Le quorum a bien été atteint avec plus de la moitié de députés présents, 292 au total. Mais sur les 500 sièges qui composent l’Assemblée, un certain nombre sont bel et bien vides, notamment du côté de l’opposition qui a appelé à boycotter cette plénière. Sur un peu plus de 140 sièges dont elle dispose, seule une dizaine de députés se sont déplacés.
L’opposition proteste d’abord contre ce qu’elle qualifie de passage en force de la loi électorale avec un examen du projet sur 4 jours seulement et une convocation tardive vendredi soir, à 19 heures. Enfin, elle critique le fait que la plénière se tienne le jour où on commémore la disparition du héros de l’indépendance congolaise, Patrice Lumumba.
Cette absence est aussi une façon de marquer leur rejet de ce projet de loi électorale qu’elle veut voir retirer, et notamment l’article 8 qui conditionne l’organisation de la présidentielle en 2016 aux résultats d’un recensement. Or, selon l’opposition, il est impossible d’organiser un recensement en un peu moins de 2 ans dans ce pays gigantesque. La présidentielle risque donc d’être retardée et Joseph Kabila pourrait rester plus longtemps au pouvoir.
Ces critiques sont rejetées par la majorité au pouvoir. Pour elle, il ne s'agit pas d'un passage en force mais compte tenu du peu de jours qu’il reste avant la fin de la session parlementaire extraordinaire, il fallait accélérer le processus.
Consensus difficile à trouver
La loi qui doit être adoptée ce samedi par les députés doit encore être examinée par le Sénat, lundi, avant d’être envoyée au président pour promulgation. C’est donc une longue journée de débats qui se déroule au Parlement.
Il semble difficile pour les députés de l'opposition de trouver un consensus sur ce projet de loi. D'ailleurs, même dans les rangs de la majorité, il y a des articles qui font débat, celui sur un quota réservé aux femmes notamment, rejeté par un certain nombre de députés.
L'article concernant le montant minimum à réunir pour pouvoir être candidat à ces élections crée également des tensions. Certains le jugent trop élevé, d’autres trop bas. Mais sans aucun doute, c’est l’article 8 sur le recensement qui va concentrer toute l’attention et une bonne partie des débats. Parmi les députés de la majorité eux-mêmes, il y a certaines voix - certes minoritaires -, qui s’opposent à son adoption et critiquent les risques que cet article fait peser sur les élections.
Les débats promettent donc d’être longs d’autant plus que la loi va être examinée article par article et que l’objectif est qu’elle soit adoptée d’ici la fin de la journée.
Preuve en tout cas de la tension qu'elle suscite, l’ensemble du quartier autour du Parlement a été bouclé par la police.