L'accès illimité à Internet dont bénéficient les Français, chez eux et pour un coût défiant toute concurrence, pourrait bien être menacé. Le site internet Owni a révélé vendredi que la Fédération française des Télécoms (FFT), qui regroupe les principaux fournisseurs d'accès et opérateurs des télécommunications dont France Télécom (Orange), SFR et Bouygues, envisage très sérieusement d’instaurer de nouveaux types de forfaits visant à limiter la durée de cet accès.
Du côté des opérateurs, on parle de "différenciation" ou de "segmentation" des offres. "Il y a une réflexion sur la segmentation des offres, pas du tout sur une limitation", indique-t-on à France Télécom. Jean-Marie Culpin, porte-parole d'Orange, a toutefois confirmé qu’il y aurait "certains forfaits sur lesquels on risque de mettre des seuils”.
Concrètement, le débit d'un internaute pourrait être limité, voire bloqué, à partir d'un certain seuil de consommation ou "plafond", qui serait déterminé par le forfait. D'autres services, comme le "peer-to-peer" (partage de fichiers) ou la voix sur IP (téléphonie sur Internet) , pourraient aussi être réservés à ceux qui paieraient davantage.
Ces pratiques existent déjà pour les smartphones. Pour ces derniers en effet, le débit est déjà réduit à partir d'un certain plafond de consommation ("l'usage raisonnable") défini dans l'abonnement.
Mêmes restrictions à l'étranger où l'offre est souvent limitée en fonction du temps de connexion ou d'un quota de téléchargement. Stéphane Dubreuil, directeur télécom et média chez Sia Conseil, assure au quotidien Le Parisien que "l'offre illimitée telle qu'on la connaît" en France (une offre à moins de 40 euros par mois pour Internet illimité, télévision et téléphonie) est "unique en son genre".
Saturation des réseaux
Pour justifier une telle évolution, la FFT évoque la nécessité de pallier à la saturation des réseaux provoquée par l'explosion de sites comme YouTube (site de partage de vidéos) ou Deezer (musique) ainsi qu’au développement de la vidéo à la demande. L'idée est de faire payer les très gros consommateurs d'Internet - les "Net-goinfres" - qui, en monopolisant une grande partie de la bande passante, dégradent la qualité d'accès au réseau, explique le directeur général de la FFT, Yves Le Moël, interviewé par Le Parisien. "Le problème, c'est que 5 % d'internautes mobilisent par leurs excès 80 % de la bande passante. Il faut rendre les gens responsables afin que chacun ait un accès égal à l'Internet", affirme-t-il.
Interrogée par le site Owni, l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir juge toutefois ces propositions "inacceptables". "Limiter Internet sur le fixe n’a aucune justification économique. Les coûts fixes ne varient pas selon la consommation des utilisateurs, ou très peu. Les opérateurs cherchent à rançonner des deux côtés : d’abord les fournisseurs de contenus comme Google, puis les consommateurs. Les opérateurs se croient tout puissants”, dénonce Édouard Barreiro, en charge des questions numériques au sein de l'UFC.
La notion même de saturation des réseaux Internet fait débat au sein des experts. Il y a un an, Benjamin Bayart, président du fournisseur d'accès French Data Network, affirmait, au site Écrans, que si "le prétexte de la congestion est vrai techniquement", il est aussi "totalement disproportionné". Selon lui, les opérateurs pourraient remédier à ce risque de congestion des réseaux par des investissements au coût très limité. "Le budget de remplacement [de l'équipement pour l'Internet fixe, ndlr] doit être de l’ordre de 3 à 5 euros par an et par abonné, soit 30 centimes par mois", affirmait-il.
Source: France24
Du côté des opérateurs, on parle de "différenciation" ou de "segmentation" des offres. "Il y a une réflexion sur la segmentation des offres, pas du tout sur une limitation", indique-t-on à France Télécom. Jean-Marie Culpin, porte-parole d'Orange, a toutefois confirmé qu’il y aurait "certains forfaits sur lesquels on risque de mettre des seuils”.
Concrètement, le débit d'un internaute pourrait être limité, voire bloqué, à partir d'un certain seuil de consommation ou "plafond", qui serait déterminé par le forfait. D'autres services, comme le "peer-to-peer" (partage de fichiers) ou la voix sur IP (téléphonie sur Internet) , pourraient aussi être réservés à ceux qui paieraient davantage.
Ces pratiques existent déjà pour les smartphones. Pour ces derniers en effet, le débit est déjà réduit à partir d'un certain plafond de consommation ("l'usage raisonnable") défini dans l'abonnement.
Mêmes restrictions à l'étranger où l'offre est souvent limitée en fonction du temps de connexion ou d'un quota de téléchargement. Stéphane Dubreuil, directeur télécom et média chez Sia Conseil, assure au quotidien Le Parisien que "l'offre illimitée telle qu'on la connaît" en France (une offre à moins de 40 euros par mois pour Internet illimité, télévision et téléphonie) est "unique en son genre".
Saturation des réseaux
Pour justifier une telle évolution, la FFT évoque la nécessité de pallier à la saturation des réseaux provoquée par l'explosion de sites comme YouTube (site de partage de vidéos) ou Deezer (musique) ainsi qu’au développement de la vidéo à la demande. L'idée est de faire payer les très gros consommateurs d'Internet - les "Net-goinfres" - qui, en monopolisant une grande partie de la bande passante, dégradent la qualité d'accès au réseau, explique le directeur général de la FFT, Yves Le Moël, interviewé par Le Parisien. "Le problème, c'est que 5 % d'internautes mobilisent par leurs excès 80 % de la bande passante. Il faut rendre les gens responsables afin que chacun ait un accès égal à l'Internet", affirme-t-il.
Interrogée par le site Owni, l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir juge toutefois ces propositions "inacceptables". "Limiter Internet sur le fixe n’a aucune justification économique. Les coûts fixes ne varient pas selon la consommation des utilisateurs, ou très peu. Les opérateurs cherchent à rançonner des deux côtés : d’abord les fournisseurs de contenus comme Google, puis les consommateurs. Les opérateurs se croient tout puissants”, dénonce Édouard Barreiro, en charge des questions numériques au sein de l'UFC.
La notion même de saturation des réseaux Internet fait débat au sein des experts. Il y a un an, Benjamin Bayart, président du fournisseur d'accès French Data Network, affirmait, au site Écrans, que si "le prétexte de la congestion est vrai techniquement", il est aussi "totalement disproportionné". Selon lui, les opérateurs pourraient remédier à ce risque de congestion des réseaux par des investissements au coût très limité. "Le budget de remplacement [de l'équipement pour l'Internet fixe, ndlr] doit être de l’ordre de 3 à 5 euros par an et par abonné, soit 30 centimes par mois", affirmait-il.
Source: France24