L'argument pour justifier la décision du pouvoir est toujours le même lorsqu'il s'agit d'une expulsion. Les autorités soudanaises accusent la représentante du Fonds des Nations unies pour la population « de violer la législation nationale ».
Et pour Aboubakr al-Siddiq, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui n'use d'aucun artifice diplomatique, Pamela DeLargy « a été sommée de partir ».
Ce dernier précise toutefois que « cette mesure n'a rien à voir avec le Fonds des Nations unies pour la population, dont les missions et programmes sont très appréciés par le gouvernement ».
Il faut dire que le pays est coutumier du fait. Depuis 2009, le Soudan a expulsé plusieurs organisations humanitaires accusées d’œuvrer aux côtés de leur propre gouvernement contre Khartoum. La plus récente a été celle du Comité international de la Croix-Rouge il y a deux mois.
Grand déballage
Mais pour Mattew Simpson, avocat proche de l'opposition, « cette expulsion, ce n'est que pour faire diversion, un art dans lequel Khartoum est passé maître ». La réalité, c'est que l'ancienne porte-parole de la Minuad, Aïcha El Basri, qui a démissionné l'année dernière, fait ces jours-ci son grand déballage. Elle vient notamment de dénoncer « la complicité coupable » de Khartoum avec la mission conjointe des Nations-unies et de l'Union africaine au Darfour.
Source : Rfi.fr