RFI : Jean-Christophe Rufin, bonjour.
J-C Rufin : Bonjour.
RFI : Votre départ de Dakar a alimenté beaucoup de spéculation ces derniers mois. Est-ce que cette fois-ci, c’est officiel, vous partez ?
J-C Rufin : Oui, je pars et je pars à l’heure. J’ai été nommé à ce poste le 20 juin 2007 et nous sommes le 10 juin 2010, c'est-à-dire qu’au bout de trois ans, ce qui est la durée normale pour un ambassadeur, je vais quitter ce poste.
RFI : Donc ce n’est pas un départ anticipé ?
J-C Rufin : Pas du tout. Ce n’est pas du tout un départ anticipé. Il a peut-être été anticipé par certaines personnes, j’ai d’ailleurs souvent moi-même dit que je ne savais pas combien de temps je resterais, mais si on regarde un passé récent, je suis en fait recordman de durée dans ce pays puisque mon prédécesseur immédiat est resté deux ans et demi et celui d’avant 18 mois.
J’avais déjà signifié que, au bout de ces trois années, je ne demanderais pas ce qu’on appelle une quatrième année -qui est toujours une exception- je ne l’ai pas demandée, je ne l’ai pas sollicitée.
Maintenant, après, sur les questions qui concernent ma succession (c'est-à-dire la nature de mon successeur), je n’ai pas à m’exprimer… Mais c’est peut-être là, effectivement, que certaines interventions ont eu lieu.
RFI : Vous avez eu des relations parfois tendues avec le clan Wade ces dernières années. Est-ce que vous avez le sentiment, comme le disent certains, que la famille Wade a obtenu votre tête avec ce départ ?
J-C Ruffin : Non, elle n’a pas obtenu ma tête, mais c’est vrai que la tendance dans ce pays, en tout cas en ce moment et avec ce régime, est sans doute de s’en prendre aux ambassadeurs quand les choses ne vont pas. On l’a vu encore récemment avec l’ambassadeur des Etats-Unis.
Nous avons eu des périodes de tension extrême au moment des assises nationales. Je sais qu’à plusieurs reprises, en effet, des démarches ont été faites pour « demander ma tête », comme on dit, mais j’ai toujours eu le soutien du président Nicolas Sarkozy et finalement, le fait même que je sois resté la durée intégrale de mon mandat montre que ces démarches n’ont pas abouti.
RFI : Quelles ont été vos relations avec le président Abdoulaye Wade, avec son fils Karim ?
J-C Rufin : Les relations avec le président ont toujours été très fortes…Moi je n’hésite pas à le dire, j’ai une admiration pour l’homme politique qu’est Abdoulaye Wade, qui incontestablement sait être en phase avec les écoutes de son pays. C’est un homme qui, je crois au terme de ses deux mandats, va laisser un bilan important, aura changé la face de ce pays, aura changé notamment la capitale, aura changé beaucoup de chose... Donc, c’est une relation d’admiration. Mais aussi de discussion et nous avons souvent eu des échanges nourris, vifs. Toujours dans le respect. C’est un homme que je respecte. C’est un homme auquel, ne serait-ce que par son âge, on doit déférence. Mais, c’est un homme avec lequel il y a un contact intellectuel stimulant.
RFI : Et avec Karim, son fils ?
J-C Rufin : Je préfère ne pas m’exprimer.
RFI : Quel est le calendrier de votre départ, maintenant ?
J-C Rufin : Les choses m’ont été signifiées… Disons, l’identité de mon successeur, Nicolas Normand.
Il était déjà pressenti, puisque depuis le 6 avril 2010, depuis la visite qu’avait rendue Karim Wade à l’Elysée, il avait été question –en tout cas dans les comptes-rendus de la presse à l’époque-, du nom de Nicolas Normand... déjà... dès la sortie de cet entretien. Donc je savais qu’il était pressenti.
Je vais lui laisser la place le plus rapidement possible. Je pense que c’est quelqu’un qui n’a pas d’affectation à l’heure actuelle, qui peut donc être disponible très rapidement, et je pense qu’il est mieux qu’il prenne directement les rênes de cette ambassade, notamment à l’occasion du 14 juillet. Donc j’ai demandé –et décidé- de mettre fin à mes fonctions le 30 juin prochain. Je quitterai le Sénégal le 30 juin.
