Le site internet de la Commission centrale de contrôle de la discipline a été lancé cette semaine. Capture d'écran
La fonction première du site Internet lancé par l'autorité de lutte contre la corruption au sein du Parti communiste chinois est d’abord la pédagogie. Depuis l’arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe dirigeante en mars dernier, la Chine est en croisade contre la corruption. Et visiblement, la toute puissante Commission centrale de contrôle de la discipline, le bras armé du parti contre ses brebis galeuses, avait besoin de faire connaître son travail. «L’ouverture d’un site officiel (…) est une nouvelle étape pour tirer parti d’Internet afin d’améliorer notre travail, en accord avec la nécessité de nourrir une culture appropriée au sein du Parti, de maintenir un gouvernement propre et de combattre la corruption», peut-on lire sur cette toute nouvelle page web.
Cette initiative a surpris tout le monde car jusqu’à présent la commission travaillait en secret : une commission totalement occulte qui ne rendait jamais de comptes en tous cas publiquement. Pour beaucoup ce comité était donc surtout un outil permettant au parti de se débarrasser des cadres devenus gênants. «Pour chaque officiel, le comité anti-corruption établit un dossier qui permet au fonctionnaire de monter, tout en gardant sous le coude un dossier pot-de-vin au cas où il faudrait le faire chuter», plaisantent les internautes.
Un outil de propagande
Ce site est donc aussi une arme de propagande qui entre dans le cadre de la campagne «main propre» lancée par le chef de l’Etat chinois. Avec cette vidéo diffusée à la fois sur Internet et les télévisions, le ton est donné : grosse musique, grosse voix. On entend même les doigts courir sur le clavier avec les mots du président Xi Jinping : « Aucune exception ne doit exister devant la discipline du parti et les lois. Tous ceux qui sont corrompus, quels qu’ils soient seront poursuivis jusqu’au bout et sans aucune pitié». Il y a même des cloches qui sonnent le glas, signe de l’urgence de la situation.
Dénoncer les cadres corrompus en Chine est désormais simple comme un clic : c’est en tout cas ce que laisse entendre la presse officielle qui se félicite de cette initiative. Selon le quotidien Global Times, le site permettra à l’agence de recevoir des dénonciations de la part des internautes de façon anonyme via un forum. Deux adresses postales et une ligne verte anti-corruption sont également mentionnées sur le site. Reste à savoir si les internautes très méfiants vis-à-vis des organes officiels rentreront dans le jeu. «Dénoncer les fonctionnaires avec son vrai nom, autant aller directement en prison», ironise ainsi un internaute ce matin quand d’autres s’inquiètent du fait que cela puisse encourager la propagation de rumeurs. On se souvient qu’un site anti-corruption sur un modèle indien lancé par les internautes l’année dernière avait aussitôt été fermé par le bureau de la censure. Ces dénonciations seront de toute façon très contrôlées.
Internet utilisé aussi contre les ennemis du système
Internet est désormais utilisé par le parti contre les « ennemis du système ». Avec là encore des mots très durs du président chinois Xi Jinping qui a appelé cet été les agents de la propagande à constituer «une forte armée» pour «s’emparer du front des nouveaux médias». Les ennemis du système dans cette guerre des réseaux sont d'une part Twitter censuré en Chine mais qui selon le quotidien de l’Armée populaire de libération serait «devenu une force invisible pour l’occidentalisation des esprits», d'autre part et plus globalement l’Internet décrit comme «un lieu naturel pour les service des renseignements étrangers pour inciter à la rébellion et dérober des secrets». «L’ennemi du système» est étranger mais il serait au cœur des réseaux chinois pour faire de la désinformation. D’où la mise en place d’un autre site officiel au mois d’août, en guerre contre la rumeur et pour dénoncer là encore tous ceux qui propagent de «fausses informations».
Source : Rfi.fr
Cette initiative a surpris tout le monde car jusqu’à présent la commission travaillait en secret : une commission totalement occulte qui ne rendait jamais de comptes en tous cas publiquement. Pour beaucoup ce comité était donc surtout un outil permettant au parti de se débarrasser des cadres devenus gênants. «Pour chaque officiel, le comité anti-corruption établit un dossier qui permet au fonctionnaire de monter, tout en gardant sous le coude un dossier pot-de-vin au cas où il faudrait le faire chuter», plaisantent les internautes.
Un outil de propagande
Ce site est donc aussi une arme de propagande qui entre dans le cadre de la campagne «main propre» lancée par le chef de l’Etat chinois. Avec cette vidéo diffusée à la fois sur Internet et les télévisions, le ton est donné : grosse musique, grosse voix. On entend même les doigts courir sur le clavier avec les mots du président Xi Jinping : « Aucune exception ne doit exister devant la discipline du parti et les lois. Tous ceux qui sont corrompus, quels qu’ils soient seront poursuivis jusqu’au bout et sans aucune pitié». Il y a même des cloches qui sonnent le glas, signe de l’urgence de la situation.
Dénoncer les cadres corrompus en Chine est désormais simple comme un clic : c’est en tout cas ce que laisse entendre la presse officielle qui se félicite de cette initiative. Selon le quotidien Global Times, le site permettra à l’agence de recevoir des dénonciations de la part des internautes de façon anonyme via un forum. Deux adresses postales et une ligne verte anti-corruption sont également mentionnées sur le site. Reste à savoir si les internautes très méfiants vis-à-vis des organes officiels rentreront dans le jeu. «Dénoncer les fonctionnaires avec son vrai nom, autant aller directement en prison», ironise ainsi un internaute ce matin quand d’autres s’inquiètent du fait que cela puisse encourager la propagation de rumeurs. On se souvient qu’un site anti-corruption sur un modèle indien lancé par les internautes l’année dernière avait aussitôt été fermé par le bureau de la censure. Ces dénonciations seront de toute façon très contrôlées.
Internet utilisé aussi contre les ennemis du système
Internet est désormais utilisé par le parti contre les « ennemis du système ». Avec là encore des mots très durs du président chinois Xi Jinping qui a appelé cet été les agents de la propagande à constituer «une forte armée» pour «s’emparer du front des nouveaux médias». Les ennemis du système dans cette guerre des réseaux sont d'une part Twitter censuré en Chine mais qui selon le quotidien de l’Armée populaire de libération serait «devenu une force invisible pour l’occidentalisation des esprits», d'autre part et plus globalement l’Internet décrit comme «un lieu naturel pour les service des renseignements étrangers pour inciter à la rébellion et dérober des secrets». «L’ennemi du système» est étranger mais il serait au cœur des réseaux chinois pour faire de la désinformation. D’où la mise en place d’un autre site officiel au mois d’août, en guerre contre la rumeur et pour dénoncer là encore tous ceux qui propagent de «fausses informations».
Source : Rfi.fr
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