
Comment jouer au foot sans les yeux ? La question devrait tarauder l’esprit de tous les amateurs de ballon rond. À Tokyo, sous une chaleur accablante, où même les rares personnes en tribunes semblent souffrir de cette humidité quasiment « tropicale », les quatre joueurs de champ de l’équipe de France et le gardien doivent supporter un bandeau noir sur les yeux, et cette sensation d’être plongé dans un four à pizza. Participer aux Jeux paralympiques n’a pas de prix.
Travail de placement et de technique
Sans la vision, il faut faire appel à un autre sens : l'ouïe. Reconnaître les consignes dans ce brouhaha, entre le coach, le gardien (seul voyant de l’équipe), les coéquipiers, les cris de l’équipe adverse, les coups de sifflets de l’arbitre, ou encore les chocs permanent sur les panneaux qui servent à délimiter la zone de jeu, semble pour le commun des mortels plus compliqué que de piloter un avion en zone de turbulence.
« Le cécifoot, c’est du "total" football », s’extasie Charly Simo, directeur sportif de l’équipe de France, lui-même ancien footballeur professionnel chez les valides. « On apprend beaucoup à voir ces sportifs se mouvoir sur le terrain. On n’a pas conscience des heures d’entraînement qu’il y a derrière. Tout le travail de placement, de technique, prend un temps considérable. Un joueur de foot traditionnel qui viendrait jouer avec eux les yeux bandés prendrait une belle leçon de vie », stipule-t-il.
S'écouter pour espérer marquer
Sans la communication, une équipe de cécifoot est incapable d’être performante avec cette balle qui émet un son de clochettes en roulant. « Ils vont se rentrer dedans et ne sauront pas comment se situer sur le terrain », explique Charly Simo.
« Le terrain est divisé en trois zones : la défensive, la médiane et l’offensive. Quand le ballon est dans la zone défensive, c’est le gardien qui donne les informations, dans la zone médiane, c’est le coach. Dans la zone offensive, c’est le guide qui est derrière le but », raconte Jérémy Sufisseau, le portier des Bleus, qui dégouline de sueur après cette entrée mitigée dans le tournoi face aux Japonais.
« Oui, il y a beaucoup de communication dans le cécifoot et cela se vérifie sur le terrain. On n’a pas besoin de se voir, on a juste besoin de s’entendre, témoigne le défenseur Hakim Arezki. On prend l’information et ensuite on l’analyse. Il y a beaucoup d’informations qui nous arrivent. Mais à l’instant T, on prend celle qui nous concerne. Ensuite, on l’oublie très vite pour se caler sur une autre. C’est une question d’habitude. »
Le Brésil et ses professionnels
« Il y a plus d’engouement pour notre discipline, et c’est un peu plus relayé par les média », se félicite Charly Simo, qui prend soin de ses joueurs au moment de la pause fraîcheur. « Beaucoup de grands pays ont pris de l’avance sur la France », ajoute-t-il.
En perte de vitesse depuis Londres 2012, le football des non-voyants en France se restructure en profondeur et veut se servir de Tokyo comme tremplin pour les Jeux de Paris 2024. À Londres, les Français avaient quitté les bords de la Tamise, échouant en finale face au Brésil, référence mondiale. Ensuite il y a eu la non-participation aux Jeux de Rio 2016 et une place de lanterne rouge lors du Mondial en 2018.
C’est certain, comparé au Brésil, où la discipline est née dans les années 60, il y a une marche importante à franchir. Les joueurs brésiliens ont décroché l'or à chaque fois depuis l'introduction de ce sport.
« Jefinho », le « Pelé des Paralympiques »
Au pays de Ronaldo, les joueurs de cécifoot sont professionnels. « Jefinho » est considéré comme l'un des meilleurs footballeurs de sa génération et on le surnomme d'ailleurs le « Pelé des Paralympiques ». Surtout, le vivier est beaucoup plus grand.
