Pas de répit dans le conflit entre Israël et le Hamas. Lundi, dans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, 55 Palestiniens, dont 16 enfants, ont péri dans les raids aériens et les tirs de chars. Dans la soirée, un bombardement sur une tour qui s'est partiellement effondrée, a tué 11 personnes, dont 5 enfants.
Parmi les victimes de lundi figurent également une famille de neuf personnes, dont 7 enfants, tous tués dans une frappe près de Rafah, au sud, et une autre famille de huit personnes, dont 4 enfants, tués dans la ville de Gaza, selon le porte-parole des services de secours.
Au total, 68 cadavres ont été retirés lundi des décombres dans le territoire palestinien.
L'armée israélienne a par ailleurs affirmé avoir tué lundi « plus de dix terroristes », qui tentaient de s'infiltrer en territoire israélien via un tunnel.
Au moins 572 Palestiniens ont été tués et plus de 3 350 blessés en 14 jours d'offensive israélienne sur la bande de Gaza. Plus de 100 000 Palestiniens ont aussi été déplacés, a annoncé l'ONU.
Depuis le début le 8 juillet de « Bordure protectrice », près de 1 570 roquettes et obus se sont abattus sur Israël, dont près de 400 ont été interceptés, confirme notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Plus de 100 projectiles ont touché plusieurs régions d'Israël lundi, dont le secteur de Tel-Aviv et de Bersheeva, sans faire de victimes.
Côté israélien, les pertes sont essentiellement dans les rangs de l'armée, désormais déployée à l'intérieur et autour de la bande de Gaza: 25 soldats ont été tués depuis le début de l'offensive terrestre le 17 juillet, dont sept annoncés lundi. Deux civils ont en outre été mortellement touchés par des tirs de roquettes palestiniens sur Israël depuis le début de l'offensive le 8 juillet.
Le nombre de soldats tués augmente et les Israéliens commencent à se poser des questions. La presse dans l'ensemble se montre toujours mobilisée et patriote, mais des articles critiques commencent à apparaître.
Dans l’Etat hébreu, des rumeurs se transmettent par l’intermédiaire de réseaux sociaux et des smartphones, sur des militaires enlevés ou tués, sur des tirs groupés de roquettes sur des centres urbains. Une forme de guerre psychologique que les Israéliens ne connaissaient pas jusqu’à présent.John Kerry au Caire
Sur le volet diplomatique, le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé lundi soir au Caire pour oeuvrer pour un cessez-le-feu à Gaza, sa garde rapprochée prévenant que la sortie de crise serait longue.
Le chef de la diplomatie américaine a aussitôt rencontré le secrétaire général des Nations unies également venu plaider pour une trêve au Caire, voisin d'Israël et de la bande de Gaza, et traditionnel médiateur dans les conflits entre l'Etat hébreu et le Hamas palestinien. Ban Ki-moon a déclaré que « la violence devait cesser immédiatement. ».
Le secrétaire d’Etat a annoncé une aide financière de 47 millions de dollars pour la population de la bande de Gaza. Peut-être une manière pour les Etats-Unis de montrer leur soutien aux Palestiniens.
Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Washington soutient Israël qui « a le droit légitime de se défendre contre l’agression inacceptable du Hamas », mais les informations qui arrivent du terrain mettent l’administration Obama dans une situation inconfortable.
Plus de 500 palestiniens tués, pour la plupart des civils, le coût de l’offensive terrestre est élevé dans la bande de Gaza. Barak Obama insiste, « il faut qu’Israël prenne des mesures significatives pour assurer la protection de la population ».
Quant à John Kerry, il ne cache pas sa frustration. Dans un appel privé piraté et diffusé par une chaîne de télévision, on entend le secrétaire d’Etat s’émouvoir devant le nombre de victimes civiles dû aux « frappes chirurgicales de l’armée israélienne ».
Le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, mais l’allié israélien est jugé trop brutal par une administration bien impuissante sur ce dossier.
Washington n’a pas réussi à mener à bien les négociations engagées l’an dernier, John Kerry est donc sur place pour appuyer les initiatives régionales destinées à obtenir, a minima, un cessez-le-feu.
Le dirigeant du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a réitéré lundi soir les conditions du mouvement islamiste en vue d'un cessez-le-feu avec Israël, à savoir la levée du blocus israélien et la libération des prisonniers du Hamas.
Source : Rfi.fr