Le constat d’Amhed Ould Cheikh, président du Rassemblement de la presse mauritanienne (RPM) est sans appel : si l’imprimerie nationale maintient sa décision, les journaux indépendants mettront la clé sous la porte. Aucun ne pourra supporter une telle hausse des coûts d’impression.
En réalité, il ne s’agit pas d’une augmentation des prix mais de la suppression des tarifs réduits accordés à la presse. Si l’imprimerie a annoncé cette suppression il y a une semaine, c’est parce qu’elle souffre elle-même d’un déficit budgétaire de 740 000 euros. La subvention versée chaque année par l’Etat en compensation des tarifs préférentiels pour la presse ne l’a pas été en 2009. D’où la décision de supprimer les réductions en 2010, ce qui selon plusieurs directeurs de rédaction ferait basculer le fragile équilibre économique de leurs journaux.
Les tirages restent en effet faibles, 1 500 copies par jour maximum pour les quotidiens les plus lus. Il faut dire que la concurrence est rude. La Mauritanie compte environ 25 quotidiens et hebdomadaires. La manne publicitaire privée est peu importante et donc très éclatée, tandis que l’argent de la publicité officielle bénéficie quasi exclusivement à Horizons, le journal d’Etat.
Face au danger, le Rassemblement de la presse mauritanienne a donc saisi cette semaine les parlementaires et le gouvernement. Des négociations sont en cours durant lesquelles l’imprimerie nationale a accepté de suspendre l’application des nouveaux tarifs.
En 2007 et 2008 ce même problème s’était déjà posé et l’Etat avait fini par payer. Les professionnels de l’information espèrent que cette année encore l’issue sera positive.
Autres articles
-
Côte d'Ivoire: Tidjane Thiam auprès de ses partisans pour célébrer sa première année à la tête du PDCI
-
Tchad : le Président Mahamat Idriss Déby promu maréchal
-
Mali: 26 personnes tuées dans des attaques jihadistes près de Bandiagara
-
Le Burkina Faso adopte une loi d’amnistie pour les auteurs du putsch de 2015
-
Guerre au Soudan: plus de 780 civils tués par des paramilitaires à El-Fasher, selon l'ONU