En France, la médecine a évolué. Il y a heureusement de moins en moins de problème de cécité et surtout, le système social protège, contrairement au Brésil. Dans la plupart des pays d’Amérique latine, un non-voyant doit travailler pour vivre correctement. Là-bas, le handicap est une fatalité, être joueur de cécifoot permet de s’en sortir.
Travail de placement et de technique
Sans la vision, il faut faire appel à un autre sens : l'ouïe. Reconnaître les consignes dans ce brouhaha, entre le coach, le gardien (seul voyant de l’équipe), les coéquipiers, les cris de l’équipe adverse, les coups de sifflets de l’arbitre, ou encore les chocs permanent sur les panneaux qui servent à délimiter la zone de jeu, semble pour le commun des mortels plus compliqué que de piloter un avion en zone de turbulence.
« Le cécifoot, c’est du "total" football », s’extasie Charly Simo, directeur sportif de l’équipe de France, lui-même ancien footballeur professionnel chez les valides. « On apprend beaucoup à voir ces sportifs se mouvoir sur le terrain. On n’a pas conscience des heures d’entraînement qu’il y a derrière. Tout le travail de placement, de technique, prend un temps considérable. Un joueur de foot traditionnel qui viendrait jouer avec eux les yeux bandés prendrait une belle leçon de vie », stipule-t-il.
S'écouter pour espérer marquer
Sans la communication, une équipe de cécifoot est incapable d’être performante avec cette balle qui émet un son de clochettes en roulant. « Ils vont se rentrer dedans et ne sauront pas comment se situer sur le terrain », explique Charly Simo.
« Le terrain est divisé en trois zones : la défensive, la médiane et l’offensive. Quand le ballon est dans la zone défensive, c’est le gardien qui donne les informations, dans la zone médiane, c’est le coach. Dans la zone offensive, c’est le guide qui est derrière le but », raconte Jérémy Sufisseau, le portier des Bleus, qui dégouline de sueur après cette entrée mitigée dans le tournoi face aux Japonais.
« Oui, il y a beaucoup de communication dans le cécifoot et cela se vérifie sur le terrain. On n’a pas besoin de se voir, on a juste besoin de s’entendre, témoigne le défenseur Hakim Arezki. On prend l’information et ensuite on l’analyse. Il y a beaucoup d’informations qui nous arrivent. Mais à l’instant T, on prend celle qui nous concerne. Ensuite, on l’oublie très vite pour se caler sur une autre. C’est une question d’habitude. »
Le Brésil et ses professionnels
« Il y a plus d’engouement pour notre discipline, et c’est un peu plus relayé par les média », se félicite Charly Simo, qui prend soin de ses joueurs au moment de la pause fraîcheur. « Beaucoup de grands pays ont pris de l’avance sur la France », ajoute-t-il.
En perte de vitesse depuis Londres 2012, le football des non-voyants en France se restructure en profondeur et veut se servir de Tokyo comme tremplin pour les Jeux de Paris 2024. À Londres, les Français avaient quitté les bords de la Tamise, échouant en finale face au Brésil, référence mondiale. Ensuite il y a eu la non-participation aux Jeux de Rio 2016 et une place de lanterne rouge lors du Mondial en 2018.
C’est certain, comparé au Brésil, où la discipline est née dans les années 60, il y a une marche importante à franchir. Les joueurs brésiliens ont décroché l'or à chaque fois depuis l'introduction de ce sport.
« Jefinho », le « Pelé des Paralympiques »
Au pays de Ronaldo, les joueurs de cécifoot sont professionnels. « Jefinho » est considéré comme l'un des meilleurs footballeurs de sa génération et on le surnomme d'ailleurs le « Pelé des Paralympiques ». Surtout, le vivier est beaucoup plus grand.
En France, la médecine a évolué. Il y a heureusement de moins en moins de problème de cécité et surtout, le système social protège, contrairement au Brésil. Dans la plupart des pays d’Amérique latine, un non-voyant doit travailler pour vivre correctement. Là-bas, le handicap est une fatalité, être joueur de cécifoot permet de s’en sortir.
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