Le marché de Gikomba est au coeur du centre-ville de Nairobi. Les attentats ont été commis à l'entrée de cet espace commerçant très fréquenté. La première bombe a explosé tout près d'un matatu, un minibus de transport public. La seconde au niveau des étals des marchands. Les témoins racontent que les deux cratères sont séparés d'une dizaine de mètres et que les victimes étaient essentiellement des adultes. Elles ont été évacuées vers l'hôpital Kenyatta.
Simon Ithae, le porte-parole de cet établissement, raconte : « 76 patients ont été transportés ici. Huit étaient morts avant leur arrivée ou au moment des interventions chirurgicales. Nous avons remarqué que ces patients avaient des blessures multiples. A l'abdomen et au niveau des membres inférieurs. Très peu étaient touchés en haut du corps. Ce sont essentiellement des blessures dues aux « sharpnels », des billes ou des morceaux de métal des bombes. Conséquence : les blessés perdent beaucoup de sang. Nous appelons d'ailleurs la population a venir donner son sang, car nous n'en avons pas suffisamment ».
Habituellement prudent, le président Uhuru Kenyatta s'est exprimé immédiatement à la télévision nationale, condamnant ces actes terroristes, tout en appelant la population à demeurer calme et les touristes à rester au Kenya.
Des centaines de touristes britanniques rapatriés du Kenya
Il y a quelques jours, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Australie avaient invité leurs ressortissants présents au Kenya à la vigilance, ce qui avait suscité une vive réaction à Nairobi.
Le gouvernement britannique a pour sa part lancé un avertissement concernant « une menace persistante de terrorisme » à Mombasa et dans une partie de la côte. Des centaines de touristes britanniques en vacances sur les côtes kényanes ont commencé à être évacués par leurs agences de voyages.Ce n’est pas la première fois que le Foreign Office, le ministère des Affaires étrangères britannique, intensifie sa mise en garde contre une attaque d’extrémistes liés aux shebabs, un groupe qui mène des attentats au Kenya en représailles à l’intervention militaire du pays en Somalie voisine. Mais, cette fois, il semble que les services de renseignements aient reçu des informations spécifiques et qu’il s’agisse de menaces d’enlèvement visant directement des touristes occidentaux.
Dès mercredi, le gouvernement britannique avait déconseillé tout voyage non essentiel à Mombasa, la deuxième ville du pays et dans une partie de la côte alentour, notamment plusieurs plages et hôtels accueillant des touristes étrangers.
Ne voulant prendre aucun risque, les agences de voyages Thomson et First Choice ont donc commencé à rapatrier quelque 400 clients et ont dans la foulée annoncé qu’elles annulaient tous leurs vols vers Mombasa jusqu’au mois d’octobre.
Ces mesures de précaution ont provoqué la colère du gouvernement kényan qui affirme ne pas avoir reçu des menaces particulières contre les sites touristiques et qui craint un impact négatif sur le tourisme kényan déjà mal en point.
Source : Rfi.fr