Jimi Hendrix ne parlait-il pas lui-même de sa musique comme d'une religion, et même comme d'une "Église électrique" ? Ce musicien a fait voler en éclats les canons de la guitare de son époque, et, en quatre ans seulement, de 1966 à 1970, s'est forgé une réputation de lion dans la jungle du rock. Quatre décennies après sa mort, sa virtuosité furieuse reste inégalée.
Depuis ce funeste 18 septembre 1970, très nombreux sont ceux qui tentent de faire rugir leur six-cordes à la façon du roi Hendrix... en retenant ce qu'ils veulent de son jeu. Pour les uns, ce sera les cordes tirées avec les dents et les incendies de guitare en concert ; pour d'autres, la saturation des amplis et la distorsion des sons. Ou encore, les longs monologues inspirés et les digressions fiévreuses, dignes du free-jazz le plus forcené.
Le premier à lui rendre hommage est George Clinton. Le jour du décès d'Hendrix, le leader du groupe Funkadelic enregistre en studio à Detroit. Foudroyés par la nouvelle, George Clinton, Eddie Hazel et les autres membres de la formation improvisent un morceau avec pour seule consigne : accompagner Hendrix dans l'au-delà... C'est "Maggot Brain".
Zappa, The Cure, Iggy Pop, Gil Evans...
Autres offrandes musicales posthumes : celle de Frank Zappa, qui connaît bien Hendrix pour avoir récupéré, à la fin du Festival Pop de Miami en 1968, ce qui restait de sa Statocaster qu'il venait de livrer aux flammes. Zappa rend un "Tribute to Jimi Hendrix", lors d'un concert en 1977 à Atlanta, sept après sa mort. Autre hommage d'un grand guitariste et improvisateur, celui de Jaco Pastorius, qui reprend "Third Stone from the Sun" lors d'un concert en 1978, à Offenbach, en Allemagne.
Dès la mort de Jimi Hendrix, son répertoire entre immédiatement dans la postérité et tous les musiciens s'en emparent. En 1971, les Isley Brothers reprennent le truculent "Machine Gun" (écouter un enregistrement live en 1972). L'année d'après, Rod Stewart entonne "Angel" (ici, en concert en 1974).
"Foxy Lady", créée en 1966, est ainsi tordue par les guitares malicieuses et obstinées de The Cure mais peut devenir un blues gentillet dans la version livrée par Benjamin Siksou, finaliste de la cuvée 2008 de l'émission Nouvelle Star . Sans oublier la version avec sueur et cris d'Iggy Pop torse nu.
Même succès pour "Purple Haze", également repris par Iggy Pop and the Stooges en 1969, par The Cure, et par une multitude de lycéens à la recherche de gros frissons saturés (et qui postent ensuite leurs exploits sur YouTube : voir ceci ou cela). Il y a également cette version insolite du violoniste américain Nigel Kennedy, connu pour être un garçon turbulent dans le sage monde de la musique classique.
De son vivant, Jimi Hendrix avait piqué au vif les musiciens de jazz, stupéfaits par ses improvisations. L'arrangeur et pianiste Gil Evans avait ainsi tenté de produire un disque avec lui, et prévu des séances d'enregistrements. Sans suite. Le projet d'enregistrer avec Miles Davis et le batteur Tony Williams passe également à la trappe, mais l'influence qu'il exerça sur Miles à la fin des années 1960 est patente. Le trompettiste s'autorise de longues séquences de jazz-rock planant, utilise la pédale wah-wah, et recrute un guitariste qui avait travaillé avec Hendrix, John McLaughlin.
Quant à Gil Evans, il rend un hommage direct au guitariste en lui consacrant un album : "The Gil Evans Orchestra Plays the Music of Jimi Hendrix". Ci-dessous, les musiciens en concert à Varsovie en 1976 dans "Gypsy Eyes". Curiosité : les distorsions que Jimi jouaient à la guitare sont reproduites... au synthétiseur.
Avec le temps, Hendrix se glisse dans toutes les musiques. L'idée de sampler ses concerts et ses quatre albums a frappé tellement de groupes qu'un site Internet les a tous référencés. Ainsi, les Beastie Boys reprennent "Third Stone from the Sun", qui devient "Check your Head", et Beautiful People compose une dance uniquement composée d'échantillons de Hendrix.
