Karim Wade au coeur de la brouille entre Bara Tall et l'Etat

Suite à sa lettre ouverte qui a précédé son «exil» en Gambie, le patron de l’entreprise Jean Lefebvre a fait savoir que le président de la République Abdoulaye Wade l’a reçu en audience et a demandé qu’on le laisse travailler. «Je pouvais donc dire qu’il avait la volonté d’oublier tout ce qui s’est passé. Mais, c’était impossible parce qu’une autre chose est venue s’y greffer» a-il-déclaré. «C’est l’agenda global et il y avait des obstacles économiques et politiques. Moi je faisais partie des derniers» a-t-il précisé.

Ce n’est pas tout, il a souligné que des choses étaient en train de se tramer contre lui à son insu. Il a soutenu : «C’est après que j’ai compris parce que je n’ai jamais pensé à cela. On a pensé que des personnes comme Idrissa Seck (Ndlr : ancien Premier ministre et maire de Thiès) pouvaient avoir des intérêts dans mon entreprise. Idrissa me connaît et je le connais aussi, mais on n’a pas gardé les vaches ensemble. Il ne peut pas penser que moi je vais travailler pour lui remettre après l’argent que je gagne. Mais puisque j’habite à Thiès, certains ont pensé que je vais aider Idrissa Seck qu’ils cherchent à détruire si mon entreprise prospérait et là ils ont décidé de me détruire».

Lorsque le chef de l’Etat recevait les patrons de presse, Karim Wade avait sorti un document qui prouvait l’existence d’entreprise de Bara Tall en dehors de nos frontières précisément en Belgique. Le patron de Jean Lefebvre Sénégal a rétorqué qu’il est allé se réfugier à l’étranger parce qu’on lui mettait les bâtons dans les roues chez lui, dans son pays. Il a tenu à clarifier que cette entreprise est enregistrée légalement et ses comptes sont régulièrement publiés et qu’il n’a rien à cacher par rapport à cela.

Depuis ces malentendus avec l’Etat, l’entreprise Jean Lefebvre ne gagne plus de marché. On l’écarte même si elle propose une meilleure offre. Il n’a pas bénéficié des marchés de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (ANOCI). Alors que, selon Bara Tall, même si elle n’est pas leader dans son domaine au Sénégal, elle était compétitive.

Concernant son emprisonnement, il a déclaré : «On m’a emprisonné d’office on m’a libéré d’office». Il a ajouté qu’il était prêt à rester en prison jusqu’à ce que la lumière soit faite. Cependant, Bara Tall a préféré maintenir le flou sur la rumeur selon laquelle il a reçu une proposition d’argent pour qu’il cautionne les surfacturations. Il a tout simplement soutenu : «on l’a dit et personne ne l’a nié».

Pour rappel le patron de Jean Lefebvre a été accusé de détournement de derniers publics par le moyen de surfacturation. Selon lui l’Etat lui doit encore dix milliards et l’empêche de travailler.