militaire israélienne - ou plutôt ce que les militaires acceptent d’en montrer, les journalistes internationaux étant toujours interdits d’accès à la bande de Gaza.
En juillet, l’Etat hébreu avait déjà investi YouTube, en publiant une vidéo dans laquelle un porte-parole évoquait le cas Samir Kantar, condamné en 1979 pour le meurtre de trois civils israéliens, y compris un père et sa fille de quatre ans. Mais désormais, Israël passe à la vitesse supérieure et entend bien gagner la bataille de la communication… en passant par le net.
Le consulat israélien de New York «micro-bloggue»
Et début 2009, outre YouTube, il faut être présent sur Twitter, ce petit logiciel de «micro-blogging» qui permet de donner en temps réel des informations en 140 signes. Et cette fois, c’est le consulat israélien de New York qui s’y est collé, organisant même des conférences virtuelles avec les internautes.
Pour autant, les habitants de la bande de Gaza et les opposants à l’action de l’Etat hébreu ne sont pas en reste dans cette bataille. En octobre, un site nommé AqsaTube avait été lancé et proposait lui aussi des vidéos - témoignages de kamikazes, hommes qui tirent des roquettes - avant d’être mis hors-ligne. On le soupçonnait d’être l’œuvre du Hamas, ce que le groupe islamiste a démenti.
Ce vendredi, le site des «Observateurs» de France24 révèle que le site Ynetnews, version anglaise du quotidien israélien Yedioth Ahronoth, a été «hacké» pendant quelques heures. A la place de la page d’accueil, une photo «où on pouvait notamment lire “la seule solution pour que les Palestiniens, les Juifs, les musulmans comme les chrétiens, vivent en paix, est la fin du sionisme”». Une information d’abord signalée… sur Twitter.
Empêchés de se déplacer, les Gazaouis s’emparent du réseau
Dans la bande de Gaza proprement dite, l’accès à Internet est difficile depuis le début de l’offensive israélienne samedi dernier. Le photographe de l’agence de presse Ramattan Sameh Akram Habeeb parvient malgré tout à écrire de temps à autre quelques mots sur son blog, Gaza Today. Tout comme l'humanitaire d'Oxfam Mohammed Ali (en français sur Rue89).
Sur Electronic Intifada aussi, on peut lire certains témoignages depuis l’intérieur du territoire palestinien, comme celui de ce professeur à l’Université islamique de Gaza.
Sur le même site, la reproduction d’un article du magazine américain Time permet d’y voir plus clair sur la e-Palestine, notamment gazaouie. Selon l’auteur, le développement du cyber-militantisme palestinien est la conséquence de la fermeture de la bande de Gaza. Empêchés de se déplacer, les habitants, et surtout les plus jeunes, s’emparent du réseau, font part de leurs frustrations et oublient parfois la politique. C’est ainsi le cas sur Pal-youth.org, un portail qui met en relation les Palestiniens du monde entier pour échanger, militer mais aussi flirter.
Les sites en «.ps» n'en restent pas moins pour l’instant assez artisanaux… Mais informent-ils moins que les vidéos de l’armée israélienne? Rien n'est moins sûr. Et il est probable que la prédiction d’un internaute du Figaro se réalise: «Une fois de plus Israël va gagner sur le champ de bataille et perdre la guerre des images et de l’opinion publique !»
Source: liberation.fr
21 autres vidéos sont disponibles, certaines d’entre elles filmées par des drones (avions sans pilote), d’autres proviennent directement des caméras embarquées sur les missiles de l’armée. Il est ainsi possible de suivre le déroulement de l’offensive militaire israélienne - ou plutôt ce que les militaires acceptent d’en montrer, les journalistes internationaux étant toujours interdits d’accès à la bande de Gaza.
En juillet, l’Etat hébreu avait déjà investi YouTube, en publiant une vidéo dans laquelle un porte-parole évoquait le cas Samir Kantar, condamné en 1979 pour le meurtre de trois civils israéliens, y compris un père et sa fille de quatre ans. Mais désormais, Israël passe à la vitesse supérieure et entend bien gagner la bataille de la communication… en passant par le net.
Le consulat israélien de New York «micro-bloggue»
Et début 2009, outre YouTube, il faut être présent sur Twitter, ce petit logiciel de «micro-blogging» qui permet de donner en temps réel des informations en 140 signes. Et cette fois, c’est le consulat israélien de New York qui s’y est collé, organisant même des conférences virtuelles avec les internautes.
Pour autant, les habitants de la bande de Gaza et les opposants à l’action de l’Etat hébreu ne sont pas en reste dans cette bataille. En octobre, un site nommé AqsaTube avait été lancé et proposait lui aussi des vidéos - témoignages de kamikazes, hommes qui tirent des roquettes - avant d’être mis hors-ligne. On le soupçonnait d’être l’œuvre du Hamas, ce que le groupe islamiste a démenti.
Ce vendredi, le site des «Observateurs» de France24 révèle que le site Ynetnews, version anglaise du quotidien israélien Yedioth Ahronoth, a été «hacké» pendant quelques heures. A la place de la page d’accueil, une photo «où on pouvait notamment lire “la seule solution pour que les Palestiniens, les Juifs, les musulmans comme les chrétiens, vivent en paix, est la fin du sionisme”». Une information d’abord signalée… sur Twitter.
Empêchés de se déplacer, les Gazaouis s’emparent du réseau
Dans la bande de Gaza proprement dite, l’accès à Internet est difficile depuis le début de l’offensive israélienne samedi dernier. Le photographe de l’agence de presse Ramattan Sameh Akram Habeeb parvient malgré tout à écrire de temps à autre quelques mots sur son blog, Gaza Today. Tout comme l'humanitaire d'Oxfam Mohammed Ali (en français sur Rue89).
Sur Electronic Intifada aussi, on peut lire certains témoignages depuis l’intérieur du territoire palestinien, comme celui de ce professeur à l’Université islamique de Gaza.
Sur le même site, la reproduction d’un article du magazine américain Time permet d’y voir plus clair sur la e-Palestine, notamment gazaouie. Selon l’auteur, le développement du cyber-militantisme palestinien est la conséquence de la fermeture de la bande de Gaza. Empêchés de se déplacer, les habitants, et surtout les plus jeunes, s’emparent du réseau, font part de leurs frustrations et oublient parfois la politique. C’est ainsi le cas sur Pal-youth.org, un portail qui met en relation les Palestiniens du monde entier pour échanger, militer mais aussi flirter.
Les sites en «.ps» n'en restent pas moins pour l’instant assez artisanaux… Mais informent-ils moins que les vidéos de l’armée israélienne? Rien n'est moins sûr. Et il est probable que la prédiction d’un internaute du Figaro se réalise: «Une fois de plus Israël va gagner sur le champ de bataille et perdre la guerre des images et de l’opinion publique !»
Source: liberation.fr