La médiation du président sud-africain Jacob Zuma en Libye, la deuxième depuis début avril, n'a permis aucun progrès tangible et les raids de l'Otan se sont poursuivis, notamment contre la capitale Tripoli.
Mouammar Kadhafi a clairement fait savoir lundi à Zuma qu'il n'avait pas l'intention de quitter le pouvoir, comme l'exigent les rebelles libyens et les Occidentaux.
Selon le coordinateur humanitaire de l'Onu pour la Libye, Panos Moumtzis, les difficultés d'approvisionnement en vivres et en médicaments sont une véritable "bombe à retardement" dans les zones contrôlées par les forces de Kadhafi.
"Les vivres et les fournitures médicales sont un peu comme une bombe à retardement. Pour le moment, la situation est maîtrisée (...) mais si ça continue, cela deviendra un problème majeur", a-t-il dit à Reuters à Tripoli.
Jacob Zuma, de retour de sa mission dans la capitale libyenne, a déclaré mardi que Kadhafi n'était "pas prêt à quitter la Libye, malgré les difficultés".
Le colonel libyen, au pouvoir depuis 1969, est disposé à rechercher une solution politique au conflit mais réclame un cessez-le-feu et l'arrêt des frappes de l'Otan "afin de permettre un dialogue interlibyen", a dit le président sud-africain, ajoutant: "La sécurité personnelle du colonel Kadhafi est une source de préoccupation."
Le mois dernier, à l'issue d'une première médiation de Zuma en Libye au nom de l'Union africaine, l'Otan avait rejeté un précédent appel de Kadhafi à l'arrêt des raids.
RAIDS SUR TRIPOLI ET TADJOURA
Jacob Zuma a été conduit lundi dans les rues de Tripoli où il a pu constater les dégâts causés depuis mars par les bombardements de la coalition.
Peu après son départ, les raids ont d'ailleurs repris. La télévision libyenne a rapporté que des sites militaires et civils avaient été visés à Tripoli et à Tadjoura, à l'est de la capitale.
Les rebelles contrôlent Benghazi et l'est du pays, ainsi que la troisième ville de Libye, Misrata, à 220 km à l'est de Tripoli, le djebel Nefoussa et la localité de Zentane, à 150 km au sud-ouest de la capitale.
La situation militaire sur le terrain n'évolue pas, les insurgés n'étant pas en mesure de lancer une offensive en direction de Tripoli.
A Misrata, une photographe de Reuters a fait état de violents combats mardi dans le faubourg de Dafnia, à l'ouest de la ville. Un rebelle a été tué et 29 blessés, a-t-elle dit. "Les forces de Kadhafi tirent des missiles Grad, les rebelles ont essayé d'avancer mais ont été repoussés."
Les insurgés, qui ont réussi ce mois-ci à chasser les gouvernementaux du centre de la ville, doivent désormais se battre en terrain découvert et sont désavantagés par le manque d'armes lourdes, a dit un de leurs porte-parole.
Après les bombardements des derniers jours, on ne faisait pas état mardi après-midi de combats dans le djebel Nefoussa.
"Il y a eu des affrontements au mortier hier soir à Raïana, à l'est de Zentane, cela a duré jusqu'aux premières heures de la matinée", a précisé un porte-parole des insurgés.
"Les forces révolutionnaires ne veulent pas intensifier leurs attaques de crainte de frapper la population civile", a-t-il ajouté en demandant à l'Otan d'envoyer ses avions bombarder les positions gouvernementales.
DES ARMES POUR LES REBELLES DU DJEBEL NEFOUSSA
Un chef rebelle de Zentane a dit à des journalistes de Reuters recevoir des armes et des munitions de Benghazi, via la Tunisie. Certaines de ces armes seraient fournies par le Qatar.
A Benghazi, capitale de la Cyrénaïque et bastion des rebelles, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a promis à l'insurrection une aide de plusieurs centaines de millions d'euros.
