Certaines ceintures d’explosifs ont déjà transité par le Kenya, notamment pour les attentats de Kampala en 2010. Mais c’est la première fois que l’une d’elles explose sur le sol kényan. « Elle a pu être fabriquée en Somalie et passer en kit. Mais si on l’a réalisée au Kenya, ça veut dire qu’il y a des gens sur le territoire avec suffisamment d’expertise », explique un bon connaisseur.
Des assaillants entraînés
L’opération montre aussi que les assaillants ont suivi un entraînement. Certains sont d’ailleurs soupçonnés d’avoir été formés dans un camp en Somalie. « Derrière eux il y a au moins un planificateur qui a organisé leur formation, la logistique et la reconnaissance des lieux », indique un expert
Le kamikaze était un jeune d’ethnie somali originaire de Mombasa, ayant fui le pays après avoir tué un policier. Mais d’autres membres du commando viennent du Centre du Kenya. Des gens de cette région ont commencé à émerger il y a quatre ans parmi les shebabs parce que les réseaux du groupe et leurs leaders dans le Nord-Est et sur la côte étaient attaqués par les autorités. « Or c’est l’une des premières fois que des militants du Centre sont utilisés en opération », explique un chercheur.
Vendredi, cinq suspects ont été présentés à la justice et ont vu leur détention prolongée pour 30 jours le temps de l’enquête, qui promet d’être longue.
Aide psychologique aux familles
De leur côté, les familles continuent de se rendre à la morgue de Nairobi. Les proches viennent reconnaître les corps des victimes. La Croix Rouge kényane a déployé des équipes pour venir en aide aux familles durant cette épreuve.
Des secouristes ont été dépêchés pour apporter les premiers soins à ceux qui, en voyant leurs proches morts, tomberaient ou se blesseraient. L’ONG a aussi envoyé des conseillers psychologiques pour accompagner les familles. Une aide difficile à apporter selon Dorothy Anjuri, responsable santé publique pour l’organisation.
« Le plus important pour les familles c’est d’avoir quelqu’un qui peut les écouter, partager leurs peurs, et vous savez, certains ont déjà été touchés par de précédentes attaques terroristes, et n’ont pas encore digéré ça. Il y a aussi des gens qui ont des vies difficiles, et un traumatisme comme cet attentat peut déclencher quelque chose. Ça peut aller jusqu’à la dépression, qui n’est pas bien acceptée au Kenya. Les gens vous voient comme un fou, et vous stigmatisent. C’est pour ça que les Kényans ont peur de demander un soutien psychologique. »
« On nous l'a volé »
La morgue a rassemblé les corps des victimes dans une salle. Parmi les dépouilles, celles de Jeremiah, 32 ans, qui travaillait au complexe. Kimani Baria, son cousin, vient de le reconnaître.
« On priait tous les jours pour le retrouver vivant. C’est très douloureux. Il était jeune, il avait une femme, un enfant. On ne peut pas faire face pour l’instant parce que nous n’étions pas préparés, c’était tellement soudain. On nous l’a volé. Mais on doit rester unis, car il laisse une famille derrière lui et elle devient notre responsabilité. »
Dans un discours à la nation après l’attaque, le président Kenyatta a demandé au pays de rester uni, assurant que le Kenya « l’emporterait toujours contre le mal ».
Des assaillants entraînés
L’opération montre aussi que les assaillants ont suivi un entraînement. Certains sont d’ailleurs soupçonnés d’avoir été formés dans un camp en Somalie. « Derrière eux il y a au moins un planificateur qui a organisé leur formation, la logistique et la reconnaissance des lieux », indique un expert
Le kamikaze était un jeune d’ethnie somali originaire de Mombasa, ayant fui le pays après avoir tué un policier. Mais d’autres membres du commando viennent du Centre du Kenya. Des gens de cette région ont commencé à émerger il y a quatre ans parmi les shebabs parce que les réseaux du groupe et leurs leaders dans le Nord-Est et sur la côte étaient attaqués par les autorités. « Or c’est l’une des premières fois que des militants du Centre sont utilisés en opération », explique un chercheur.
Vendredi, cinq suspects ont été présentés à la justice et ont vu leur détention prolongée pour 30 jours le temps de l’enquête, qui promet d’être longue.
Aide psychologique aux familles
De leur côté, les familles continuent de se rendre à la morgue de Nairobi. Les proches viennent reconnaître les corps des victimes. La Croix Rouge kényane a déployé des équipes pour venir en aide aux familles durant cette épreuve.
Des secouristes ont été dépêchés pour apporter les premiers soins à ceux qui, en voyant leurs proches morts, tomberaient ou se blesseraient. L’ONG a aussi envoyé des conseillers psychologiques pour accompagner les familles. Une aide difficile à apporter selon Dorothy Anjuri, responsable santé publique pour l’organisation.
« Le plus important pour les familles c’est d’avoir quelqu’un qui peut les écouter, partager leurs peurs, et vous savez, certains ont déjà été touchés par de précédentes attaques terroristes, et n’ont pas encore digéré ça. Il y a aussi des gens qui ont des vies difficiles, et un traumatisme comme cet attentat peut déclencher quelque chose. Ça peut aller jusqu’à la dépression, qui n’est pas bien acceptée au Kenya. Les gens vous voient comme un fou, et vous stigmatisent. C’est pour ça que les Kényans ont peur de demander un soutien psychologique. »
« On nous l'a volé »
La morgue a rassemblé les corps des victimes dans une salle. Parmi les dépouilles, celles de Jeremiah, 32 ans, qui travaillait au complexe. Kimani Baria, son cousin, vient de le reconnaître.
« On priait tous les jours pour le retrouver vivant. C’est très douloureux. Il était jeune, il avait une femme, un enfant. On ne peut pas faire face pour l’instant parce que nous n’étions pas préparés, c’était tellement soudain. On nous l’a volé. Mais on doit rester unis, car il laisse une famille derrière lui et elle devient notre responsabilité. »
Dans un discours à la nation après l’attaque, le président Kenyatta a demandé au pays de rester uni, assurant que le Kenya « l’emporterait toujours contre le mal ».