J-C Rufin : Bonjour.
RFI : Votre départ de Dakar a alimenté beaucoup de spéculation ces derniers mois. Est-ce que cette fois-ci, c’est officiel, vous partez ?
J-C Rufin : Oui, je pars et je pars à l’heure. J’ai été nommé à ce poste le 20 juin 2007 et nous sommes le 10 juin 2010, c'est-à-dire qu’au bout de trois ans, ce qui est la durée normale pour un ambassadeur, je vais quitter ce poste.
RFI : Donc ce n’est pas un départ anticipé ?
J-C Rufin : Pas du tout. Ce n’est pas du tout un départ anticipé. Il a peut-être été anticipé par certaines personnes, j’ai d’ailleurs souvent moi-même dit que je ne savais pas combien de temps je resterais, mais si on regarde un passé récent, je suis en fait recordman de durée dans ce pays puisque mon prédécesseur immédiat est resté deux ans et demi et celui d’avant 18 mois.
J’avais déjà signifié que, au bout de ces trois années, je ne demanderais pas ce qu’on appelle une quatrième année -qui est toujours une exception- je ne l’ai pas demandée, je ne l’ai pas sollicitée.
Maintenant, après, sur les questions qui concernent ma succession (c'est-à-dire la nature de mon successeur), je n’ai pas à m’exprimer… Mais c’est peut-être là, effectivement, que certaines interventions ont eu lieu.
RFI : Vous avez eu des relations parfois tendues avec le clan Wade ces dernières années. Est-ce que vous avez le sentiment, comme le disent certains, que la famille Wade a obtenu votre tête avec ce départ ?
J-C Ruffin : Non, elle n’a pas obtenu ma tête, mais c’est vrai que la tendance dans ce pays, en tout cas en ce moment et avec ce régime, est sans doute de s’en prendre aux ambassadeurs quand les choses ne vont pas. On l’a vu encore récemment avec l’ambassadeur des Etats-Unis.
Nous avons eu des périodes de tension extrême au moment des assises nationales. Je sais qu’à plusieurs reprises, en effet, des démarches ont été faites pour « demander ma tête », comme on dit, mais j’ai toujours eu le soutien du président Nicolas Sarkozy et finalement, le fait même que je sois resté la durée intégrale de mon mandat montre que ces démarches n’ont pas abouti.
RFI : Quelles ont été vos relations avec le président Abdoulaye Wade, avec son fils Karim ?
J-C Rufin : Les relations avec le président ont toujours été très fortes…Moi je n’hésite pas à le dire, j’ai une admiration pour l’homme politique qu’est Abdoulaye Wade, qui incontestablement sait être en phase avec les écoutes de son pays. C’est un homme qui, je crois au terme de ses deux mandats, va laisser un bilan important, aura changé la face de ce pays, aura changé notamment la capitale, aura changé beaucoup de chose... Donc, c’est une relation d’admiration. Mais aussi de discussion et nous avons souvent eu des échanges nourris, vifs. Toujours dans le respect. C’est un homme que je respecte. C’est un homme auquel, ne serait-ce que par son âge, on doit déférence. Mais, c’est un homme avec lequel il y a un contact intellectuel stimulant.
RFI : Et avec Karim, son fils ?
J-C Rufin : Je préfère ne pas m’exprimer.
RFI : Quel est le calendrier de votre départ, maintenant ?
J-C Rufin : Les choses m’ont été signifiées… Disons, l’identité de mon successeur, Nicolas Normand.
Il était déjà pressenti, puisque depuis le 6 avril 2010, depuis la visite qu’avait rendue Karim Wade à l’Elysée, il avait été question –en tout cas dans les comptes-rendus de la presse à l’époque-, du nom de Nicolas Normand... déjà... dès la sortie de cet entretien. Donc je savais qu’il était pressenti.
Je vais lui laisser la place le plus rapidement possible. Je pense que c’est quelqu’un qui n’a pas d’affectation à l’heure actuelle, qui peut donc être disponible très rapidement, et je pense qu’il est mieux qu’il prenne directement les rênes de cette ambassade, notamment à l’occasion du 14 juillet. Donc j’ai demandé –et décidé- de mettre fin à mes fonctions le 30 juin prochain. Je quitterai le Sénégal le 30 juin.