"Je pense que c'est la fin du régime Kadhafi, pour la bonne et simple raison que ses amis les plus proches l'abandonnent. Il n'a plus aucune légitimité", a dit le chef de la diplomatie italienne.
A Rome, l'ambassadeur libyen Hafed Gaddour, qui a rejoint la rébellion, a jugé également que les jours du régime Kadhafi étaient comptés. "Il n'y a plus de solution diplomatique pour lui, ce n'est plus qu'une question de temps", a-t-il dit à Reuters.
Au moins huit ambassadeurs de Libye en Europe ont rallié l'insurrection ces dernières semaines.
Un opposant basé à Londres, Noman Benotman, a affirmé que les autorités libyennes avaient arrêté deux figures de l'opposition islamiste à Mouammar Kadhafi: Sami al Saadi, chef spirituel d'un mouvement disparu, et l'ancien vice-président de ce mouvement, Khalid al Charif.
L'information n'a pu être confirmée dans l'immédiat. Le Groupe de combat islamique libyen, a été impliqué dans une insurrection dans l'est de la Libye dans les années 1990 et a tenté plusieurs fois d'assassiner Kadhafi.
Pour le coordinateur humanitaire de l'Onu, Panos Moumtzis, qui cite des évaluations du gouvernement libyen, dans certaines régions du pays les stocks de vivres seront épuisés dans quelques semaines.
En temps de paix, la Libye exportait 1,8 million de barils de pétrole par jour, lui permettant d'importer de la nourriture qui était redistribuée à la population à des prix fortement subventionnés. Ce système a cessé depuis le soulèvement dans l'Est en février, et la mise en place des sanctions internationales visant à faire pression sur le régime.
"Pour le moment, je ne pense pas qu'il y ait de situation de famine ou de malnutrition. Mais plus le conflit durera, plus les stocks alimentaires vont baisser et ce n'est qu'une question de semaines avant que le pays n'atteigne une situation critique", a ajouté le coordinateur de l'Onu.
Reuters (dépêches)
Mouammar Kadhafi a clairement fait savoir lundi à Zuma qu'il n'avait pas l'intention de quitter le pouvoir, comme l'exigent les rebelles libyens et les Occidentaux.
Selon le coordinateur humanitaire de l'Onu pour la Libye, Panos Moumtzis, les difficultés d'approvisionnement en vivres et en médicaments sont une véritable "bombe à retardement" dans les zones contrôlées par les forces de Kadhafi.
"Les vivres et les fournitures médicales sont un peu comme une bombe à retardement. Pour le moment, la situation est maîtrisée (...) mais si ça continue, cela deviendra un problème majeur", a-t-il dit à Reuters à Tripoli.
Jacob Zuma, de retour de sa mission dans la capitale libyenne, a déclaré mardi que Kadhafi n'était "pas prêt à quitter la Libye, malgré les difficultés".
Le colonel libyen, au pouvoir depuis 1969, est disposé à rechercher une solution politique au conflit mais réclame un cessez-le-feu et l'arrêt des frappes de l'Otan "afin de permettre un dialogue interlibyen", a dit le président sud-africain, ajoutant: "La sécurité personnelle du colonel Kadhafi est une source de préoccupation."
Le mois dernier, à l'issue d'une première médiation de Zuma en Libye au nom de l'Union africaine, l'Otan avait rejeté un précédent appel de Kadhafi à l'arrêt des raids.
RAIDS SUR TRIPOLI ET TADJOURA
Jacob Zuma a été conduit lundi dans les rues de Tripoli où il a pu constater les dégâts causés depuis mars par les bombardements de la coalition.
Peu après son départ, les raids ont d'ailleurs repris. La télévision libyenne a rapporté que des sites militaires et civils avaient été visés à Tripoli et à Tadjoura, à l'est de la capitale.
