Foot Mercato : Dans votre famille, le football est une vraie passion. Vous ne pouviez pas y échapper...
Jean-Daniel Akpa Akpro : Oui tout à fait. Mes frères Jean-Jacques et Jean-Louis jouaient au TFC. Moi, j’étais plus petit et je jouais au bord des terrains. L’entraîneur avait dit à ma mère que j’avais l’air bon et qu’il fallait m’inscrire quand j’aurai l’âge. Et une fois l’âge requis, je me suis inscrit et c’est comme ça que j’ai commencé le foot.
FM : Vous êtes natif de Toulouse où vous avez fait toute votre carrière. Que représente ce club pour vous ?
J-D A.A : Ca représente beaucoup de choses pour moi. J’ai tout vécu à Toulouse. Si aujourd’hui j’ai réussi à étoffer mon palmarès avec la CAN, c’est un peu grâce à Toulouse. C’est mon club formateur. J’y ai tout connu depuis tout petit. J’ai même vu mon frère passer pro. C’est énorme ce que ce club m’a apporté.
FM : Vous pouvez jouer latéral droit ou gauche mais également au milieu. Quel est le poste que vous préférez ?
J-D A.A : Mon poste préféré est celui de milieu. J’ai la chance de jouer à plusieurs postes. Je peux évoluer à celui de latéral. C’est le poste que j’occupe en ce moment. Ca me permet de jouer pas mal. Je ne vais pas me plaindre. Tant que je suis performant à ce poste et que je peux apporter un plus à l’équipe, je le fais. C’est bon pour tout le monde.
Objectif maintien
FM : Le TFC est actuellement 18e et premier relégable. Comment vivez-vous le fait de jouer le maintien ?
J-D A.A : C’est difficile. Il reste dix matches. Celui contre Lens samedi sera très important. À nous d’être bien concentrés et de bien préparer ce match contre Lens. On sait que le meilleur l’emportera et qu’il y aura beaucoup de duels. À Lens, il y a beaucoup de joueurs fougueux. On devra être vigilants. On sait qu’on est menacé depuis deux ou trois matches. Maintenant, à nous de mettre des ondes positives dans nos têtes et de ne pas trop penser à ça. On doit se libérer et jouer notre football comme on a su le faire auparavant. Il faut mettre toutes les chances de notre côté ça va passer. Si on y croit, on peut se maintenir.
FM : Au moment d’entamer les matches, vous sentez tout de même une pression, le fait de ne pas avoir le droit à l’erreur ?
J-D A.A : Normalement, ça devrait être comme ça à tous les matches. On devrait se dire tout le temps qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Si on se l’était dit, on aurait pu faire une bien meilleure saison et être plus performant. Ce n’est pas le cas.
FM : Durant cette période, vous pourrez vous appuyer sur Wissam Ben Yedder qui retrouve le chemin des filets. Cela vous donne-t-il un peu plus de confiance ?
J-D A.A : Oui, c’est évident. Le problème qu’on a c’est qu’on encaisse beaucoup de buts et qu’on n’en met pas beaucoup. On a de vraies occasions franches et on ne marque pas. Le fait de savoir que Wissam recommence à marquer nous donne un peu plus de confiance. Les milieux et les défenseurs peuvent plus compter sur les attaquants. Le fait de savoir que Wissam et les autres attaquants peuvent marquer nous aide.
FM : Depuis vos débuts avec l’équipe professionnelle, vous n’avez évolué que sous les ordres d’Alain Casanova. Qu’en pensez-vous ?
J-D A.A : J’ai eu la chance d’aller en sélection et d’avoir deux bons entraîneurs avec Hervé Renard et Sabri Lamouchi. Alain Casanova est un bon coach. C’est lui qui m’a lancé. Je ne pourrais jamais oublier ça et je le remercierai toujours. Quand il donne sa confiance, il faut lui rendre sur le terrain (...) Cette année, c’est compliqué. Il a fait du bon boulot auparavant avec des joueurs qui ont ensuite signé dans de grands clubs. C’est un bon coach. Si je me trompe, il faut demander aux joueurs qui sont partis comme André-Pierre Gignac, Moussa Sissoko, Étienne Capoue ou Serge Aurier, ce qu’ils en pensent. C’est un bon coach. Je lui souhaite le meilleur.
Une fierté d’évoluer avec les Élephants
FM : Vous avez fait toute votre carrière au TFC. Vous êtes en fin de contrat en 2017. Envisagez -vous éventuellement un départ à l’avenir ?
J-D A.A : Je sais qu’il y a eu quelques pistes en France et à l’étranger. J’ai entendu parler de l’intérêt de quelques clubs. Pour l’instant, je suis à Toulouse et j’ai un devoir à accomplir là-bas. Après le jour où le club voudra me vendre, je partirai. Si c’est à l’étranger et en Angleterre, sincèrement je serais très heureux.
FM : Vous êtes également international ivoirien. J’imagine que c’est une fierté de porter le maillot des Éléphants...
J-D A.A : Sincèrement, ça représente beaucoup de choses. Pour mes parents, c’est une fierté que je porte le maillot de la Côte d’Ivoire. Quand on a gagné la CAN et qu’on est rentré au pays, c’est la première fois que je vois une ambiance et un engouement comme ça. C’était juste énorme. Magnifique...
FM : Vous me parliez d’Hervé Renard qui a joué un rôle important pour aller conquérir cette Coupe d’Afrique des Nations. Quel regard portez-vous sur lui ?
J-D A.A : Il nous a aidés à être plus exigeants avec nous-mêmes. Il nous a aussi permis d’être plus rigoureux et solidaires. Je pense que c’est ça qui nous manquait aussi.
FM : Vous êtes un footballeur qui possède la binationalité. On a beaucoup parlé de ce sujet ces derniers temps avec Nabil Fekir. Comprenez-vous l’agitation autour de ce cas ?
J-D A.A : Comme on voit que c’est un phénomène et qu’il progresse beaucoup, les Français voulaient qu’ils rejoignent la sélection. Je pense que depuis que Zidane a pris sa retraite, on cherche un nouveau Zidane. Chaque fois qu’il y a un joueur technique avec un peu le même profil que lui, on en parle beaucoup. C’est pour ça qu’il y autant de médias autour de lui.