La première loi votée sous Daniel arap Moi en 2001 n’interdisait l’excision que pour les filles de moins de 18 ans et prévoyait une peine de 12 mois de prison. Elle n’a guère été mise en application.
Dix ans plus tard, c’est un texte beaucoup plus complet qui a été adopté par le Parlement avec des sanctions plus sévères. Elle prévoit 3 ans de prison, ou la prison à vie si l’opération, souvent à l’aide d’une simple lame de rasoir, entraîne la mort de la personne. Elle prévoit également de punir toute personne aidant à la circoncision, permettant que l’acte ait lieu à son domicile, ainsi que les parents qui permettent que leur fille se fasse mutiler.
Si, jusqu’à la fin de l’année dernière, il y a eu peu de poursuites judiciaires, le procureur général Keriako Tobiko a accentué la pression cette année. Il a créé en mars dernier une unité au sein de son bureau, spécialement consacré à la lutte contre le phénomène. Six mois plus tard, une cinquantaine d’affaires étaient devant les tribunaux. Cependant, les défis restent nombreux. La réticence à témoigner, la loi du silence au sein de certaines communautés et la corruption du système judiciaire sont autant d’obstacles pour parvenir à des condamnations.