Les rebelles contrôlent Benghazi et l'est du pays, ainsi que la troisième ville de Libye, Misrata, à 220 km à l'est de Tripoli, le djebel Nefoussa et la localité de Zentane, à 150 km au sud-ouest de la capitale.
La situation militaire sur le terrain n'évolue pas, les insurgés n'étant pas en mesure de lancer une offensive en direction de Tripoli.
A Misrata, une photographe de Reuters a fait état de violents combats mardi dans le faubourg de Dafnia, à l'ouest de la ville. Un rebelle a été tué et 29 blessés, a-t-elle dit. "Les forces de Kadhafi tirent des missiles Grad, les rebelles ont essayé d'avancer mais ont été repoussés."
Les insurgés, qui ont réussi ce mois-ci à chasser les gouvernementaux du centre de la ville, doivent désormais se battre en terrain découvert et sont désavantagés par le manque d'armes lourdes, a dit un de leurs porte-parole.
Après les bombardements des derniers jours, on ne faisait pas état mardi après-midi de combats dans le djebel Nefoussa.
"Il y a eu des affrontements au mortier hier soir à Raïana, à l'est de Zentane, cela a duré jusqu'aux premières heures de la matinée", a précisé un porte-parole des insurgés.
"Les forces révolutionnaires ne veulent pas intensifier leurs attaques de crainte de frapper la population civile", a-t-il ajouté en demandant à l'Otan d'envoyer ses avions bombarder les positions gouvernementales.
DES ARMES POUR LES REBELLES DU DJEBEL NEFOUSSA
Un chef rebelle de Zentane a dit à des journalistes de Reuters recevoir des armes et des munitions de Benghazi, via la Tunisie. Certaines de ces armes seraient fournies par le Qatar.
A Benghazi, capitale de la Cyrénaïque et bastion des rebelles, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a promis à l'insurrection une aide de plusieurs centaines de millions d'euros.
"Je pense que c'est la fin du régime Kadhafi, pour la bonne et simple raison que ses amis les plus proches l'abandonnent. Il n'a plus aucune légitimité", a dit le chef de la diplomatie italienne.
A Rome, l'ambassadeur libyen Hafed Gaddour, qui a rejoint la rébellion, a jugé également que les jours du régime Kadhafi étaient comptés. "Il n'y a plus de solution diplomatique pour lui, ce n'est plus qu'une question de temps", a-t-il dit à Reuters.
Au moins huit ambassadeurs de Libye en Europe ont rallié l'insurrection ces dernières semaines.
Un opposant basé à Londres, Noman Benotman, a affirmé que les autorités libyennes avaient arrêté deux figures de l'opposition islamiste à Mouammar Kadhafi: Sami al Saadi, chef spirituel d'un mouvement disparu, et l'ancien vice-président de ce mouvement, Khalid al Charif.
L'information n'a pu être confirmée dans l'immédiat. Le Groupe de combat islamique libyen, a été impliqué dans une insurrection dans l'est de la Libye dans les années 1990 et a tenté plusieurs fois d'assassiner Kadhafi.
Pour le coordinateur humanitaire de l'Onu, Panos Moumtzis, qui cite des évaluations du gouvernement libyen, dans certaines régions du pays les stocks de vivres seront épuisés dans quelques semaines.
En temps de paix, la Libye exportait 1,8 million de barils de pétrole par jour, lui permettant d'importer de la nourriture qui était redistribuée à la population à des prix fortement subventionnés. Ce système a cessé depuis le soulèvement dans l'Est en février, et la mise en place des sanctions internationales visant à faire pression sur le régime.
"Pour le moment, je ne pense pas qu'il y ait de situation de famine ou de malnutrition. Mais plus le conflit durera, plus les stocks alimentaires vont baisser et ce n'est qu'une question de semaines avant que le pays n'atteigne une situation critique", a ajouté le coordinateur de l'Onu.
Reuters (dépêches)