La lettre des autorités soudanaises évoque des « problèmes techniques » liés aux activités de l'organisation, mais ne donne pas plus d'explication. Le Comité international de la Croix-Rouge ne comprend pas. « Les autorités nous connaissent. Elles savent que nous jouons un rôle d'intermédiaire neutre. Et cette suspension va porter préjudice aux populations », dit-on à Genève.
La Croix-Rouge affirme en effet avoir porté assistance à plus d'un million et demi de personnes au Soudan en 2013, grâce aux 700 employés locaux et internationaux. Et ceux-ci comptent d'ailleurs bien rester sur place. « On a toute une gamme d’activités, dans le domaine de la santé, des services médicaux qu’on met à la disposition des personnes affectées par la violence et les conflits armés. Mais on distribue aussi de l’alimentation, des semences et des outils aux fermiers, surtout quand ils sont déplacés et qu’ils ont tout perdu, énumère ainsi Ewan Watson, membre du CICR à Genève. Notre présence au Soudan est vitale et on aimerait bien sûr continuer à aider les gens dans le besoin ». Pour pouvoir continuer à travailler, l'organisation humanitaire a donc décidé d'engager des discussions avec les autorités.
Cette situation n'est pas inédite pour la Croix-Rouge. Dans les années 90 déjà, les autorités soudanaises avaient limité ses actions. Ces cinq dernières années, la commission des affaires humanitaires, l'agence gouvernementale à l'origine de la lettre, a également expulsé une vingtaine d'ONG des zones de conflit. Aujourd'hui, la moitié des 19 États du Soudan sont touchés par des violences. L'ONU estime que plus de 6 millions de personnes ont besoin de l'aide humanitaire.
Source : Rfi.fr
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