Sans oublier... la world music, qui reprend, elle aussi, le phrasé et les ambiances signées Hendrix. Mad Sheer Khan s'empare de "Fire" et le Band of Gnawa danse au rythme de "Gypsy Eyes" (ici à Paris au Cabaret Sauvage en 2007, accompagné de Louis Bertignac).
Depuis ce funeste 18 septembre 1970, très nombreux sont ceux qui tentent de faire rugir leur six-cordes à la façon du roi Hendrix... en retenant ce qu'ils veulent de son jeu. Pour les uns, ce sera les cordes tirées avec les dents et les incendies de guitare en concert ; pour d'autres, la saturation des amplis et la distorsion des sons. Ou encore, les longs monologues inspirés et les digressions fiévreuses, dignes du free-jazz le plus forcené.
Le premier à lui rendre hommage est George Clinton. Le jour du décès d'Hendrix, le leader du groupe Funkadelic enregistre en studio à Detroit. Foudroyés par la nouvelle, George Clinton, Eddie Hazel et les autres membres de la formation improvisent un morceau avec pour seule consigne : accompagner Hendrix dans l'au-delà... C'est "Maggot Brain".
Zappa, The Cure, Iggy Pop, Gil Evans...
Autres offrandes musicales posthumes : celle de Frank Zappa, qui connaît bien Hendrix pour avoir récupéré, à la fin du Festival Pop de Miami en 1968, ce qui restait de sa Statocaster qu'il venait de livrer aux flammes. Zappa rend un "Tribute to Jimi Hendrix", lors d'un concert en 1977 à Atlanta, sept après sa mort. Autre hommage d'un grand guitariste et improvisateur, celui de Jaco Pastorius, qui reprend "Third Stone from the Sun" lors d'un concert en 1978, à Offenbach, en Allemagne.
Dès la mort de Jimi Hendrix, son répertoire entre immédiatement dans la postérité et tous les musiciens s'en emparent. En 1971, les Isley Brothers reprennent le truculent "Machine Gun" (écouter un enregistrement live en 1972). L'année d'après, Rod Stewart entonne "Angel" (ici, en concert en 1974).
"Foxy Lady", créée en 1966, est ainsi tordue par les guitares malicieuses et obstinées de The Cure mais peut devenir un blues gentillet dans la version livrée par Benjamin Siksou, finaliste de la cuvée 2008 de l'émission Nouvelle Star . Sans oublier la version avec sueur et cris d'Iggy Pop torse nu.
Même succès pour "Purple Haze", également repris par Iggy Pop and the Stooges en 1969, par The Cure, et par une multitude de lycéens à la recherche de gros frissons saturés (et qui postent ensuite leurs exploits sur YouTube : voir ceci ou cela). Il y a également cette version insolite du violoniste américain Nigel Kennedy, connu pour être un garçon turbulent dans le sage monde de la musique classique.
De son vivant, Jimi Hendrix avait piqué au vif les musiciens de jazz, stupéfaits par ses improvisations. L'arrangeur et pianiste Gil Evans avait ainsi tenté de produire un disque avec lui, et prévu des séances d'enregistrements. Sans suite. Le projet d'enregistrer avec Miles Davis et le batteur Tony Williams passe également à la trappe, mais l'influence qu'il exerça sur Miles à la fin des années 1960 est patente. Le trompettiste s'autorise de longues séquences de jazz-rock planant, utilise la pédale wah-wah, et recrute un guitariste qui avait travaillé avec Hendrix, John McLaughlin.
Quant à Gil Evans, il rend un hommage direct au guitariste en lui consacrant un album : "The Gil Evans Orchestra Plays the Music of Jimi Hendrix". Ci-dessous, les musiciens en concert à Varsovie en 1976 dans "Gypsy Eyes". Curiosité : les distorsions que Jimi jouaient à la guitare sont reproduites... au synthétiseur.
Avec le temps, Hendrix se glisse dans toutes les musiques. L'idée de sampler ses concerts et ses quatre albums a frappé tellement de groupes qu'un site Internet les a tous référencés. Ainsi, les Beastie Boys reprennent "Third Stone from the Sun", qui devient "Check your Head", et Beautiful People compose une dance uniquement composée d'échantillons de Hendrix.
Sans oublier... la world music, qui reprend, elle aussi, le phrasé et les ambiances signées Hendrix. Mad Sheer Khan s'empare de "Fire" et le Band of Gnawa danse au rythme de "Gypsy Eyes" (ici à Paris au Cabaret Sauvage en 2007, accompagné de Louis Bertignac).
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